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Publié par fxg

Great black music

GBM-entree-graphique.jpgLa cité de la musique à Paris accueille jusqu’au 24 août prochain Great black music, une exposition visuelle et sonore, véritable anthologie des musiques noires.

Avec ou sans casque audio (fourni à l’entrée), le fond sonore de l’exposition Great black music est permanent. Il est alimenté par onze heures de programme musical ! Si d’emblée l’exposition s’ouvre sur une salle d’écoute et de visionnage des plus grands acteurs de la Great black music, les légendes de la musique noire, BB King, James Brown, Bob Marley, Farka Touré, Ray Charles, Areta Franklin, Sélif Keïta, Miriam Makeba mais aussi un blanc, Elvis Presley… audio-guide_5794.jpgA chaque nom correspond un totem dote d’un écran circulaire qui diffuse un petit film documentaire bien illustré musicalement. Cette seule salle nécessiterait deux heures de station pour tout écouter, tout voir… La salle suivante offre des projections à 360 degrés. Ce kino-panoramique renvoie à « Mama Africa », nom de cette salle qui projette des documentaires et extraits de concerts (Hugh Masekela, Mahmoud Ahmed...). « Berceau, dit-on, de l’humanité et de civilisations anciennes, l’Afrique est souvent perçue comme la terre-mère, le continent des origines. C’est un lieu mythique où, selon une croyance répandue chez les esclaves du Nouveau Monde, les âmes reviennent après la mort. » Musicalement, c’est là que tout a démarré avec les rythmes et les rites sacrés (salle 3). « La musique, la danse, la religion sont des arts immatériels », les seules choses que les esclaves déportés ont pu emporter de l’Afrique. GBM-rites-sacres.jpgIls les ont conservés et réinvestis pour donner naissance à la santeria cubaine, le maloya réunionnais, le condomblé brésilien, le vaudou haïtien, « rituel de cohésion des esclaves », le gospel et le negro spiritual…Ce religieux est la première « source de recréation de soi et d’expression artistique ». Une deuxième salle kino-panoramique donne à voir et à entendre l’expression de ces syncrétismes religieux et culturels qui, avec les chants de travail et les chants religieux, vont donner naissance au jazz et au blues.

Des Mandingues au hip hop

GBM-global-mix-3.jpgEn à peine deux salles, on est passé des récits épiques des griots mandingues à la plainte mélodique des bluesmen du delta du Mississippi, des bouges de La Nouvelle-Orléans aux clubs de Manhattan, des rythmes yoruba à la naissance de l’afrobeat, des mélopées du maloya à la samba, des faubourgs de Kingston, où apparurent le ska et le reggae, jusqu’aux terrains vagues du Bronx où surgit le hip-hop… « La voix, le souffle, les rythmes, l’âme de millions d’esclaves déportés depuis les côtes africaines jusqu’aux Amériques ont généré une constellation de musiques d’une richesse inouïe », ecrit Marc Benaïche, commissaire de l’exposition, fondateur et directeur general de Mondomix. Qu’est-ce que la musique noire, demande-t-il au chaland qui parcourt l’expo ? « Le reef du blues, du funk ou de l’afrobeat, la boucle du hip hop, le backbeat (contramétricité), call and reponse, l’échelle pentatonique, le timbre feutré du luth africain qui a donné les dirty notes comme la voix rocailleuse du jazzman, la sourdine et les wah wah des trompettes et la saturation des guitares électriques »…

Les Amériques noires et leurs musiques

GBM-ameriques-noires.jpgAprès un parcours chronologique vertigineux puisant dans l’ethnomusicologie, de la grande pyramide en – 2500 aux Printemps arabes de 2011, l’exposition se clôture sur les Amériques noires et leurs musiques. « Les Amériques noires n’ont pas légué au monde que Louis Armstrong, mais la force créatrice de la créolisation ». C’est sans doute ce que le nouveau monde a apporté de plus neuf, de plus moderne ! Après le luth ou le lamellophone croisés entre deux salles, on découvre enfin le bob didley, le cigarbox guitar ou le steel drum qui ornent les abords de la salle « Caraïbes en musique ». Didactique, elle crée une filiation depuis les chants de champs de cannes ou de coton, parents du gospel, du jazz et du blues, eux-mêmes parents du be-bop, du cool, du free jazz et du rythm’n’blues. A leur tour, ces derniers ont donné naissance à la soul, au rock, au funk, au rap, mais aussi à la bossa nova, la samba et le tango, au steel drum, au bélé, au zouk, au merengue et au kompa, sans omettre le reggae, le ska, la rumba, le cha cha…GBM-global-mix.jpg

Dans la salle « Global Mix », bouquet final de l'exposition, la musique noire devient planétaire. Les musiques noires, parties du berceau africain, ont fait, depuis les Amériques, émerger une conscience transnationale, panafricaine, qui sera le ciment du concept de musique noire. C’est tout l’objet de l’exposition.

FXG, à Paris

Photos Régis Durand de Girard

http://www.greatblackmusic.fr/fr/lexposition/

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<br /> Sans jouer sur les mots et leur sémantique considérons que déportation donne plus de force que importation ou exportation forcée. Si le mots ont un sens il ne faut pas confondre BLACK MUSIC et<br /> BLACK MUSIC'S. La Black music est une classification générique américaine qui a permis à de grands organisateurs et/ou producteurs généralement Juifs américains, de promouvoir et de<br /> commercialiser des musiques dans lesquelles le ou les talents (souvent vrais) de noirs étaient mis en avant. La "musique de noirs" ou "exprimée par des noirs" c'est encore autre chose. Comme de<br /> nos jours le terme de "Black music" peut paraître sectariste voire raciste on l'a remplacé en partie par  "Urban music". Ce qui traduit en "musique urbaine" n'est plus pertinent puisque le<br /> modèle de mélange ethnique urbain en France n'est pas le même qu'aux USA. Le Jazz par exemple, peut être antillais, caribéen, américain, noir ou manouche, yiddish, un peu ou beaucoup de tout à la<br /> fois, etc. Donc vu le programme de cette expo intéressante de toute façon, le terme de musique noire est dans ce cas utilisé dans une signification de gamme dermato-chromatique. <br />
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