Les trois fées du CReFOM
Trois fées pour un nouveau lobby
Brigitte Girardin, Dominique Perben, les anciens locataires d’Oudinot, et Victorin Lurel, l’actuel, étaient les trois fées penchées sur le berceau du Conseil représentatif des Français d’Outre-mer, à l’issue de l’assemblée générale fondatrice du nouveau lobby ultramarin. Hier matin, les statuts du CReFOM, son conseil d’administration et son bureau ont été adoptés à l’unanimité moins une voix. Pas un mot sur son budget de fonctionnement, ni sur ses ressources, mais Patrick Karam, son président, a expliqué par ailleurs que le CReFOM ferait des demandes de subvention et chercherait des partenaires privés.
Si, comme l’a dit Patrick Karam, « l’ombre de Lurel a plané sur nos débats », le CReFOM se dit « indépendant des pouvoirs politiques ». « Ça commence mal », a lâché un observateur en aparté, visant les trois ministres… Pourtant Victorin Lurel a insisté, lui aussi sur la nécessite du pluralisme de cette structure, du respect de ses équilibres internes et de sa distance avec les institutions. « Ca ne doit pas être un fan club du ministre des Outre-mer même si Patrick Karam a du mal à l’admettre », a ironisé le ministre. Et tout en donnant acte de son non-interventionnisme, il a suggéré de modifier le nom du CReFOM : « Les Français d’Outre-mer, ça renvoie aux Français d’Algérie, Français des Outre-mer serait peut-être plus adapté… » Sans les commander bien sur !
Le CReFOM s’affirme attaché aux valeurs de la République que sont la laïcité et le vivre ensemble. Il refuse le communautarisme ethnique ou confessionnel et tout extrémisme,. « Nous avons souffert d’un sentiment de délaissement, a encore dit le président Karam. Et quand une des nôtres, ministre, est attaquée, il y a un retard à l’allumage… Il y a deux poids, deux mesures dans la réaction, la dénonciation… Nous serons désormais cette voix. »
Gage de son ouverture, le CReFOM veut créer un collège des amis de l’Outre-mer avec des personnalités nationales. Et comme, à mi-mot, le CReFOM a déjà subi les critiques de la déléguée interministérielle, Sophie Elizéon, son président est revenu sur son devoir de représentativité, qu’il s’agisse des jeunes, des femmes, des anciens ou des territoires. Puis, emphatique, il a lancé : « Aujourd’hui, commence l’histoire du CReFOM ! »
Victorin Lurel est venu clore la séance inaugurale : « Lorsqu’il y a de l’émotion, je prefere avoir un guide… » Il ne s’est pas tourné pour autant vers Patrick Karam ! Ses yeux se sont penchés sur ses notes. La salle respire ; il ne donne pas dans le style discours fleuve de « Lurel Castro » ! C’est juste « une belle idée ».
FXG, à Paris