Nature Capitale
Canne et banane sur les Champs-Elysées
En 1991, les blés avaient recouvert la plus belle avenue du monde grâce au talent de Gad Weill. En mai prochain, le même réitère l’opération sous le nom de Nature capitale, mais avec une différence : la diversification agricole et régionale. Nature Capitale, une création végétale spectaculaire et éphémère dans le cadre de l’année internationale de la biodiversité. Ainsi, du 22 au 24 mai (pendant deux jours et une nuit), les Champs-Elysées seront, entre autres (sur 150 variétés), plantés en canne à sucre (96 fragments*), en bananes (64 fragments), en melons (52 fragments) et en ananas (52 fragments). L’événement devrait accueillir plus de 2 millions de personnes et les télévisions du monde entier. « Je pense qu'il est important lors d'un événement de cette ampleur que les DOM TOM s'affirment aussi bien sur le travail de la terre que sur le rapport de l'homme à la nature qui, dans nos départements, font partie intégrante de notre culture. » Essaimeuse pour ce qui concerne l’outre-mer, Christelle Kanter souhaite en moins de six semaines, trouver les partenaires économiques ultramarins (agriculture, agro-alimentaire, distribution) pour affirmer la présence de l’outre-mer sur les Champs. La jeune Guadeloupéenne installée à Paris, estiment que « les métropolitains (hormis les Antillais bien sûr) ne connaissent pas notre melon, notre café, nos cultures de goyaves et de fleurs, la biodiversité animale et végétale de nos forêts mais aussi l’histoire de nos traditions. »
Recherche partenaires ultramarins
Dans cette optique qu’elle a demandé au Collectifdom de l’aider à sensibiliser les acteurs du monde ultramarin. Ensemble, ils espèrent fédérer les associations, les personnalités, les hommes politiques, ou encore les entrepreneurs ultramarins afin d'acquérir la totalité des fragments qui représentent l’agriculture des outre-mers. Le challenge est de taille puisqu’il s’agit de rassembler un peu moins de 280 000 euros, « équivalent de la somme consacrée par les partenaires engagés de Nature Capitale (Crédit Agricole, Lu, Monoprix, La Région Aquitaine…) afin d'avoir un espace pédagogique de démonstration et une visibilité importante. Malheureusement le temps est compté puisqu’il reste moins de 6 semaines avant le jour J et, pour certaines entreprises, les délais sont extrêmement courts pour pouvoir débloquer les budgets en conséquence. Faute de réponse rapide des acteurs économiques, Christelle Kanter et le Collectifdom se voient dans l’obligation de solliciter l'appui de la ministre de l’Outre-Mer ainsi que celui des Régions. Mais cette solution ferait encore la démonstration que sans le recours aux subventions, l’outre-mer reste à la traîne… Les responsables économiques sont donc attendus pour prendre toute leur place sur les Champs-Elysées.
FXG (Agence de presse GHM)
*Un fragment correspond à une parcelle de 1 m X 1,20 m, qui vaut 700 euros. Il y aura 8 000 fragments.