Les prisons en Outre-mer - Christiane Taubira
ITW Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice
Un rapport sur les problématiques pénitentiaires outre-mer
Qu’est-ce qui caractérisent les problématiques pénitentiaires en outre-mer ?
La situation est catastrophique dans les Outre-mer. Nous avons des taux de surpopulation carcérale qui atteignent 300 % et on a même dans les centres de détention, c’est-à-dire les établissements pour peines, de la surpopulation carcérale alors qu’on évite scrupuleusement, dans l’Hexagone, d’avoir de la surpopulation pour les longues peines. Il y a donc une situation de surpopulation, de vétusté, de retard… Le taux d’aménagement des peines est très faible, à peine 10%, soit moins de la moitié du taux national. Le taux d’illettrisme est plus élevé, l’offre d’activités dans les établissements est très faible. Enfin, il existe peu de coopération avec les ministères de la Santé, l’Emploi, l’Education nationale et du Logement, et nous avons une problématique particulière de coopération régionale avec les pays voisins.
Quelles mesures avez-vous prises depuis que vous êtes garde des Sceaux, ministre de la Justice ?
J’ai pris des dispositions en matière de politique pénale dans quatre territoires, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Martinique et la Guadeloupe, comme je l’ai fait pour des territoires de l’Hexagone. J’ai pris des mesures sur l’aménagement des peines en affectant des juges d’application des peines. J’ai renforcé les services pénitentiaires d’insertion et de probation qui assurent le suivi, notamment, en milieu ouvert. J’ai également pris des décisions concernant les établissements pour mineurs.
Où en sommes-nous en matière immobilière ?
J’ai rapidement pris des décisions de construction en Polynésie, d’extension et de rénovation à Mayotte, en Guadeloupe, en Martinique et également à la Réunion. J’ai pris en compte également la situation de la santé mentale, en ouvrant notamment un service médico-psychologique régional (SMPR) en Guadeloupe, mais c’est une question qui concerne tous les autres territoires de l’Outre-mer et à laquelle nous allons devoir apporter une réponse.
Propos recueillis par FXG, à Paris
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