Livre - Les tribulations d'une Négropolitaine
Les tribulations d'une Négropolitaine par Louise Adelson
Après un brillant cursus universitaire en lettres modernes et quelques décennies consacrées à l’univers de la communication et de l’événementiel, Louise Adelson livre son premier roman, Les tribuation d'une Négropolitaine paru chez Lharmattan dans la collection "Lettres des Caraïbes".
Une famille française pas tout à fait comme les autres… Père antillais, mère vendéenne. Après leur décès, leur fille Louise entreprend de vider leur appartement et le grenier où lettres, papiers, meubles se sont entassés au fil des ans, tels des laissés pour « conte ». D’abord avec le regard de l’enfance, puis de l’adolescence et enfin de l’adulte, Louise laisse ressurgir les souvenirs drôles ou tragiques, parfois anecdotiques. « […] avant même que le cours commençât, je savais qu’il y aurait des yeux braqués sur moi, j’entendais déjà les rires étouffés. Et cette hilarité me conforterait une fois de plus dans mon statut d’inférieure. Je me ressentirais à nouveau comme une erreur globale. » Louise Adelson comprend qu'elle a besoin d'armes « pour apprendre à (se) défendre et sortir de la victimisation […] - Je prends une épée et je joue à Zorro ? […] - Je parle d’autres armes, "miraculeuses" celles-là, […] : celles des mots. »
Le récit se dessine entre traques d’indices, travail d’introspection et témoignage social sur une époque allant de l’après-guerre à nos jours, dans un va-et-vient constant entre racisme et pauvreté, entre passé et présent. « Notre couleur de peau nous place d’office au bas de cette nouvelle échelle sociale, bien après les émigrés polonais, bien après les émigrés italiens, bien après les émigrés arabes […] Minorité trop visible […] nous sommes d’emblée rejetés pour délit de faciès par ceux-là mêmes que la classe bourgeoise a rejetés. »
De ses tribulations émerge inévitablement le questionnement sur les origines… Beaucoup de Négropolitains s’y reconnaîtront.
FXG, à Paris
Les tribulations d'une Négropolitaine par Louise Adelson, éditions Lharmattan, collection « Lettres des Caraïbes », 22 €, 290 pages.