Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Débat autour de la journée des maires d’outre-mer au congrès des maires de France

Congres-Maires-Delanoe.jpgLe 94e congrès des maires de France s’est ouvert lundi avec la traditionnelle journée des maires d’Outre-mer à l’hôtel de ville de Paris.

Certaines voix commencent à s’élever contre le particularisme de cette journée consacrée aux maires d’outre-mer.

Elie-Hoareau-et-Anna-Paula-Laissy.jpg800 élus étaient rassemblés pour écouter Bertrand Delanoë, maire de Paris, et Jacques Pelissard, président de l’association des maires de France (AMF). Le premier a annoncé qu’il allait « sans doute » ajouter la présence d’Aimé Césaire dans le tissu urbain parisien en lui consacrant « un bout de quai dans le prolongement du quai François-Mitterrand dans le 13e, non loin du quai dédié à Léopold Sédar Senghor »… Le second a présenté les thèmes au programme : « Comment protéger et valoriser les territoires ultramarins dans une Union européenne à 27 ? » ; « Ressources humaines » ; « la TNT outre-mer » et « la dépendance des personnes âgées ». Tandis que discours et débats s’enchaînent à la tribune et que nombre d’élus sont installés et à l’écoute, d’autres en profitent pour se retrouver, se saluer et échanger. Un petit larsen semble perturber l’unisson de cette grand-messe. Audren-MNC-029.jpgQuelques élus ne veulent plus être à part. La maire du Baillif (Guadeloupe), Marie-Lucille Breslau, une habituée du congrès, a indiqué lors d’une réunion des maires d’Outre-mer tenue la veille, qu’elle entendait dénoncer le particularisme de cette journée : « Ce qu’il y a de révoltant, c’est de voir qu’au congrès des maires de France, sorti de cette journée outre-mer, on ne peut pas s’exprimer, et on a l’impression d’être exclus. Nous demandons à être intégrés dans le congrès au niveau des ateliers qui se tiennent à la porte de Versailles. » Elle reproche encore le silence qui leur est imposé à la mairie de Paris. « Nos associations des maires font des propositions, préparent des dossiers et, arrivés à Paris, on est assis et on doit écouter ce que les représentants de l’AMF nous disent. Et si on demande la parole, on nous dit qu’on est limité par le temps ! Ma révolte, c’est de savoir pourquoi cette exclusion. L’outre-mer est à part et ça n’a plus sa raison d’être, cette journée à la mairie de Paris ! » Molinie-Bernier-Ademar.jpgLa maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, partage son avis même si elle vient « par principe ». « Sommes-nous des élus à part, est-ce une façon de nous évacuer ? Nous sommes des maires de France comme les autres et nous ne comprenons pas pourquoi nous avons une rentrée particulière ! » Et même si Jacques Pélissard a insisté dans son discours pour convier les maires d’Outre-mer, vendredi prochain, dans les locaux parisiens de l’AMF, afin de parler des fonds structurels européens, Mme le maire de Cayenne sera dans l’avion. « J’ai des choses à faire très importantes à Cayenne ! »

Congrès ou visite au BHV ?

Accueil-congres-maires-OM.jpgMaurice Bonté, nouveau président de l’association des maires de la Martinique, habitué lui aussi de cette journée depuis 1995 en tant que maire d’Ajoupa-Bouillon, dénonce lui aussi « la rupture entre cette journée outre-mer et la suite du congrès des maires à la porte de Versailles ». Il trouverait utile de consacrer un atelier à une problématique de l’outre-mer dans le grand auditorium de la porte de Versailles pour que les élus du territoire métropolitain sachent exactement comment les choses se passent aux Antilles ou ailleurs. « Nos collègues de la métropole ne savent même que cette journée a existé ! » equipe-Lorrain.jpgJosé Toribio, maire de Lamentin (Guadeloupe), est plus nuancé : « Pourquoi faire du particularisme ? Parce qu’on a des particularités ! Il faut qu’on puisse parler entre nous. A partir du second jour du congrès, nous sommes fondus avec les maires de France, mais l’intérêt est de faire en sorte que, de cette journée outre-mer, sortent des écrits et que ceux-ci soient repris dans la rédaction de la résolution finale… » Jean-luc-st-Lambert.jpgJean-Luc Saint-Lambert, maire de la Plaine des Palmistes, représentant le président de l’association des maires de la Réunion, n’est pas de leur avis. D’abord, il ne s’agit pas pour lui d’une « grand-messe » et il loue « l’idée du maire de Paris qui remonte à Jacques Chirac d’avoir invité les territoires dans une journée spécifique pour se faire connaître et entendre ».

Et ceux qui pensent que cette journée n’est qu’un prétexte à aller faire ses courses de Noël au Bazar de l’hôtel de Ville ? « Il y a un peu de ça pour certains, répond Mme Breslau, mais je ne le pense pas globalement. C’est du travail sérieux et nos collègues consacrent bien leur temps au congrès et au salon. Après, c’est vrai qu’on ne fait pas 8000 km sans faire quelques petites courses, sans visiter quelque parent… »

FXG (agence de presse GHM)


Ils ont dit

Marie-Lucile-Breslau.jpgMarie-Lucile Breslau

« Je sais que d’aucuns pensent que venir au congrès des maires, c’est se promener et admirer les beaux lustres de la mairie de Paris, mais c’est faux : on vient ici pour travailler et avancer parce qu’on a des sujets comme la réforme territoriale ou l’intercommunalité qui préoccupent les maires… Mais quand j’apprends que les présidents d’association de maires n’interviennent même pas ce jour, j’en ai marre ! C’est vrai qu’il y a un intérêt, celui de mutualiser les difficultés des collectivités d’Outre-mer. Et puis, il y a un problème côté organisation : il y a des places réservées pour les parlementaires et aucune pour les maires ! »

 

Marie-Laure-Phinera-Horth-maire-Cayenne.jpgMarie-Laure Phinéra-Horth

 « Je viens par principe car je sais que j’y trouve un plus, un enrichissement qui me permettent de savoir à quelle sauce les outre-mer vont être mangés, mais j’ai été déçue : je ne peux même pas m’assoir ; il n’y a pas de place alors que la table ronde sur la dépendance me préoccupe d’autant plus que je préside l’association Guyane Alzheimer, comme celle sur les ressources humaines, sujet qui fait partie des délégations que j’ai gardées sous ma responsabilité. »

 

Maurice-Bonte.jpgMaurice Bonté

« Tout un chacun se rencontre et c’est un moment d’échange qui nous permet de trouver des solutions pour la gestion quotidienne de nos collectivités. Mais je regrette que la présence ultramarine, ne serait-ce qu’au niveau des interventions  (les représentants des associations des maires n’ont pas pu prendre la parole et nous n’avons même pas pu saluer nos amis présents !), soit restreinte. »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article