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Publié par fxg

La charge des parties civiles contre Ruddy Alexis

Ultime témoignage hier, devant les jurés de la cour d’assises de Paris qui juge en appel Ruddy Alexis, acquitté à Basse-Terre du meurtre de Jacques Bino. Ce témoin qui s’exprime en visioconférence, c’est M. Martinvallet. Il a fallu un mandat d’amener pour qu’il vienne… Ses silences en disent long sur sa peur de parler. « Vous avez peur qu’un innocent aille en prison ? », demande la défense. « Oui. » « Qui ? » « Ruddy Alexis. »

A l’issue de ce témoignage, les avocats de la défense font une ultime tentative pour demander que la cour d’assises se transporte cité Henri IV. «  La cour d’assises de Paris s’est bien transportée en Corse pour le procès Colonna », plaide Me Daninthe. L’avocat général parle de nouvelles manœuvres dilatoires. La demande est refusée.

Commencent alors les plaidoiries de la partie civile. Me Malouche, avocat de Patrick O’Brien commence : « S’il y a quelqu’un à défendre, c’est Jacques Bino ! Juger Alexis, ce n’est pas juger la jeunesse guadeloupéenne ou le LKP… » Pour lui, il s’agit « d’une méprise abjecte ». « C’est le tir d’un voyou innommable ! » Il dénonce toutes les hypothèses - crime d’Etat, action de milices patronales - comme « farfelues ». Et avec ses confrères, ils vont tâcher de démontrer qu’en sus des témoignages, il existe de preuves contre Alexis. Me Malouche rappelle que l’accusé s’est présenté comme un « père aimant, qui n’aimait pas les armes, qui était rangé depuis 1997 et qui n’était pas à la cité Henri IV le soir du meurtre ». Toutes choses qu’il va battre en brèche. Puis il aborde les témoignages concordants de Patrice Harris qui dit avoir reconnu Ruddy Alexis, de Philippe Horn qui confirme sa présence sur les lieux, et de Patrice Forbin et Didier Zénon qui disent l’avoir vu tirer d’abord sur le boulevard Legitimus, puis l’avoir suivi des yeux jusqu’au muret d’où ont été tirés les coups mortels. « Celui qui a tiré sur la bijouterie du boulevard Légitimus ce soir-là est le même qui a tiré sur Jacques Bino ! » affirme-t-il.

Guylène Nabab qui défend les intérêts de Mme Datil, l’épouse de Jacques Bino, enchaîne. Elle moque d’abord le clip de soutien à Ruddy Alexis qu’a réalisé le chanteur de Soft et professeur de droit, Fred Deshayes : « Une manipulation ». Puis elle moque en tapant du poing sur la table le soutien qu’a apporté durant tout le procès le secrétaire général de la CTU : « Ce n'est pas Alex Lollia qui a côtoyé la mort ! C'est M. Bino ! » Enfin, elle s’en prend aux « salades » de l’accusé. Elle le dit « menteur, fuyard, et manipulateur ». Patrice Tacita entre en scène. Il évoque les figures de Mandela, de Dreyfus, mais pour mieux rappeler à l’accusé que ce n’est qu’un « multirécidiviste ». Il rappelle que la victime est un ami d’enfance et son premier client… Il semble ému.

Le réquisitoire de Philippe Courroye, les plaidoiries de la défense sont attendus aujourd’hui, le verdict, sans doute tard dans la soirée.

FXG, à Paris

 

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