Hollande et le CReFOM
Le CReFOM affirme avoir eu une écoute favorable de Hollande
En allant voir hier après-midi le président de la République, accompagné du ministre des Outre-mer, le Conseil représentatif des Français d’outre-mer démontre-t-il son manque d’indépendance ? A ce mot, la délégation, composée de José Pentoscrope, Jean-Michel Martial, Daniel Dalin et de son président Patrick Karam, oppose le mot de reconnaissance. « Est-ce que ça met en cause notre indépendance d’engager un dialogue et une réflexion ? », demande M. Karam qui affirme son rôle de proposition. « Notre programme de travail a été accepté par le président de la République et nous aurons des réunions avec tous ses ministres. »
Sur la trentaine de sujets abordés, qu’ils concernent l’économie, la culture et l’audiovisuel, la continuité territoriale, la lutte contre les discriminations, Patrick Karam affirme ne pas se souvenir d’un seul sujet contre lequel le chef de l’Etat aurait opposé un non. Il doit en principe leur adresser un courrier pour le préciser.
« On a un dispositif de continuité territoriale pour les Outre-mer, on en aura un pour l’Hexagone », a affirmé M. Karam. Pour les nominations de personnalités dans des organismes officiels, François Hollande leur a dit qu’il serait attentif aux candidatures promues par le ministre des Outre-mer, mais, ajoute Patrick Karam, « le CReFOM proposera ses listes. »
L’ « égalité réelle » a fait l’objet d’une discussion au bout de laquelle François Hollande aurait acquiescé. Il s’agit de mettre en branle un plan avec des échéances pour arriver à des « indicateurs simples ; même taux de chômage, même niveau de vie, même revenu par habitant, même taux de pauvreté que l’Hexagone… »
Le CReFOM dont le but est de faire entendre sa voix pour tous sujets relatifs aux Outre-mer a mis en garde le président de la République en lui rappelant : « L’outre-mer est un volcan et en voulant faire de petites économies (Karam a cité Bercy, siège du ministère du Budget, NDLR), parfois on se trouve obligé de lâcher beaucoup plus et ça coûte au final plus cher à l’Etat et aux territoires. » François Hollande en serait « tout à fait conscient ».
Le CReFOM, par cette démarche, est aussi, voire surtout, venu apporter son soutien sans faille au ministre des Outre-mer actuel. Celui-ci a eu bien du mal à ne pas rougir tant les éloges étaient flatteuses et la critique rare. « Le ministre rêvé pour les outre-mer », a même osé l’UMP Patrick Karam L’intéressé, justement, a voulu voir dans cette rencontre « une considération forte du président de la République pour les Français des Outre-mer ». Pour autant, Victorin Lurel a fait remarquer que l’entretien n’avait pas été complaisant mais que le président avait accepté « sur la forme et sur le fond, les propositions raisonnables de ce conseil représentatif ».
Après une heure et quart d’entretien, la délégation est ressortie pleine d’assurance : « Nous le reverrons chaque année pour faire le point sur l’avancée de nos propositions. »
En attendant, François Hollande leur a assuré de son soutien et sa participation physique au dîner annuel du CReFOM, le 20 novembre prochain. Il a aussi promis de recevoir des personnalités des outre-mer autour d’un repas préparé par la chef Babette de Rozieres pour participer à la valorisation de l’identité gastronomique des territoires.
FXG, à Paris