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Publié par fxg

Les 40 ans de la cité Ozanam, Schoelcher

Chyco-Simeon-2.jpgLe bassiste et compositeur Chyco Siméon est l’invité d’honneur, le 19 octobre, du 40e anniversaire de la cité Ozanam à Schoelcher. Ce virtuose du caribean urban jazz a vécu une partie de son adolescence à la cité Ozanam et lui a consacré son avant-dernier album, tout simplement intitulé Ozanam (Chayé production). Chyco, qui a vécu a Ozanam adolescent, se produira avec son groupe habituel (Jean-Phi Dary aux claviers, Arnaud Dolmen à la batterie, Philippe Nalri aux percus, Fred Delbeck à la trompette et Gerald Grandman au sax). La chanteuse, Nikol Wagner dit Reinhardt, la petite-fille de Django Reinhardt, chantera Redemption song. La première partie sera assurée par le rapper Boogie Flaha Nèg Béni, qui mélange rap, bèlè et chouval bwa. Après la Martinique, l’artiste sera le 5 décembre au Réservoir à Paris. L'événement en Martinique a été annulé...

Interview Chyco Simeon

« La jeunesse d’Ozanam, ce diamant qu’on ne taille pas »

Chyco-Simeon.jpgA quoi ressemblait la cité Ozanam que vous avez connue ?

C’était une cité avec une grande diversité. On y trouvait toutes les couches sociales et ce qui m’a toujours plu, même si ca pouvait avoir des inconvénients, c’est que c’est du béton face à la mer, le béton tropical… Ozanam, c’est l’histoire de l’urbain en Martinique, une histoire qu’on ne raconte pas trop quand on veut attirer les touristes… Dans les années 1980, la cité était assez conviviale. Avec les cités Dillon et Ozanam, c’était une nouvelle façon de vivre, une nouvelle façon d’aborder la vie aux Antilles. Jusqu’alors, on avait l’habitude de vivre dans des maisons individuelles et vivre en cité, c’était nouveau.

Est-ce à Ozanam que vous avez commencé la musique ?

Je jouais déjà de la musique à cette époque, mais pas dans Ozanam. J’y vivais, mais je n’y pratiquais pas mon instrument. C’est vrai qu’il y a toujours eu beaucoup de musiciens à Ozanam comme Alex Bernard. Kali venait souvent parce que sa mère y vivait. Je voyais très souvent Francisco, Eric Virgal… Beaucoup de musiciens s’y côtoient toujours, mais, et c’est dommage, il n’y avait pas vraiment d’activités musicales. Il y a juste l’association Mozaïk qui a monté un studio d’enregistrement, mais dans un conteneur…

Il y a trois ans, vous avez sorti l’album Ozanam, pourquoi ce titre ?

Pour rendre un hommage à cette époque-là de ma vie et à l’endroit lui-même. C’est quand même une population qui a tendance à être un peu oubliée, parce qu’elle n’est pas vraiment la représentation de l’île touristique. Parmi elle, on rencontre beaucoup de gens intéressants, des artistes, mais pas de structures pour pouvoir les aider. J’avais envie de raconter ça. Je raconte aussi le contraste mer et béton assez frappant.

Comment vous êtes-vous retrouvé invité d’honneur ?

L’association Mozaïk, qui organise l’événement, est allée rencontrer les élus et ce sont eux qui ont fait le choix de m’inviter. Franchement, ca m’a ému. C’est l’enfant d’Ozanam qui est reconnu !

Comment vous connaissaient-ils ? 

J’espère que c’est à travers ma musique !

Qu’allez-vous jouer ?

La plupart des titres que je vais jouer sont tirés de mon dernier album, 99% (Aztec musique), mais bien sûr, je vais jouer le titre phare de l’album précédent, Ozanam. Ça, c’est obligatoire !

Y a-t-il un message que vous voulez faire passer à la jeunesse d’Ozanam ?

Il faut croire en ses rêves et travailler dur pour y accéder. Sans le travail, on n’y arrive pas. En même temps, je fais beaucoup de social et je me bats pour qu’on puisse aider ces jeunes à concrétiser leurs rêves avec plus de structures autour d’eux. Avec l’initiateur de cette soirée, Olivier Montout de Mozaïk, on espère que le concert va donner davantage de perceptions sur les demandes qu’on a dans cette cité qui est en soi une petite ville. Il y a vraiment des perles, du diamant dedans ! Mais c’est du diamant qu’on ne taille pas et il est temps de leur offrir des structures pour qu’ils puissent au moins se tailler eux-mêmes.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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