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Publié par fxg

leila-chicot-1.JPGLeïla Chicot donne son premier concert perso après 20 ans de carrière, d’abord à Paris au Cabaret sauvage le 20 avril, puis début mai aux Antilles. Attendus aussi la Guyane, Haïti, les Etats-Unis…

La jeune chanteuse sera accompagnée du batteur de K’Ravan et chef d’orchestre, Rudy Levis, Thierry Jean-Pierre à la basse, Albert Viny aux percussions, Audrey Claudion aux claviers et un jeune guitariste à découvrir, Alex K-By… Interview

 

« Mon pétillement, c’est mon public, c’est la scène »

Si jeune et déjà vingt ans de carrière ?!

leila-chicot-2.JPGBien avant d’avoir commencé, en 1996, la commercialisation d’albums, je chantais déjà dans des orchestres, avec mon oncle Patrick Jeannette – j’avais 13 ans – donc on considère que ma carrière musicale a déjà 20 ans, mais c’est vrai que c’est en 1996 que l’album Double jeu est sorti et que je suis devenue reine du carnaval de la Guadeloupe. J’ai toujours été membre du groupe carnavalesque Double face et pour la première fois, ils ont présenté une reine et le contexte du décor, c’était la déesse de la musique. Et quelques mois plus tard, je me suis présentée à un concours de chant « 1er micro » qui m’a permis de me faire remarquer par Richard Birman et Tony Deloumeaux. Je n’ai pas gagné, mais ils ont décidé de travailler avec moi et ça a démarré comme ça…  J’étais sceptique ; je me suis présentée au dernier moment et j’y suis allée pour le fun et même si ça m’a fait mal de ne pas gagner, j’ai commencé en même temps que ceux qui l’avaient emporté, Franck Nara, Suzana Maussion et Martine Damaseau.

Vous êtes née à Sarcelles, mais quand revenez-vous au pays ?

Je suis revenue vers mes 3 ans et j’ai fait toute ma scolarité à Pointe-à-Pitre. J’ai grandi à la cité Bergevin, suis allée au collège Front-de-mer de Lauricisque, puis au lycée de droits de l’homme à Petit-Bourg.

Et c’est par le carnaval que vous entrez dans la musique ?

Le carnaval, c’est culturel. C’est le côté costume, vouloir exceller, s’amuser en groupe avec une harmonie, un orchestre derrière nous pour défiler… Mais, c’est ma mère qui nous a mis, ma sœur et moi, dedans. Elle est depuis longtemps membre du Point d’interrogation de Chauvel… Après, ma jeunesse a été bercée par toutes les musiques fun qui venaient d’ailleurs, le R’n’B, le kompa et puis le zouk avec Kassav, les Zouk machine…

Et le chant ?

Ca a toujours été en moi. Je chantais pour mes camarades… Et je l’ai extériorisé au fur et à mesure jusqu’à ce concours. Richard birman et Tony Deloumeaux ont été les premiers à me former. Je me suis forgée avec eux. Je n’étais pas musicienne - mon seul instrument, c’est mes cordes vocales ! Et puis, j’ai rencontré Frédéric Caracas, Marie-Josée Gibbon… Marie-Céline Chroné, Dominique Lorté et Jean-Luc Guanel ont été mes premiers mes choristes sur l’album Double jeu et j’étais subjuguée. J’étais tellement en transe que je me disais : «  Moi aussi je veux être choriste... »

Alors que vous étiez la chanteuse !

Rires… Vraiment, je les remercie.

Vous êtes inscrite depuis vingt ans dans ce paysage musical et pourtant, vous restez très discrète…

Je suis très simple dans ma façon d’être et ne suis pas du genre à vouloir m’exposer forcément. Quand je suis exposée, c’est que je suis sur scène. Hors scène, je suis incognito, je prends le métro, le bus… C’est ma façon d’être. La musique, c’est comme une mission. J’aime ce que je fais, c’est une passion, mais j’y prends goût parce que je donne de l’amour à travers ma voix. C’est tout ce qui m’importe.

Est-ce que vous composez vos textes ?

Aujourd’hui, oui. J’ai commencé à composer à partir du deuxième album solo, renaissance, qui est sorti en 2009. Puis, j’ai quasiment tout écrit dans l’album Divinement love. Ma philosophie de vie, c’est de ne rien regretter. Quand je fais quelque chose, c’est parce que je veux le faire et que je sens qu’il faut le faire. Je ne force à rien ! Je suis très satisfaite de ce qu’ai fait jusqu’à présent.

