Trois petits cochons
Erick Ripoll, leader des Trois petits cochons
Le groupe de Nouvelle-Calédonie Les trois petits cochons achève une tournée de concerts en métropole, avec une étape, le 10 septembre dernier, à la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Interview.
« L’année prochaine, on sera aux Francofolies de La Rochelle »
Vous venez de passer quatre mois en tournée en France, comment ça s’est passé ?
On a déjà fait une trentaine de dates et il en reste une dizaine. Il y a eu des endroits où c’était explosif et d’autres endroits où ça a été un peu plus calme… En général, on a fait de super petits concerts et on est super contents.
Quand les gens apprennent que vous venez de Nouvelle-Calédonie, comment réagissent-ils ?
Au début, ils sont un peu surpris de la musique qu’on fait. Ils ne connaissent pas quelle est la musique de Nouvelle-Calédonie et ils pensent qu’on va leur faire découvrir de la musique locale alors que nous, on fait du rock et de la pop ! Mais ça tourne bien et ils apprécient !
Est-ce facile d’essayer de s’exporter comme vous êtes en train de le faire ?
Depuis la Nouvelle-Calédonie, on n’arrive pas à avoir des contacts avec des gens. Il faut vraiment venir sur place et essayer de voir des tourneurs qui puissent s’occuper de nous.
Comment l’avez-vous montée cette tournée ?
On voulait venir et on avait deux ou trois dates calées par Internet et le relais de gens de Nouvelle-Calédonie, pour le reste, on a trouvé les dates au fur et à mesure. Quand on jouait dans un endroit, les gens savaient qu’on était là pour trois ou quatre mois et on décrochait des dates supplémentaires…
Quels sont vos meilleurs souvenirs de cette tournée ?
C’est plutôt toute la moitié nord de la France qui nous convient le plus. On arriver de Poitiers et Saint-Nazaire où ça a été excellent, comme du côté de Caen ou du Tréport…
Des mauvais souvenirs, il y en a ? Vous avez connu des galères ?
Ce sont des endroits où on a été mal accueillis… En fait les gens savaient très bien ce qu’on faisait comme style de musique et ils nous prenaient pour faire de la musique d’ambiance dans les restaurants et ça, ça nous convient pas du tout !
Vous faîtes des reprises mais aussi pas mal de créations. Vous revendiquez votre point de vue d’artistes…
Oui ! On joue
80 % de reprise pour faire plaisir mais après, il y a des endroits, comme à la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris, on ne joue que nos compositions.
Quand vous composez, peut-on dire que c’est en lien avec la Nouvelle-Calédonie ?
Il y a pas mal de chansons qui sont raccrochées au pays. On écrit des paroles par rapport à ce qu’on vit ou voit chez nous… Oui, il y a des chansons qui parlent vraiment de la Nouvelle-
Calédonie.
Et quand on fait du rock et de la pop, y a-t-il une valeur ajoutée calédonienne dedans ?
On fait plutôt de l’universel ! Il y avait quelqu’un qui voulait nous produire à Nouméa mais la condition était qu’on mette du youkoulélé dedans ! On lui a dit non. Si on fait de la pop, on ne va pas mettre du youkoulélé, on n’avait pas envie ! On reste un groupe traditionnel pop rock.
Et notamment populaire en Nouvelle-Calédonie…
Ben… Très populaire oui !
A votre retour, quel est le programme ?
Dès qu’on arrive, il y a pas mal de dates entre octobre et décembre et puis, on va tout de suite composer et aller en studio en février pour enregistrer le 3e album.
Est-ce un album que vous allez essayer de sortir du seul marché Pacifique, l’exporter en Europe et en France ?
Si l’album est très bon, il pourra sortir. On a rencontré des gens qui connaissent des responsables du festival des Francofolies de La Rochelle et ils sont prêts à parler de nous… L’année prochaine, on nous a promis qu’on sera aux Francofolies, ça c’est déjà bien !
Si vous aviez un conseil à donner à d’autres musiciens qui comme vous veulent sortir de leur pays, que leur diriez-vous ? De faire leur sac ?
C’est ce que j’aurai du faire il y a longtemps… Il va falloir qu’on aille voir les jeunes à Nouméa, qu’on en parle avec les associations qui nous ont aidés à partir en tournée pour que les jeunes qui ont envie de se bouger sachent que c’est possible !
Quelle symbolique donnez-vous à votre prestation à la Maison de la Nouvelle-Calédonie ?
C’est le fil qui nous relie, de Paris à Nouméa… C’est un peu comme si on était chez nous.