Admiral T au Zénith de Paris, l'Interview
Interview Admiral T
« C’est grâce aux gens qu’on peut faire de très beaux concerts »
Quel spectacle ! Vous avez donné votre cœur ce soir à votre public venu en grand nombre au Zénith pour vous…
Cela fait un bon moment que j’attendais ce concert. Et je constate que le public aussi. Car le concert était complet depuis trois jours. Je peux dire que ça fait un moment que le public voulait me voir sur scène. Je suis vraiment content. Les gens ont pris leur pied et moi pareillement sur scène. L’important c’est ça. J’ai passé un très beau moment. « Kan sa passé konsa ou pé yon ki di bondyé mési .»
Dernièrement vous avez présenté votre nouvel opus « Instinct Admiral T » aux Parisien dans la salle du Cigale. Est ce que c’était une façon de tester votre popularité auprès de la diaspora ?
Le concert à la Cigale était une présentation de l’album. Aujourd’hui, je voulais donner un show complet parce que les gens connaissent mes albums, tous les titres. Le public chantait en chœur avec moi. Ça donnait quelque chose d’extraordinaire, c’est formidable.
Durant ce concert, vous avez lancé plusieurs messages au public, notamment sur l’affaire Guerlain. Êtes-vous un chanteur engagé ?
Il faut savoir que je ne peux pas laisser passer ce genre des choses. Je ne peux pas ne pas rebondir. Si nous, on ne rebondit pas, personne ne va réagir et tout sera vite enterré. Aujourd’hui, les gens se permettent de dire n’importe quoi. Quand c’est nous qui disons les choses, nous sommes attaqués de partout. Tandis que quand c’est d’autres, on ne dit rien. Si nous, on n’élève pas la voix pour dire qu’on n’est pas d’accord avec ça, personne ne le fera. C’est un devoir de mettre les pendules à l’heure. Moi, je n’ai rien contre personne. Mais, il y a des choses que je n’accepte pas. Alors, si c’est ça être un chanteur engagé, alors je suis un chanteur engagé. Je parle avec mon cœur. Je n’invente pas les choses. Je dis ce que j’ai envie de dire. Je ne supporte pas l’injustice. Dès qu’il y a quelque chose à dénoncer, je le dénonce parce que c’est plus fort que moi. Ce n’était pas prévu que je parle de ça. Mais, ca m’a traversé la tête, et je l’ai dit.
De Lacroix à la scène du Zénith, c’est beaucoup de chemin parcouru et une belle victoire…
Ah oui. Ça je le doit au public et pas seulement au travail que j’ai fourni. Je le dois aux proches, mon Jerry, mon père qui est à côté de moi, toute ma famille, mes enfants, ma femme Jessica. Mais aussi le public. Sans le public on n’est rien. Je remercie aussi le public pour son soutien et sa fidélité. Après mon concert aux Abymes qui était mémorable comme au Zénith, je suis en communion avec le public. Je lui dis merci. C’est grâce aux gens qu’on peut faire de très beaux concerts.
Ca a été un grand moment quand vous avez invité votre fils Dylan à jouer du ka avec vous sur scène. Est-ce votre message de passation du relais ?
(Rires…) Chaque je fais un concert, Dylan veut monter sur la scène. Alors je lui ai dit : « Maintenant je vais faire le Zénith, si tu t’entraines bien, tu monteras jouer avec moi. » Et bien, il s’est entrainé tout les jours. Son effort a été récompensé. Il s’est fait plaisir. Mais c’est un geste symbolique. Ça montre que les jeunes sont là et ils arrivent. Surtout il faut comprendre qu’avec du travail on peut y arriver.
Qu’est ce qui vous motive dans votre vie chaque jour ?
Mes enfants, ma famille sont ma priorité. Je sais qu’eux, quand il me voit, sont fiers et ils savent que je leur transmets la force et l’envie de travailler pour se réaliser. La notion de travail est très importante. Ce sont de vraies valeurs. La famille pour moi, c’est le moteur. Même si je suis fatigué, la famille me soutient et il faut que j’y aille.
Propos recueillis par Alfred Jocksan (Agence de presse GHM)