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Publié par fxg

Le paradoxe patronal autour d'un CICE différencié en Outre-mer

Le CICE qui consiste à abaisser le coût du travail par un crédit d'impôt équivalent à une baisse des charges sociales patronales de 9 % (7,5% d'abord, puis 9 % à terme en outre-mer) est un véritable instrument d'orientation économique dont les Outre-mer semblent ne pas savoir se saisir. Pourtant, la FEDOM défend l'idée d'un CICE avec des taux différenciés et majorés sur les secteurs exposés. La réponse apportée par la ministre des Outre-mer, jeudi dernier au colloque sur le tourisme outre-mer, a d'ailleurs été favorable à CICE "super renforcé" selon les secteurs, même si elle a pris quelques précautions vis-à-vis de Bruxelles et de Bercy. Le principal obstacle à un CICE différencié vient en fait du Medef. La récente volte face de Michèle Montantin, présidente du Medef Guadeloupe, qui a rejoint, tardivement, le point de vue du Medef Martinique en acceptant un CICE tourisme à 18 %, ne tarit pas le problème. Yann Monplaisir du Medef Martinique a son explication : "C'est la grande distribution qui pèse le plus lourd dans nos instances." Yann de Prince, le patron du Medef Réunion l'admet puisqu'il se dit personnellement pour un CICE différencié et majoré dans le tourisme tout en concédant que le Medef Réunion, dominé lui aussi par la grande distribution n'en veut pas. Evidemment, il est facile d'admettre que des entreprises à qui on propose un CICE à 9 % ne veulent pas d'un retour à 6 %. Cela veut dire que la grande distribution, mais également les banques, les assurances ou même La Poste qui se portent bien vont bénéficier d'une aide, non pas inutile, mais qui, à coup sûr, n'enclencherait pas de baisse des prix, ni ne favoriserait l'emploi, mais plutôt leurs marges... Selon des sources patronales martiniquaises, Bernard Hayot ne serait pas opposé à un CICE différencié. Il a participé à la mise en place de groupes de réflexion pour un projet économique qui ont conclu pour dire qu'un surcroît de développement viendrait du tourisme...

Ce qui reste le plus troublant, c'est le désintérêt que semblent avoir pour ce sujet les parlementaires ultramarins. Ce n'est pas pour rien que Yann de Prince a demandé aux parlementaires présents de lever la main jeudi dernier au colloque de la FEDOM où seuls le co-organisateur Daniel Gibbs (UMP - Saint-Martin) et, sur la fin, le député martiniquais apparenté PS, Serge Létchimy, étaient là. Bien sûr, le rapport Fruteau sur le pacte de responsabilité, penche pour cette solution. Cela veut-il dire que cette question fera l'objet d'un débat digne de ce nom lors de l'exament du budget ? Pas sûr. Le groupe UMP, via Jean-François Copé et Christian Jacob, a été destinataire d'une note à ce sujet. Quant au groupe socialiste qui a montré, avec la loi Lurel sur la vie chère, qu'il pouvait se montrer offensif vis-à-vis de la grande distribution ou des carburants, il semble faire profil bas sur le sujet. Dans ces conditions, on voit mal des députés UMP s'emparer d'une question sur laquelle seule la ministre PS des Outre-mer a montré son tropisme...

FXG, à Paris

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V
<br /> merci pour ce bon moment. Mais puisque l'on est à la mode des "leviers", le CICE n'en est qu'un et il faut tenir compte des autres. tant que l'ALP ne présentera pas sur ce blog une entrevue vidéo<br /> de Mme Penchard Marie-Luce je considérerai que la croissance maintient une stagnation, ce qui n'est déjà pas mal<br />
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F
<br /> <br /> L'ALP ? C'est quoi ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />