Les prothèses PIP aux Antilles
Deux victimes antillaises de l’affaire PIP déposent plainte
Le nombre de plaintes dans l’affaire des prothèses PIP ne cesse d’augmenter et, pour la première fois, depuis le 6 juillet, deux Martiniquaises viennent de rejoindre la cohorte des victimes. Ces deux cas s’ajoutent aux 5 000 plaintes enregistrées en France depuis le début de l’affaire au pôle santé du parquet de Marseille. Elles sont instruites par le juge Annaïck Le Goff.
La première victime antillaise a été diagnostiquée porteuse d’un adénocarcinome de stade intermédiaire et a dû subir une mastectomie totale du sein gauche, en janvier 2002, au Centre Hospitalier Universitaire d’Orléans. En mars 2008, une consultation au Centre Hospitalier Universitaire de Fort-de-France met en évidence la nécessité d’un changement de prothèse en raison d’un affaissement. Le 18 mai 2009, elle subit une nouvelle intervention afin de procéder au changement de prothèse de son sein gauche. C’est dans ce cadre qu’elle s’est alors trouvée porteuse d’une prothèse PIP. Le 9 février 2012, conformément aux recommandations de l’AFSSAPS, le Docteur Mehdi Jean-Laurent, du service de gynécologie obstétrique du CHU de Fort-de-France indique la nécessité d’un changement d’implant prothétique.
La deuxième victime se fait dépister en septembre 2009 par le Centre de pathologie de Schoelcher qui met en évidence un carcinome intracanalaire de grade 2 au sein droit. Le 12 janvier 2010, elle subit une mastectomie de son sein malade, au CHU de Fort-de-France. Elle est alors porteuse d’une prothèse PIP. A l’instar de toutes les patientes porteuses de prothèse PIP, celle-ci apprend, lors d’une nouvelle consultation en date du 2 février 2012, qu’elle doit subir une nouvelle intervention afin de réaliser un changement d’implant prothétique. Eddy Arneton, avocat de ces deux premières plaignantes antillaises, assure que ses clientes sont victimes de blessures involontaires et a fait enregistrer leur plante avec constitution de partie civile.
Il y a environ 30 000 porteuses d’implants PIP en France et 10 000 d’entre elles ont déjà bénéficié d’un retrait de leurs prothèses. L’ancien gouvernement avait préconisé ces opérations de retrait. Depuis 2001, 2 392 cas de ruptures d’implants ayant provoqué des réactions inflammatoires ont été constatés. En novembre 2011, une première femme décédait des suites d’un lymphome. Jean-Claude Mas, directeur de Poly Implant Prothèse, avait été incarcéré et mis en examen pour homicides et blessures involontaires. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a enregistré un total de 53 cancers chez ces femmes porteuses d'implants PIP.
FXG (agence de presse GHM)