GPL et Valls
George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer
Allègement des charges et contreparties en matière d’emploi
Etes-vous satisfaites du vote de confiance des parlementaires d’outre-mer ?
Je suis contente que ce gouvernement ait obtenu une confiance large (306 contre 239, ndlr), mais je sais aussi que nos élus de l’Outre-mer ont dans leur très grande majorité voté la confiance quel que soit parfois le groupe auquel ils appartiennent puisque des membres du GDR ont voté pour nous. Cela veut dire que les députés d’Outre-mer sont prêts à nous épauler pour faire un bon travail pour l’Outre-mer.
Dans son long discours de politique générale, de Manuel Valls a été laconique avec l’Outre-mer qu’il n’a cité qu’une fois…
Une grande partie de ce qu’il a dit, notamment sur le pacte de responsabilité, l’augmentation du pouvoir d’achat des classes populaires, la facilitation de la vie des entreprises sont des points qui ont encore plus de résonnance par rapport aux problèmes de l’Outre-mer. Tout comme ce qu’il a dit sur la jeunesse à laquelle il faut rendre l’espoir, la lutte contre les discriminations, ça va tout à fait dans ce que nous avons besoin d’entendre en outre-mer. Mais ce qu’il a dit sur les Outre-mer n’est pas un discours misérabiliste convenu, il a souligné à l’intention de tous l’apport des Outre-mer à la Nation puisqu’il a bien rappelé que les Outre-mer avaient un rôle important pour la place de la France dans le monde. Et nous avons tout un programme avec lui. Nous irons dans les Outre-mer et il aura l’occasion de dire davantage de choses. Nous allons nous revoir plus précisément la semaine prochaine et, bien évidemment, on a quelques échéances qui vont être fixées.
Quelle feuille de route vous trace ce discours ?
Je vais d’abord en parler avec lui ! Mais, compte tenu de ce qu’il a dit de ses priorités, il nous faudra décliner en outre-mer l’emploi des jeunes, l’éducation, le pacte de responsabilité avec l’allègement des charges des entreprises et obtenir des contreparties en matière d’emploi. Beaucoup de points qui sont dans le discours sont des points que nous aurons à transposer sur les situations particulières des Outre-mer.
En dehors de l’abaissement des charges sociales patronales et familiales, quelle politique économique ?
Le pacte de responsabilité vise à améliorer le pouvoir d’achat pour les salariés modestes. Les travailleurs indépendants verront une baisse de leurs cotisations et il y aura une réduction des impôts de production payés par les entreprises. Beaucoup de mesures annoncées vont rajouter du pouvoir d’achat dans les Outre-mer. Nous avons aussi cette volonté de créer des emplois en particulier pour les jeunes et les seniors. Nous aurons à coeur d’appliquer ce pacte encore mieux pour les Outre-mer parce que nous avons des besoins spécifiques. La partie de son discours qui traite de la transition énergétique et de l’écologie est aussi importante, parce que nous savons qu’une grande partie de la biodiversité de la France est en outre-mer. Et pour les emplois verts, ce sont sans doute des gisements d’emplois à examiner sur l’Outre-mer.
Première confrontation pour vous, dès vendredi avec la FEDOM…
Ce ne sera pas une confrontation. Je pense plutôt à un dialogue.
D’un point de vue institutionnel, Manuel Valls a coupé l’herbe sous les pieds à tous ceux qui veulent encore des évolutions…
Il a fait des annonces fortes sur des modifications institutionnelles, mais, à mon avis, ce sera difficile de les appliquer outre-mer puisque nous avons déjà des régions monodépartementales et d’autres qui ont évolué avec un statut spécifique. En revanche, il va falloir étudier ce qui va se décliner sur les départements, mais j’ai l’impression que l’on va vraiment vers un allègement du mille-feuille.
Propos recueillis par FXG, à Paris
Le vote des députés d’Outre-mer
Le vote contre d’Huguette Bello (GDR, Réunion), alors que le ministère des Outre-mer attendait une abstention, et l’abstention de Thierry Robert (Modem, Réunion) sont les deux surprises de ce scrutin pour GPL. Mais le fait que Jean-Philippe Nilor (GDR, Martinique) qui s'abstient, se détache du vote d’Alfred Marie-Jeanne (GDR Martinique) qui vote contre, est plutôt bien accueilli. Les trois députés UDI de Polynésie n’ont pas participé au vote. Une forme d’abstention qui va bien au ministère.