Sciences O
La campagne côté outre-mer à Sciences Po
Leslie Joséphine-Tally, Johan Boucaut, des étudiants de Sciences Po à Paris, originaires d’outre-mer, ont créé une association, Science O et c’est cette association qui a organisé le colloque tenu mardi soir à l’école de sciences politiques de la rue Saint-Guillaume : Quelles perspectives pour les Outre-mer en 2012 ? Pour y répondre, quatre personnalités issues de 4 partis différents, Dominique Perben, ancien ministre et secrétaire national à l’UMP pour l’Outre-mer, Victorin Lurel, chef du pôle outre-mer de François Hollande, Jean-Jacob Bicep, délégué national pour l’Outre-mer et les Régions à EELV et, enfin, Max Orville, président du Modem Martinique. Tour à tour, les quatre représentants politiques ont donné les grandes lignes de leur projet politique pour les outre-mer. Dominique Perben a plaidé pour renforcer la confiance entre la Nation, et ses territoires d’outre-mer grâce à une formule institutionnelle à la carte, une politique économique basée sur la solidarité nationale (transfert de moyens) et la défiscalisation. Victorin Lurel, contre une société d’inégalité, a plaidé lui aussi pour une restauration de la confiance avec l’Hexagone, la lutte contre les monopoles et les abus de position dominante. Max Orville s’en est aussi pris aux inégalités car « elles créent mal-être et souffrance ». Jean-Jacob Bicep a dénoncé les « stigmates de la République coloniale et a défendu un changement de paradigme avec l’avènement d’un fédéralisme des Régions au sein de l’Europe. D’un point de vue économique, cela permet de faire jouer la péréquation. Il rejette le modèle agro-exportateur comme c’est le cas des marchés de la canne et de la banane, « grand consommateurs de subventions et de problèmes sanitaires graves »… Si UMP et PS semblaient d’accord sur la nécessité de conserver la défiscalisation, EELV entend l’utiliser comme un outil de pilotage économique qu’il faut réorienter sur les questions énergétiques. Max Orville a rappelé la finalité de cette défiscalisation : compenser les écarts de rentabilité car, alors que tout le monde d’une manière ou d’une autre, vante le développement qui endogène, qui auto-centré, qui solidaire… « le développement endogène est l’ennemi des prix même s’il est l’ami de l’emploi » », a rappelé le président du Modem Martinique. Sur les financements de l’économie, le même Orville s’est interrogé sur la question de savoir pourquoi les DOM ne dépendaient pas de la banque de France mais de l’Agence française de développement dont la mission est la coopération avec les tiers-monde ?... Perben a plaidé pour le retour du financeur OSEO et la mise en place d’un fonds dédié. Bicep réclame une banque publique d’invvestissement outre-mer. Lurel a rappelé que les 6 milliards d’épargne locale récoltés en Guadeloupe comme Martinique sont investis dans les bans du Trésor et qu’il est aussi partisan d’une banque publique d’investissement, mais il a rappelé que le vrai problème est la concurrence des importations. Alors que l’on devait parler chômage et remède, le temps imparti s’achevait. Max Orville a juste eu le temps de conclure en parlant d’éducation et en promettant : « François Bayrou, lors de sa prochaine visite en outre-mer en parlera… »
FXG (agence de presse GHM)