Crises en Egypte et tunisie et tourisme en outre-mer
La crise en Afrique du Nord ne profite pas vraiment au tourisme dans nos outre-mer
Les crises tunisienne et égyptienne ont perturbé les projets vacances de nombreux Français. Les tour operator (TO) ont donc du proposer à leurs clients des destinations de remplacement. Les Antilles françaises ou la Réunion en sont-elles les bénéficiaires ? A priori non, selon les principaux TO, si la Tunisie et l’Egypte sont aussi des destinations soleil, elles se distinguent très nettement des îles françaises. La Tunisie est avant tout une destination low coast où l’offre en hôtel 5 étoiles défie toute concurrence. Ainsi les voyagistes proposent-ils à leurs clients des substituts à coût équivalent. Selon le TO Thomas Cook, le Maroc, les Canaries, les Baléares et, dans une moindre mesure, la Turquie sont les principales destinations de substitution. Certains se réorientent aussi vers le Sénégal et Punta Cana en République Dominicaine. Il y a bien quelques touristes qui se réorientent vers les îles françaises, mais dans de bien moindres proportions. Quant à l’Egypte qui est avant tout une destination culturelle et qui nécessite un budget plus important, les clients des agences de voyage préfèrent se réorienter vers la Grèce et la Crète. Les TO leur proposent aussi de remplacer une croisière sur le Nil par un circuit en Asie… Mais là aussi, les coûts ne sont plus équivalents. « En règle générale, nos clients préfèrent sursoir à leur voyage. Ils préfèrent attendre six mois pour partir plutôt que de renoncer à voir les pyramides de Guizeh », confie-t-on chez Thomas Cook. Au Club Med, on a réorienté les clients vers le village de Sandpiper Bay en Floride ou au village de Méribel dans les Alpes, les Club Med de Guadeloupe et de Martinique n’ont pas assez de capacités par rapport à d’éventuelles demandes supplémentaires. Certains clients de croisières sur le Nil ont bien été réorientés vers la Caraïbe, à bord du Club Med 2, si l’on en croit un transporteur aérien qui a eu à gérer une demande de places spécifiques pour ce transbordement. A Nouvelles-Frontières, ces problèmes de réorientation doivent être très prenants, car en deux jours, que ce soit par mail ou par téléphone, personne n’était là pour répondre à nos questions ! Quoiqu’il en soit, si les avions à destination des Antilles se remplissent bien, la capacité d’accueil hôtelière n’est pas extensible. Et c’est là le principal frein pour que nos destinations profitent de l’effet d’aubaine que peuvent représenter de telles crises politiques et sociales.
FXG (agence de presse GHM)