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Publié par fxg

Mort du comédien Robert Liensol

Robert-Liensol-3.jpgRobert Liensol, le doyen des comédiens antillais est décédé dimanche à Paris des suites d’une mauvaise chute. Il avait 89 ans. Selon Jean-Baptiste Tiéméné, un comédien d’origine africaine qui l’a beaucoup fréquenté,  Robert Liensol a fait une chute dans la chambre de son appartement de la rue Glacière à Paris 13. Hospitalisé, il a été opéré avec succès mais son cœur fatigué n’a pas tenu et c’est à l’hôpital qu’il est mort. Il était, avec Darling Légitimus et Georges Hilarion, co-fondateur de la première compagnie de théâtre composée d’acteurs noirs, les Griots, qui s’était illustrée notamment en 1958 avec la pièce de Jean Genêt, Les Nègres, mise en scène par Roger Blin. Natif de Saint-Barth où sa mère était enseignante et son père juge de paix, ce Guadeloupéen était leur 6e enfant. Lui-même a eu deux garçons dont un réalisateur et une fille dans la musique. Robert Liensol qui était atteint d’un début d’Alzheimer ne travaillait plus depuis douze ans, selon son ami Tiéméné, si ce n’est que c’est lui qui a prêté, en 2006, sa voix au personnage du grand-père dans Kirikou et les bêtes sauvages de Bénédicte Galup et Michel Ocelot. « Je l’ai connu quand il a monté la pièce Bal à Harlem, vers 1965, témoigne Jean-Baptiste Tiéméné, et c’est lui qui m’a permis de décrocher la carte de comédien de l’ORTF. Je n’appartenais pas aux Griots, mais il m’avait adopté. Ensemble, nous avons joué dans Boesman et Léna de Roger Blin en 1976 et nous avons participé pendant longtemps au concours théâtral interafricain pour la radio… » Christian lara qui l’a fait joué dans nombre de ses films, lui a offert son ultime rôle. Dans son dernier long-métrage, Un homme à femme (dont il fait le montage son à Los Angeles en ce moment), Robert Liensol fait une courte apparition au début du film. Ceux qui veulent saluer celui que Luc Saint-Eloy qualifie de « meilleur comédien antillais », rendez-vous au funérarium du Père-Lachaise, lundi 21 février à 11 heures.

FXG (agence de presse GHM)

 


Réaction de Christian Lara

Le départ de Robert Liensol est pour moi une très grande perte. Je le savais très malade depuis un bon bout de temps mais comme à son habitude, il restait discret sur son état… De lui, je garde avant tout l'image du plus grand comédien antillais et la satisfaction de l'avoir eu dans " Coco-Lafleur candidat " (qui était à ses yeux son plus beau rôle). Je suis actuellement, à Los Angeles en post-production du film " Pani pwoblem " qui sera, hélas, sa dernière performance car bien que diminué, il avait tenu à m'accompagner une fois de plus dans cette aventure comique, avec un message aujourd'hui d'actualité. En effet, dans ce film, il laisse un dvd testament à son neveu…  Nous étions de la même ville (Basse-Terre) et je le considérais presque comme un grand frère car c'était sa mère qui m'avait appris à lire et à écrire. Le départ d'un "grand" est toujours un cataclysme. Celui de Robert en est un qui me touche particulièrement. Mais grâce au cinéma, il restera - même après nous - dans la mémoire des Guadeloupéens. »

 

Photogramme : Robert Liensol et Diane Bellego dans Le mari de l’ambassadeur (1990)


Sa filmographie

Robert-Liensol-dans-lemari-de-lambassadeur.jpgSucre amer (1998) de Christian Lara (il jouait l’avocat), Watani, un monde sans mal (1998), L’exil du roi Behanzin de Guy Deslauriers, le téléfilm Coeur à prendre (1994), Tempo di uccidere (1990), la série Panique aux Caraïbes (1989), Quicker Than the Eye de Nicolas Gessner (il joue le président Makabutu), (1989), Périgord noir (1988), La vieille quimboiseuse et le majordome (1987), de Julius-Amédée Laou (il joue Armand), un épisode de Série noire, Pas de vieux os (1985), les téléfilms, le Bout du lac (1984) et Lettres du bagne, où il joue le docteur Albert Matoury (1983), Amok de Souheil Ben-Barka (1982), Neige de Juliette Berto (1981), Vivre libre ou mourir (1980), West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979), Coco la Fleur, candidat (1979), la série Mazarin (1978), La putain respectueuse (1974), Soleil O (1967), ou La case de l’oncle Tom (1963).

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