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Publié par fxg

Lyannaj névé

Lyannaj-neve-cd.jpgQuand des Bretons tribaux rencontrent Akiyo et Gwo ka masters, ca donne un mariage du gwo ka et de la bombarde étonnant, un lyannaj inédit entre fest-noz et lewoz. Maks et Klod Kihavué, Fanswa Ladrezeau, Jean-Pierre et Dominik Coquerel et Eric Godard ont enregistré l’album Lyannaj Névé chez Aztec musique avec quatre Bretons du groupe Kejaj (mélange, en breton). Interview de Herve Le Lu, le barde breton qui est venu chercher Akiyo.

« Ces Bretons qui jouent avec Akiyo »

Herve-Le-Lu.jpgComment est née l’idée de ce métissage musical ?

J’ai voulu voir comment ça se passait ailleurs et comment chacun pouvait évoluer dans la tradition. Je me suis mis en quête de gens qui, comme moi, portent un message de musique de racines. Je suis parti en Guadeloupe pour voir ça. Je n’avais entendu parler que du zouk et de la biguine et, au cours de ce premier voyage, j’ai découvert la musique gwoka dans un lewoz avec des anciens. C’est ça que je cherchais… J’en ai parlé à Eric Basset d’Aztec qui m’a orienté sur Akiyo. Je les ai fait venir au festival de Kleg dans les Côtes d’Armor. On s’est mis face à face et on a croisé nos expériences sur nos musiques de racines.

A quoi ressemble l’orchestre ?

D’un côté, il y a notre groupe musical qui fait de l’harmonisation, avec une basse, un sistre, un accordéon et une bombarde. Ça authentifie notre musique ! De l’autre côté, on a un groupe rythmique avec du ka et de la voix. La passerelle est facile… La bombarde envoie une sorte de percussion cyclique qui se marie bien avec le gwoka. Ce n’est pas forcément évident, mais ca nous a paru naturel.

Comment les musiciens d’Akiyo ont-ils vécu la rencontre ?

Ils ont d’abord été très surpris que des Blancs aient une musique aussi tribale… Et ils ont vu des milliers de personnes qui dansaient devant eux alors qu’ils n’imaginaient pas cela possible… Notre transe, notre danse répétitive… Le courant humain est passé. Notre musique est proche de la terre et de nos racines et nous avons un discours de l’héritage commun car nous sommes des maillons de la chaîne de nos propres cultures. Un premier album Lyannaj est sorti en 1998 et, le second, Lyannaj névé, vient de sortir.

Comment s’est déroulé l’enregistrement de ce « nouveau lyannaj » ?

On a échangé nos répertoires pendant une dizaine de jours en Bretagne, on a cherché des passerelles, ils ont posé des paroles sur des harmonies bretonnes… On a ouvert des pistes sur un vingtaine de morceaux et on en a gardé neuf pour faire l’album. Un mois après, on est allé en Guadeloupe pour faire des prises de son… Retour en Bretagne et on a retravaillé dessus. Ils sont revenus une dernière fois pour faire des raccords et voilà ! Maintenant, il y a comme une marque avec « ces Bretons qui jouent avec Akiyo » !

Comment faites-vous vivre ce mariage ?

On va se retrouver pendant les grandes vacances pour une série de concerts en Bretagne, notamment au festival du Bout du monde à Crozon début août. En Guadeloupe, on étudie la possibilité d’aller au festival Terre de Blues en 2014 et des dates se dessinent au mois de novembre…

Comment les publics bretons et guadeloupéens réagissent-ils ?

C’est pareil parce que les deux sont étonnés que les musiques se mélangent si bien. Chez les Guadeloupéens, il y a une vraie fierté… La première fois qu’on a joué sur la place de la Victoire, les gens sont venus nous remercier en nous disant : « Vous nous rendez notre fierté parce que cette musique, c’est une musique de ploucs et là, avec ce même côté péjoratif que vous portez avec votre musique, on arrive à une musique contemporaine complètement moderne ! » Notre façon d’harmoniser de la musique bretonne colle avec la musique gwoka qui a un côté plus revendicatif. Ça plait aussi beaucoup en Bretagne !

Ainsi est née une amitié musicale…Lyannaj-Neve-int-cd.jpg

Complètement ! Chaque fois qu’on se voit, il y a un truc humain qui fonctionne et on a été les premiers surpris de notre expérience. On a été les professeurs Tournesol dans cette affaire ! Il y avait un côté éprouvette dans cette musique.

Propos recueillis par FXG, à Paris

http://youtu.be/Nkft5vVblU0 | Extrait : youtu.be/n_KGk_GJEt4

Lyannaj Névé sera au Festival du Bout du monde, Crozon (29), le 4 août;

Au festival du chant de marins à PAIMPOL (22) le 10 août;

Et au festival Soleil en fête à BENODET (29) le 15 août.

 

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T
<br /> Le parallèle entre le GWO K et la musique celtique en tant que musique de "résistance" ou "tribale" n'est pas "symétrique". Le GWO K est la musique à visée<br /> "puriste", des esclaves qui "régénèrent" leurs pulsions, leurs émotions "nègres". Le GWO K a d'ailleurs toujours été boudé par les média locaux (radio, télé) pour ces raisons. La musique celtique<br /> (voire bretonne) est une musique basée sur des origines chinoises et plus largement "orientales" qui notamment s'adapte et divertit les pouvoirs en place (avant ou après le christianisme).<br />
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