A love Supreme au Grand Parquet
A love Supreme
JC d’abord (on dira plutôt Jessie) ! Le copain Spleevy et la copine Nancy évoqués, le patron de la boite de jazz : Adama Adepoju, comédien narrateur (amateur de Whiskey), et le trio de musiciens (amateurs de Habana club 7 ans d’âge), Sébastien Jarousse (saxo), Olivier Robin (batterie), et Jean-Daniel Bota (contrebasse). JC pour John Coltrane dont le nom ne sera jamais prononcé… Deux lettres jamais traduites si ce n’est pour dire que ce JC n’est autre que le Malcolm X du jazz. Le narrateur proclame juste la « supériorité de l’artiste sur le politique qui veut faire le bonheur des gens contre eux… » En un mot comme en cent, la négritude est aussi New Yorkaise ! A voir et à écouter au Grand Parquet, du jeudi au dimanche, à 20 h 30, du 7 au 24 janvier, 20 rue du Département, Paris 18
ITW Luc Clémentin
« Les Antilles sont une vraie opportunité »
Ultima Chamada, compagnie théâtro-musicale dirigée par Luc Clémentin s’était rendu en Guadeloupe et Martinique en 2007 pour présenter A Love Supreme, In memoriam John Coltrane, une pièce écrite par le Congolais Emmanuel Dongala, qui, étudiant en chimie à New York, avait eu l’occasion de rencontrer le célèbre saxophoniste au moment où il composa A Love Supreme. Alors que la pièce se joue à Paris avant de poursuivre en Algérie, France-Antilles a rencontré Luc Clémentin, metteur en scène et porteur d’un projet de lieu de création en Martinique.
Où en est votre projet de lieu de création en Martinique ?
Nous avons obtenu la collaboration de la Ville de Fort-de-France, des collectivités de Guyane et de Guadeloupe, pour décrocher un soutien européen (InterReg) afin de faire des créations en Martinique. La quasi-totalité du travail artistique et administratif se fera sur place. Il y aura des résidences, des ateliers et des tournées avec des artistes de la métropole et de la Caraïbe.
Comment est né ce projet ?
Il est né à la suite de notre tournée aux Antilles et aux rencontres que nous y avons faites. Le comédien Adama Adepoju connaissait déjà pour y avoir été en résidence. Pour la compagnie Ultima chamada comme pour moi, c’était la première fois. On s’est dit que c’était là que l’on devait montrer une de nos projets centraux, La Rage de Vivre de Mezz Mezzrow.
Qui est Mezzrow ?
Un clarinettiste juif américain qui a fréquenté beaucoup de Noirs quand il était en maison de correction. Proche de Sydney Bechet et plus encore de Louis Armstrong. Il a été un des premiers musiciens blancs qui a poussé loin l’idée des orchestres mixtes aux Etats-Unis dans les années 1930. J’ai trouvé intéressant de poursuivre cette démarche aux Antilles, d’y faire entendre ce texte où Noirs et Blancs travaillent ensemble. Nous avons décidé que ce serait l’esprit de la Compagnie.
Votre compagnie a entrepris ce travail en 2000 avec Inconnu à cette adresse, une confrontation entre un Juif américain et un Allemand, poursuivi avec A Love supreme…
C’est une réelle réflexion politique et sociale de chacun des membres de la compagnie. Après le travail sur A Love Supreme, les Antilles sont une vraie opportunité pour monter ce texte de Mezzrow. En plus, il s’est greffé un projet d’Adama sur la rumeur avec la fondation Royaumont (95) avec des acteurs caribéens et Sébastien Jarousse, le saxophoniste, qui veut monter un jazz caraïbe ensemble avec des Noirs et des Blancs.
C’est pour quand ?
Le projet est assez complexe à mettre en œuvre et nous en sommes encore au stade des discussions…
Propos recueillis par FXG, agence de presse GHM