Les Antillais selon l'Equipe Mag
« Le grand gâchis antillais » à la Une de l’Equipe magazine
L'Equipe Magazine de samedi fait sa Une sur « Le grand gâchis antillais ». Hormis Gérard Janvion et plus récemment Jocelyn Angloma, tous les joueurs antillais qui ont porté ou portent le maillot tricolore ont été formés dans l'Hexagone. Pourquoi ? s'interroge l'hebdomadaire. Il y a d'abord le peu de moyens sur place. Difficile dans des territoires au taux de chômage élevé de convaincre les collectivités locales d'investir 800 000 euros dans des terrains synthétiques.
Mais au-delà des questions financières, c'est l'état d'esprit des jeunes Antillais qui est pointé du doigt, et pas par l'hebdomadaire mais par les Antillais eux-mêmes. Marcel Pujar, président du RC Rivière-Pilote, en Martinique, se rappelle des propos de Gérard Janvion : « Il avait dit : « Très peu de gens auraient pu réussir ma carrière. » Les gens avaient cru à de l'arrogance. En fait, non ! Il insistait sur les sacrifices à consentir pour réussir au top niveau français. Meneur de jeu vedette ici, il avait accepté de se limiter au marquage individuel à Saint-Etienne. » Marcel Pujar regrette que sa phrase soit « toujours d'actualité » et que « les jeunes ne s'accrochent pas ».
L'attaquant de Monaco Emmanuel Rivière concède également qu'il y a une « part de vérité » sur les clichés qui touchent les Antillais. Quant aux Africains et les jeunes de banlieue, ils ont faim alors que « la vie est agréable ici, avec le soleil, les poissons, les lambis, les mangues... », souligne Tony Henry, le père de Thierry. Les Antilles manqueraient également d'éducateurs compétents et motivés eux-aussi. Jocelyn Angloma se dit « découragé » : « Quand on augmente la charge de travail, ça commence à gueuler : « On n'est pas des pros ! » A force, ça lasse. »