Krys, chanteur et producteur de Colonel Reyel
Krys, le jeune artiste guadeloupéen sera en concert au stades Abymes le 7 juillet, à l'Atrium à Fort-de-France le 9 juillet et au Progt de Cayenne, le 13. Interview
« Le talent et les qualités humaines »
Vous êtes diplômé d'une école de commerce, producteur, chanteur, vos prestations sur scène et dans vos clips sont souvent très "hot", qui êtes-vous vraiment ?
Je suis un jeune avec tout ce que cela comporte puisque la vie des jeunes est faite de moments sérieux où l’on a conscience qu’on doit préparer sa vie, travailler, au moins essayer de donner le meilleur de soi-même. Et la vie est aussi faite, heureusement, de moments de fête, de relations avec les autres, de relations amoureuses… Ma musique et tout ce que j’ai pu livrer comme clips, comme contenus dans ma création artistique sont relatifs à tout ce qu’on retrouve dans la vie d’une jeune normal.
Jeune producteur, selon quels critères choisissez-vous les artistes avec lesquels vous travaillez ?
Le premier critère, c’est le talent et le potentiel de plaire à un public qui soit le plus large possible ; le deuxième critère, ce sont les qualités humaines de l’artiste. La musique est un milieu particulier où l’on côtoie énormément les gens ; on passe des nuits blanches ensembles. C’est très subjectif et il y a beaucoup de sentiments, de sensations, d’émotions dans la musique. Il vaut mieux s’associer à des gens qui, humainement, sont de bonnes personnes. Des artistes tels que Colonel Reyel ou Misié Sadik qui font partie de mon label sont des gens très bien élevés, très agréables et très intelligents et qui savent écouter. La personnalité de la personne est très importante pour un producteur et une collaboration pérenne.
Vous avez été récemment récompensé en tant que producteur pour le disque d'or de Colonel Réyèl. Cette récompense permet-elle de voir plus grand ?
Oui, c’est un encouragement. Je ne fais que commencer en tant que producteur et j’y suis pour quelque chose dans le fait qu’on ait un tel résultat pour Colonel Reyel. ? Mais il y a aussi une part de chance parce qu’on est tombé sur un artiste que le public a pris en passion tout de suite. C’est encourageant pour la suite. Je voudrais préciser qu’il y a trois semaines, on a été récompensé pour le disque d’or, mais il y a une semaine, on a été certifié disque de platine. Ca veut dire que Colonel Reyel a vendu plus de 100 000 albums.
Dans la période actuelle de crise du disque, c’est énorme…
Exceptionnel ! Ce qui se passe avec Colonel Reyel est phénoménal. Que ce soit au niveau du buzz d’internet avec des millions de vues, un fait rare… Que ce soit au niveau de la diffusion de ces titres dans les médias ou le résultat des ventes de disques, on est face à un phénomène. Colonel Reyel est un phénomène de l’année 2011.
En tant que producteur… et artiste, qu'offrez-vous de plus à ceux que vous produisez ?
Le plus que j’apporte, c’est la compréhension. J’ai toujours pensé que les artistes sont des hypersensibles. Lorsqu’on peut capter des émotions, des moments de vie, et les retranscrire en mélodie, en musique, à mon avis, il faut avoir une sensibilité supérieure à la moyenne. C’est valable aussi pour les peintres, les cinéastes, pour l’art de façon générale. Gérer des hypersensibles, ce n’est pas facile. Mais comme j’en suis un moi-même, j’ai plus de facilités qu’un autre à les comprendre. Le fait de continuer moi-même la musique, l’écriture de chansons, les concerts, de continuer à avoir une vie d’artiste et savoir aussi ce qu’est une vie d’artiste en 2011 m’y aide aussi.
Pensez-vous qu'un artiste antillais puisse vivre de sa musique ?
Oui, la preuve (rires…) C’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup qui vivent de leur art. Si aujourd’hui quelques artistes antillais vivent de leur musique, ils restent des exceptions. Les artistes talentueux, il y en a plein que le public gagnerait à connaître et consommerait en grand nombre. Ca, je n’en doute pas. Ce qu’il faudrait, ce sont davantage de structures, de labels de production avec un fonctionnement professionnel pour permettre à chacun de vivre de leur musique.
Propos recueillis par l'agence de presse GHM