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Publié par fxg

GPL a installé la commission Stora

Huit historiens pour établir la vérité sur les événements de décembre 1959, juin 1962 et mai 1967 aux Antilles.GPL-et-commission-Stora.JPG

Pour la première fois depuis leur nomination officielle le 22 avril 2014, les historiens Benjamin Stora (président), Michelle Zancarini-Fournel (secrétaire-générale), Serge Mam-Lam–Fouck, Jacques Dumont, René Bélénus, Louis-Georges Placide, Laurent Jalabert et le jeune doctorant Sylvain Marie (rapporteur) se sont réunis au ministère des Outre-mer, mardi 27 janvier 2015. Ils constituent la "commission temporaire d'information et de recherche historique" initiée par le ministère des Outre-mer et qui concerne les événements de 1959 en Martinique, de 1962 et 1967 en Guadeloupe. "L'installation et le lancement des travaux, a déclaré la ministre qui ne participe pas aux travaux, répondent à un engagement pris durant sa campagne par le président Hollande." Si l'arrêté de création de la commission est signée George Pau-Langevin, c'est l'ancien ministre Victorin Lurel qui en est à l'origine.

Ces faits de l'histoire contemporaine sur lesquels la commission va devoir se pencher font encore l'objet de controverses et de débats passionnés depuis qu'ils sont survenus. D'aucuns s'accordent à dire que la lumière n'a pas été faite depuis ces événements. "Quand il y a       des zones d'ombre sur un événement, indique GPL, non seulement ça laisse planer des incertitudes, mais ça peut aussi donner lieu à des doutes, des spéculations, voire des rancoeurs. La mémoire est donc difficile à construire et les deuils impossibles à faire sans compter tous les risques de manipulation." Pour ne pas parler de la théorie du complot, si à la mode !

"La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non pont à ceux qui croient la détenir"

GPL-Stora.JPGLes événements de décembre 1959 à la Martinique sont à l'origine de l'OJAM et de son procès devant la Cour de sûreté de l'Etat ; le crash de l'avion de juin 1962 en Guadeloupe etses répercussions en Guyane puisque le député indépendatiste guyanais Justin Catayée y a trouvé la mort en même temps qu'Albert Béville alias Paul Niger le poète. Enfin, la répression sanglante de mai 1967 à Pointe-à-Pitre est à l'origine du procès du GONG devant la Cour de sûreté de l'Etat.

Si la promesse du candidat Hollande est ainsi tenu, la ministre a tenu à préciser ce que ne serait pas cette commission : "Nous ne pouvons pas rouvrir une enquête policière ; il ne s'agit pas non plus de se substituer à la justice pour refaire le procès de qui que ce soit. Nous ne tenons pas non plus à aboutir à une histoire officielle." Il s'agit donc pour cette commission d'établir ce qui peut l'être avec certitude. Cela reviendra aux historiens en toute indépendance. Ils rechercheront dans les archives, auprès des témoins tous les éléments susceptibles d'apporter des éclairages nouveaux sur les faits qui ont suscité et suscitent encore des débats passionnés. La commission a un an pour faire son rapport. La ministre a conclu cette cérémonie d'installation en citant Condorcet : "La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non pont à ceux qui croient la détenir."

FXG, à Paris


Benjamin Stora, président de la commission

"Ni histoire officielle, ni contre-histoire"

"Nous allons travailler dans un esprit qui n'est pas celui de l'établissement d'une histoire officielle, ni dans l'établissement d'une contre-histoire qui prendrait le contre-pied de je ne sais quelle histoire officielle. Il s'agit tout simplement de s'approcher de la vérité au plus près parce qu'il est indispensable d'établir a vérité des faits sur ces trois grands événements qui continuent d'agiter la conscience, les imaginaires, les représentations, les pratiques politiques dans une grande partie des Antilles aujourd'hui. Ces trois événements sont de nature différentes, mais ils ont en même temps des points communs, c'est-à-dire en particulier des contextes historiques qui sont ceux des années 1960, de la Ve République, de la décolonisation bien entendu, à la veille de 1968. Il nous revient d'aller aux archives, de chercher, d'obtenir naturellement les dérogations permettant d'accéder aux sources et aux archives, de croiser les sources, bref, de faire un véritable travail scientifique qui, précisément, ne sera pas l'objet de manipulation de tous ordres que soit idéologique ou politique. C'est la tâche modeste mais indispensable que les historiens s'assignent notamment pour la transmission auprès des jeunes générations, c'est-à-dire des écoliers, des lycéens qui doivent connaître toujours et encore plus l'histoire pour pouvoir affronter leur métier de citoyen."

 


Le trombinoscope des historiensBenjamin Stora

Le président de la commission, Benjamin Stora

Michelle Zancarini-Fournel

La secrétaire générale, Michelle Zancarini-Fournel

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L'historien guyanais Serge Mam-Lam–Fouck

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L'historien martiniquais Louis-Georges Placide

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L'historien guadeloupéen René Bélénus

Jacques Dumont

L'historien hexagonal Jacques Dumont

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L'historien hexagonal Laurent Jalabert

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Le doctorant Sylvain Marie, rapporteur

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