Edouard Glissant à Avignon
Festival d’Avignon
Glissant au carnaval d’affiches et au bal des échasses
Georges-François Hirsch, Directeur général de la création artistique au ministère de la Culture et de la Communication, Sylvie Glissant et Greg Germain devant la chapelle du Verbe incarné, mardi 19 juillet (photo : RDG)
Rendez-vous incontournable de l’été dans l’Hexagone pour les Ultramarins, le Théâtre des outre-mer en Avignon (TOMA) à la chapelle du verbe incarné organisait le 19 juillet une veillée diurne en hommage à Edouard Glissant, disparu le 3 juillet dernier.
Dans le dédale des rues de la cité des papes, au milieu d’un « carnaval d’affiches et des bals d’échasses », la chapelle du Verbe incarné est depuis bientôt 15 ans, le lieu où les compagnies d’outre-mer peuvent participer au plus grand festival mondial du théâtre. Comme chaque année, une journée était dédiée à l’œuvre du poète de la relation, le Martiniquais Edouard Glissant. Pour honorer sa mémoire, des intellectuels comme François Noudelmann ou Maryse Condé, des personnalités comme Christiane Taubira ou Françoise Vergès et encore des journalistes comme Edwy Plenel sont venus en débattre mardi dernier dans la salle qui, depuis 2007, porte la marque d’Henri Guédon et le nom d’Edouard Glissant. La journée était rythmée par des projections de film (Le tremblement du monde et le droit à l’opacité et le brocoli, Frontière et muraille, de Mantiah Diawara, La créolisation du monde, d’Yves Billy et Mattthieu Glissant, Les hommes livres, de Jean-Noël Christiani), des lectures (par Marianne Basler, Dominik Bernard et Joël Jernidier, et Greg Germain), des scènes ouvertes (Sophie bourel, Nicole Dogué et Dominique Laba), des témoignages (Federica Matta), et s’est achevée par la représentation unique de l’opéra poétique, Le sel noir, de Matthieu Prual sur un livret d’Edouard Glissant, avec Denis Lavant et l’ensemble Phoenix. « Il n’était pas étonnant qu’un tel effort, écrivait Edouard Glissant, fût mené en Avignon, où les théâtres de vrai se bousculent, s’interrogent et s’insurgent et où les fumées montent de partout, parmi les carnavals d’affiche et les bals d’échasse. Ces fumées des flambeaux, flambées de mots qui brûlent en chacun, sont un autre lieu de mise en scène du monde, comme le sont éternellement nos Baies et nos Anses, autour de leurs Rochers prophétiques. » Greg Germain, avant d’introduire Maryse Condé venue parler du « choc, de la stupeur, du bouleversement » qu’ont causé chez elle les poèmes d’Edouard Glissant qu’elle a découverts en 1955, a rappelé comment Glissant a découvert Avignon : « C’était en 1956, deux ans avant son prix Renaudot, il est arrivé avec Maurice Roche, en vélo, assis sur le porte-bagage, et on lui a présenté Jean Vilar (le fondateur du festival d’Avignon, ndlr). Ce dernier lui a demandé d’écrire pour Avignon. C’est ainsi qu’il a écrit M. Toussaint… » Puis, il a eu ce mot, tiré du long poème de Glissant, Les Indes (Lezenn) : « Nous sommes fils de ceux qui survécurent… »
FXG (agence de presse GHM)
Cette journée consacrée à Edouard Glissant a fait l’objet d’une émission spéciale enregistrée le 19 juillet au square Agricol Perdiguier avec les animateurs Marijosée Alie et Daniel Picouly. Cette spéciale Edouard Glissant sera diffusée à l’automne sur France Ô.
En images
Le hall de la chapelle du Verbe incarné
Au programme du TOMA...
Christiane Taubira et les fondateurs de la compagnie guyanaise KS and Co, Serge Abatucci et Ewlyne Guillaume. ils sont dans l'Hexagone jusqu'au 1er septembre. Ils sont venus dénicher des spectacles familiauxpour être en phase avec les communes d'Awala-Yalimapo et de Mana avec qui ils ont passé des accords de programmation...
"Rien n'est vrai, tout est vivant", c'est la sentence de Glissant que son amie, l'artiste Federica Matta a peinte sur le fronton de l'entrée de la salle Edouard-Glissant à la chapelle du Verbe incarné.
Le directeur général de l'Atrium de Fort-de-France, Bernard Lagier, le comédien Dominik Bernard et Marie-Pierre Bousquet, directrice d'Axe sud et poto mitan du TOMA
Gaël Octavia, auteur de Congre et homard, et la comédienne Nathalie Coualy
Serge Tanvouez, metteur en scène, Laetitia Guédon, comédienne, metteur en scène et auteur de Pik et Pok (pas encore paru), et Jonathan Genet, comédien dans Venus (compagnie Les arts en sac)
Greg Germain, président du Off et directeur du TOMA, sur les traces d'Edouard Glissant et Maurice Roche dans la Ville-Art...
Christiane Taubira et Rolande Banais, principale adjointe de collège à Choisy-le-Roi (92)
Carnaval d'affiches
La poursuite, les sauveursd et Lucy
L'anarchie visuelle et murale du Off
Présence de Jacques Martial, de José Plyia, de Marie-Noëlle Eusèbe, de Martine Maximin et de Yumi Fujimori
Les contes créoles
Denis Maréchal et sa cascade de rires...Un petit tour chez le keupon avec la fille du préfet Jean-François Carenco. Ne pas lire : The Cure sont (M)inables !