Alors, ce concert… Le premier où vous êtes la tête d’affiche ?

C’est une transe, un stress, un truc dans mon corps… Premier concert, donc je serai obligée de revenir sur tout ce que j’ai fait depuis le début.

Pourquoi avoir attendu 20 ans ?

C’était peut-être pas le moment… il y a eu des changements de production, d’équipes de management… Le temps étaient venu et puis, au bout d’un moment, on arrive aux vingt ans et on se dit qu’on va le faire… Mais c’est parce que je l’ai vraiment demandé. Il serait quand même temps que je fasse mon concert ! Et nous y voilà.

Si vous n’aviez pas réussi ce départ, qu’auriez-vous fait ?

J’aurais été hôtesse de l’air ! J’étais partie pour. C’est un métier que j’adore parce que j’aime voyager, je n’aime pas la routine… On voit toujours de nouvelles têtes et j’ai besoin d’être captivée par des personnes que je ne connais pas forcément ni ne vois tous les jours… C’est un métier qui offre du changement perpétuel. Si je n’avais pas continué sur cette voie, j’aurais été hôtesse de l’air.

Vous avez sorti avec Fred Caracas, Mizik art, un single extrait de votre album sorti l’an dernier, Divinement love…

On travaille la promotion de cet album. On a trop tendance aujourd’hui à préparer autre chose sitôt qu’un album est sorti… Moi, j’ai travaillé cet album et je dis à mon manager Eric Siar qu’il faut le faire vivre pendant un an, un an et demi ! On a sorti ce single, mais on va faire aussi le clip avec Fally Ipupa, le Mema nga, le clip avec Mikaben, Pou mwen, avec Olivier Duret… J’ai tenu à faire des clins d’œil aux autres communautés qui m’ont toujours bien reçue, l’Afrique et Haïti. Il me fallait donc faire des duos en représentation de cela…

Y en aura-t-il sur scène ?

Oui (elle rit)… C’est vrai que les invités prestigieux, je ne les nomme pas, mais il y en aura !

Quel regard portez-vous sur le zouk aujourd’hui ?

On est essoufflés, on est un peu perdus sur les bords… Moi, je continue à y croire. Tant que les gens aimeront le zouk et aimeront le danser, le zouk existera encore. Il faut maintenant, je pense, recadrer et avoir un nouvel objectif pour le faire durer encore ! Kassav a déjà travaillé et il faut poursuivre ce travail.

Faut-il le renouveler ?

Il faut suivre l’évolution. Je ne peux pas critiquer la nouvelle génération qui fait un zouk différent de ce que je fais parce qu’ils ont été bercés par des musiques bien précises. Moi ado, j’écoutais les radios fun et j’étais très R’n’B, mais j’ai aussi été bercée par ce qui se passait au niveau de notre patrimoine, la biguine, la mazurka, le zouk, le gwoka, le bèlè… Je n’ai pas oublié les racines et même si la nouvelle génération chante du zouk kizomba, ça reste du zouk.

Quels artistes aimez-vous ?

J’ai toujours parlé de Marvin avant qu’il ne soit là où il en est. Je disais déjà qu’il avait beaucoup de choses à dire. J’ai toujours parlé aussi de Fanny J parce qu’elle a un potentiel. Elle a juste besoin d’un recadrage. Une évolution de carrière, ça ne se travaille pas seul. C’est toute une équipe autour qui permet à l’artiste d’évoluer. Moi, j’ai été entourée et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, je suis encore là et que je dure. J’ai eu des changements de prod et je sais pourquoi. L’encadrement, ce n’est pas seulement le management, la production, c’est aussi la famille, les amis… On est comme tout le monde, la seule différence, c’est qu’on est populaire.

Ca se vit facilement la popularité ?

 Ca peut se vivre difficilement… Dans mon cas, je l’ai ressenti avec l’éducation de ma fille. Elle a des amies dont les parents sont fans de moi et je dois recadre ma fille pour qu’elle ne parte pas dans un délire à dire « ma maman est une star ».

 

A quoi rêvez-vous encore ?

 

Mon pétillement, c’est mon public, c’est la scène… Le jour où je ne ressentirai plus ce pétillement, ce trac avant une scène, j’arrêterai. Mais pour l’instant, je l’ai toujours parce que je véhicule de l’amour aux gens et on me le renvoie.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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T
<br /> leila leila carrie<br />
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T
<br /> beaucoup de peps en perspective.<br />
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