Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Interview de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur

La ministre du Commerce extérieur est en Guyane ce jeudi.

BRICQ-Portrait-photo-PVedrune.jpg« Les entreprises guyanaises vont concourir à la réussite de la France à l’international »

La Guyane et vous, c’est une histoire qui vous a coûté votre poste de ministre de l’Ecologie…

Je n’ai rien perdu du tout, j’ai gagné à être au ministère du Commerce extérieur et je vais revoir lors de ce déplacement de bons camarades guyanais qui étaient mes amis parlementaires et qui le demeurent.

Vos rencontres avec les politiques locaux seront l’occasion de vous expliquer avec ceux que vous aviez reçus au ministère de l’Ecologie l’an dernier ?

Je vais faire en Guyane ce que j’ai fait dans toutes les régions – ce sera la 17ème que je visite. Je rencontrerai bien sur les élus et ceux qui sont en charge de la Région particulièrement, car je m’appuie sur les Régions pour développer l’international. Ce sont mes « pilotes » car je pense que si on est bon sur son territoire, on peut être bon à l’exportation.

Qu’est-ce que la Guyane peut apporter au commerce extérieur de la France en dehors du spatial ?

Il faut commencer par le spatial qui est un secteur important et je remercie le PDG d’Arianespace d’avoir pris l’initiative de m’inviter.  J’ai bien sûr accepté car je couple une réussite française et une filière d’excellence qui rapporte un milliard d’euros à la France, ce n’est pas rien, et qui emploie 12 000 personnes dont 1500 emplois directs en Guyane. C’est un gros pourvoyeur d’emplois et il faut le saluer. On va par ailleurs lancer un satellite pour l’Inde qui est un partenaire commercial important pour la France. Je m’y suis rendu avec le président de la République. Et un satellite pour le Qatar où je suis allée deux fois. C’est aussi un partenaire important, notamment en termes d’investissements en France. Mais la Guyane dispose d’autres atouts et je vais durant mon séjour visiter des entreprises qui illustrent cette capacité à se porter à l’international.

Si une société comme Altoa a vraiment une carte à jouer à l’export, les relations commerciales de la Guyane, comme celles de la société Délices de Guyane, se font d’abord avec l’Hexagone. Comment changer cela ?

La Guyane comme les autres collectivités d’Outre-mer va bénéficier maintenant du concours de la Banque publique d’investissement (BPI). C’est passé en conseil des ministres la semaine dernière.  C’est très important puisque la BPI dispose déjà d’un volet exportation et  elle va permettre aux entreprises de Guyane comme à celles des autres territoires d’Outre-mer de se développer à l’exportation. La société Délices de Guyane a un flux avec la métropole, mais aussi avec d’autres pays européens. Ce sont la Belgique et l’Allemagne qui sont deux marchés importants pour nous. Si la Guyane, avec cette entreprise et d’autres, nous aide à reprendre des parts de marché en Europe, c’est la bonne direction. Il y aura des financements, de l’accompagnement pour les entreprises guyanaises comme il y en a pour toutes les entreprises. Ce que j’ai voulu par ce voyage, c’est montrer qu’aucun territoire ne doit être écarté dans la bataille pour l’international. Le président a fait un discours très remarqué lors de la Conférence des Ambassadeurs pour l’engagement de la France dans le dossier syrien, mais il a aussi consacré un développement important au commerce extérieur comme partie intégrante du relèvement de notre économie. Si je peux aider par des financements, par un accompagnement personnalisé les entreprises guyanaises à se développer au-delà du territoire français, je le ferai parce que les Guyanais le méritent.

Un commissaire au redressement productif a été nommé en 2009 pour faire émerger un marché régional sur le plateau des Guyanes. Avez-vous prévu de le rencontrer ?

Il fera partie des personnalités que je vais rencontrer. Quand je me déplace dans une region française, je vois tous les acteurs locaux, les élus, ceux qui animent la vie locale, les personnels de l’Etat et particulièrement ceux qui participent au relèvement de l’économie. Arnaud Montebourg s’appuie beaucoup sur les commissaires au redressement productif et le travail qu’ils effectuent est extrêmement important pour moi. Le ministère du redressement productif peut contribuer à sauver des entreprises, en réorienter d’autres, développer des filières… et dans ces filières, il y a des comités export afin que les entreprises puissent se développer à l’international.  Comment peuvent-elles le faire ? En innovant dans leurs produits, leurs services. Il ne s’agit pas toujours de faire des sauts technologiques, c’est quelques fois du marketing, du design… Les entreprises guyanaises vont concourir à la réussite de la France à l’international. C’est le message que je porterai aussi.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> Cela paraît logique qu'une Ministre du Commerce extérieur dise ou laisse entendre que les entreprises utiles (à la France) sont celles qui exportent et qu'il est<br /> logique qu'elles soient soutenues, peut-être en priorité, par l'Etat. Mais...Lorsque l'on parle d'International dans un Univers mondialisé, tout devient en effet question de Design et de<br /> Marketing. Une société comme Altoa peut difficilement "concurrencer" Une autre comme Rockwell Collins qui équipe depuis des lustres Boeing ou Airbus ou Ariane, etc. C'est un peu comme si on<br /> demandait à Madame la Ministre de laisser un message téléphonique au Président OBAMA en lui faisant attendre la réponse :) . Les programmes de l'Agence spatiale européenne (commercialisés par la<br /> société anonyme mondiale "de droits français") Arianespace,, ,sont des programmes mondiaux dans lesquels plusieurs nations (à la fois actionnaires, vendeuses et/ou acheteuses) collaborent. Donc<br /> la notion d'export et d'International devient une notion rattachée à la nationalité de l'acheteur (où qu'il se trouve). Si je suis Guadeloupéen, en vacances en Espagne et que je commande sur le<br /> site Internet de Délices de Guyane un pot de Toco que je fais expédié à Paris (pour mon retour)...Est-ce un export ou/et une vente à l'International. Je me le demande. Plus le commerce devient<br /> grand, plus il s'Etatise. Les Etats doivent donc soutenir les initiatives locales dès lors qu'elles sont commercialisables sur Internet ou sur Google.<br />
Répondre