Hortefeux et les maires d'Outre-mer
Hortefeux parle aux maires d’Outre-mer
Traditionnelle réception des maires d’Outre-mer dans les salons de la rue Oudinot, lundi soir, en marge du congrès des maires. Marie-Luce Penchard est arrivée, escortée de son patron, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, des Collectivités territoriales, de l’Outre-mer et de l’Immigration, et de son collègue, Philippe Richert, président de la Région Alsace et ministre des Collectivités territoriales. « Je me réjouis que le président de la République et le Premier ministre aient décidé de confirmer Marie-Luce dans ses fonctions… Pour moi, ça n’était pas une surprise… » Pendant tout le début de son discours, le ministre de l’intérieur n’a pas tari d’éloge sur la locataire de la rue Oudinot. Il est revenu sur le choix du président de faire de l’Outre-mer un ministère et non un secrétariat d’Etat, qui plus est « adossé à un grand ministère régalien ». Puis, Brice Hortefeux en est venu à ce qu’il a appelé sa mission première, « la sécurité et la protection de chacun ». Il a donc salué l’augmentation du taux d’élucidation des affaires passé dans l’ensemble du territoire de 25 à 38 %. « Outre-mer, le taux d’élucidation a progressé constamment depuis le mois de janvier. » Il a donc eu un mot pour les forces de sécurité qui luttent contre l’orpaillage clandestin en Guyane, un « défi majeur » qui sera de plus en plus complexe à surmonter : « Il y a vingt ans, il suffisait de dire hou pour les chasser, maintenant, ce n’est plus hou ; il faut passer quelques crans en dessus… » Il a ensuite encouragé les maires à utiliser la vidéo-protection avec les référents sûreté des services de police et de la gendarmerie. « 30 millions de crédits ont été inscrits au fonds de prévention de la délinquance pour aider les collectivités qui s’équipent. » Il a mentionné Cayenne, Saint-Denis, Le Tampon, Pointe-à-Pitre, Saint-Martin qui en ont bénéficié. Il a d’ailleurs annoncé que la Polynésie, Mayotte, la Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna pourront en 2011 bénéficier de ces fonds. Revenant sur la maîtrise des flux migratoires, il a insisté pour dire que le remaniement n’était pas un reniement et que l’administration du ministère de l’Immigration qu’il avait mise sur pied en 2007 avait été simplement transférée à l’Intérieur. « Je reste très attentif à ces questions migratoires qui restent sensibles à Mayotte, en Guyane et aux Antilles. » Abordant la réforme territoriale, il a indiqué que « la réforme globale des collectivités sera adaptée à l’Outre-mer chaque fois que ce sera nécessaire ». Pas question de réforme uniforme. « Pour la Réunion et la Guadeloupe, il n’y a pas eu de proposition particulière et la nouvelle loi s’appliquera telle qu’elle a été adoptée. La Guyane et la Martinique ont choisi une voie institutionnelle spécifique et les grands principes ont été fixés le 8 novembre dernier et nous travaillons sur les textes qui seront présentés très prochainement au Parlement. » Quant aux relations financières entre l’Etat et les collectivités locales, le ministre a indiqué que « l’effort de maîtrise, ça concerne toutes les dépenses publiques » avant d’ajouter une phrase sans appel : « L’Etat s’impose des règles très strictes pour limiter la casse, les déficits et ce qui peut nous arriver avec Bruxelles et ça s’applique à tout le monde. L’outre-mer ne peut être totalement exonéré de cet effort national et sur ce sujet, Marie-Luce a tenu un discours de vérité, un discours de femme d’Etat… » Il a fini son laïus en évoquant 2011, l’année des outre-mers, mais sans rien en révéler.
FXG (agence de presse GHM)