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Publié par fxg

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé

Marisol-Touraine-2.jpg« L’épidémie risque de connaître un nouveau rebond avec l’arrivée des pluies »

Comment expliquer cette épidémie alors que régulièrement ont lieu des campagnes de démoustication en raison de l'endémicité de la dengue ?

Le chikungunya a pris pied sur la zone Amérique et les Antilles sont confrontées à une épidémie nouvelle. Si les Antilles ont l’habitude de la dengue, le chikungunya touche de manière tres significative la Martinique et la Guadeloupe. Il y aurait ainsi 40 000 personnes touchées au total dont 30 000 en Martinique, avec des cas d’hospitalisation qui se comptent en centaines (plus de 350 à la Martinique et une cinquantaine à la Guadeloupe). Il y a là un enjeu de santé publique important qui justifie la mobilisation totale des autorités sanitaires. Il y a plusieurs semaines déjà, j’ai envoyé des équipes sur place…

Avez-vous redouté, un moment, que ne se répète ce qui s’est passé en 2006 à la Réunion ?

Je cherche à gérer les situations sanitaires qui se présentent de facon réactive et en direct avec une double volonté, celle d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux, mais de ne pas inquiéter. Il s’agit d’alerter, en toute transparence, mais sans alarmer. C’est la ligne qui est la mienne, aujourd’hui comme hier. Concrètement, je veux alerter l’ensemble de la population et lui dire : attention, il y a une épidémie de chikungunya qui risque de s’amplifier avec l’arrivée de la saison des pluies. Et puis, en même temps, je lui dis : ne nous affolons pas, parce qu’il y a des mesures de protection efficaces à prendre pour éviter la propagation du virus. Et là, les réflexes acquis à l’occasion des épidémies de dengue sont utiles ! Il faut se protéger sous moustiquaire lorsque l’on est malade comme lorsqu’on ne l’est pas encore, et faire la chasse à tous les nids à moustiques dans les jardins et les maisons.

Qu’a fait le gouvernement depuis le début de l’épidémie ?

En lien avec ma collègue des Outre-mer, j’ai souhaité d’abord que l’on anticipe : prévention et vigilance ont ete les mots d’ordre. Des actions de prévention et d’information aux voyageurs, mais aussi des mesures de lutte anti-vectorielle ont ete menées tres rapidement. J’ai demandé au directeur de la Santé de se rendre sur place il y a quelques semaines pour s’assurer que les établissements de santé fonctionnaient sans engorgement. C’est le cas. Une équipe de la securite civile est arrivée, il y a peu, sur place, et nous restons en lien avec les préfets de facon tres régulière.

Faut-il déconseiller aux touristes de se rendre aux Antilles ?

Non ! Il n’y a aucune consigne de restriction de voyage. Ce sont des territoires magnifiques et si on veut passer ses vacances aux Antilles, il n’y a aucune raison de s’en priver… Mais il faut se protéger avec une moustiquaire, des produits répulsifs et des vêtements couvrants le soir. Il y a des gestes à respecter tout au long de son séjour.

A-t-on surestimé ou sous-estimé cette épidémie ?

Cette épidémie est bien cernée, bien identifiée. On suit attentivement  pour voir comment elle se développe. La mobilisation de tous est nécessaire : au-delà des pouvoirs publics, chacun doit faire les gestes qu’il faut pour limiter la propagation de l’épidémie parce qu’il y a des mesures de protection efficaces. Il ne faut, encore une fois, ni sous-estimer le phénomène ni surestimer les risques. Des gestes simples sont à la portée de tous, habitants ou voyageurs.

Le chikungunya peut-il être mortel ?

Cette maladie n’est que très rarement mortelle, même  si on a observé des cas, notamment chez les personnes qui sont particulièrement fragiles comme les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes âgées. On a aussi observé quelques cas très sévères. C’est pourquoi on ne peut prendre à la légère cette épidémie.

Pourquoi avoir voulu vous adresser directement aux Antillais ?

L’épidémie a déjà touché des milliers de personnes et nous allons arriver à la saison des pluies. Il y a aussi du tourisme pendant la période des grandes vacances et il est important de remobiliser les gens et de rappeler que, même si l’épidémie dure depuis plusieurs semaines, elle n’est pas derrière nous. Elle risque de connaître un nouveau rebond avec l’arrivée des pluies. Il est plus que jamais nécessaire d’anticiper, de prévenir et de maintenir les bons réflexes. Ce n’est pas le moment de relâcher la garde.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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