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Publié par fxg

AUDREY-PULVAR.jpgITW Audrey Pulvar, journaliste-présentatrice du 18-20 sur Itélé

« Je ne dis ni la messe, ni un cours magistral »

Après presqu’une saison sur ITV, qu’est-ce qui a changé pour vous après France 3 ?

Le rythme ! Le rythme et l’intensité sont différents. Pas seulement parce que je suis passée d’une télé généraliste à une télé tout info, parce que je suis passée de 25 minutes d’antenne quotidienne à deux heures… Fatalement, ce n’est pas tout à fait la même chose. Deux heures, c’est quatre éditions, un débat, trois ou quatre invités… C’est lourd.

Sur France 3, vous vous adressiez à tout le monde, sur ITélé, qui est votre public ? La manière de dire l’information change-t-elle ?

Le public d’Itélé est plutôt jeune et actif et nous cherchons à élargir au maximum notre téléspectatorat. Nous avons un traitement de l’info qui essaie d’être au maximum généraliste même si le 18-20 est un petit plus haut de gamme avec des débats de fond, des invités de premier plan, des focus sur des sujets qui ne sont pas forcément les sujets les plus faciles ou les plus accessibles… Pour citer un confrère américain, « notre métier de journaliste est de rendre intéressantes des choses importantes ».

Faire de l’info continue ne présente-il pas le risque de lasser, voire de se lasser soi-même ?

La plupart des téléspectateurs nous regardent une demi-heure ou trois-quarts d’heure maxi, donc il n’y a pas cette sensation de répétition. Et puis, ce qu’on essaie de faire, c’est de commencer à 18 heures une nouvelle tranche d’infos. La plupart des sujets qui passent dans le 18-20 ne sont pas encore passés à l’antenne. Ils commencent à passer à partir de 18 heures pour l’ensemble de la soirée. Il y a un rafraichissement et puis, l’info elle bouge dans la journée et forcément on s’adapte. Après, c’est une question de ton, d’invités, de qui est en duplex, de quoi on va débattre…

AUDREY-PULVAR-3.jpgC’est quoi la patte Audrey Pulvar ?

C’est un mélange de sérieux et de décontraction. On essaie d’être le plus rigoureux possible et on est décontracté parce qu’on sait que ce n’est que de la télé. De plus en plus, je suis à l’antenne comme je suis dans la vie. Evidemment, ne s’exprime pas en jurant comme un charretier comme on peut le faire dans la vie, mais je crois que les gens sont très sensibles au naturel. Je ne dis ni la messe, ni un cours magistral, j’essaie simplement de donner une autre vision de l’information, pas forcément la même que celle du voisin, en relativisant tout ça.

Vous parlez de voisin, comme BFM, autre chaîne d’information continue. Comment on se démarque de la concurrence ?

L’info est la même pour tout le monde. On part sur les mêmes coups… Alors, le ton n’est pas le même et on essaie de sortir des sujets sur des événements choisis, pas forcément traités à côté.

En arrivant à Itélé, quelles ont été les bonnes et les mauvaises surprises ?

La bonne surprise, même si je m’y attendais, c’est la motivation, l’envie, la curiosité des journalistes qui sont ici. Mais ce n’était pas vraiment une surprise. La mauvaise surprise, c’est l’outil informatique qui est antédiluvien mais qu’on est en train de changer ! Ca va être un nouvel Itélé à partir de septembre.

AUDREY-PULVAR-2.jpgSur Itélé, vous êtes moins exposée qu’au JT du soir de France 3, est-ce plus confortable ?

Oui, c’est confortable parce que c’est une pression en moins et, en même temps, les gens qui nous regardent sont aussi exigeants. Il y a une pression en moins, certes, mais ça n’empêche qu’il faille toujours rester très professionnel.

Ca n’empêche pas les magazines pipol de vous courir après…

Ben non… Mais c’est comme ça…

Vous le vivez comment ?

Mal… C’est d’autant plus mal qu’il y a des gens qui, comme je l’ai toujours dit, font un petit jeu et d’autres non. Il y a ceux qui se mettent en monokini sur les plages de Saint-Tropez et qui s’étonnent d’être dans la presse pipol. C’est un peu ridicule. Moi, ce n’est pas mon cas. Je suis en général assez discrète dans ma vie privée…

Et vous n’avez pas envie que ça déborde du cadre de votre vie privée…

C’est ça.

Que vous inspire l’affaire Zemmour ?

AUDREY-PULVAR-5.jpgJe considère qu’Eric Zemmour est dans une posture de provocateur et qu’en parler c’est lui donner beaucoup trop d’importance. Tous les points de vue ont le droit de s’exprimer de toute façon. La liberté d’expression est un droit fondamental. Mais je crois que la société française s’américanise. On va aller vers des médias comme la chaîne Fox news où la parole extrême sera libre, des médias très marqués, très identifiés, très engagés et puis, surnageront peut-être un certain nombre de média qui essaieront de rester neutre, un peu comme CNN. Enfin, plutôt que de demander à Eric Zemmour de se taire si on estime que ses propos sont discutables, il faut lui opposer une argumentation ou l’attaquer en justice et la justice tranchera. Mais rester dans son coin et crier au scandale, ça ne sert à rien.

En Martinique, la population a refusé par référendum d’aller vers plus d’autonomie… Avez-vous eu une pensée pour votre père et ce qu’il aurait choisi ?

Bien sûr… Ma neutralité de journaliste de journaliste m’empêche de répondre à cette question. Mais bien sûr que j’ai pensé à mon père, à Césaire, à Cabor Masson…

Propos recueillis par FXG (Agence de presse GHM)

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G
<br /> <br /> Le blogueur pourrait-il nous en dire plus sur le père de Audrey Pulvar ? Il a piqué notre curiosité. Est-ce une "figure martiniquaise" comme Césaire qui est cité dans la réponse ?<br /> <br /> <br /> Et au passage, chapeau pour le boulot, mister blogueur !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Marc Pulvar, leader syndical mae<br /> <br /> <br /> rtiniquais décédé il y a deux ou trois ans, une sorte de Gaby Clavier, version CSTM<br /> <br /> <br /> <br />