Sommet de l'Association des Etats de la Caraibe
George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer au 6e sommet de l’AEC
« Les valeurs républicaines au cœur de l'identité caribéenne »
La ministre des Outre-mer représente François Hollande lors du VIe sommet de l'association des Etats de la Caraïbe, les 29 et 30 avril à Mérida, au Mexique. Alors que l'association fête ses 20 ans, la Martinique et la Guadeloupe seront pour la première fois invitées comme états associés, statuts dont les deux îles jouissent depuis le 17 avril dernier.
Merida est votre premier déplacement international. Quelle sera votre feuille de route?
L'association des États de la Caraïbe est une organisation originale qui vise à promouvoir la coopération entre tous les pays de la Caraïbe dans des domaines d’intérêts régionaux tels que le développement des liaisons intra-caribéennes, la création d’une zone de tourisme durable, l’intégrité environnementale de la mer des caraïbes, mais aussi la prévention des catastrophes naturelles et la coopération culturelle et linguistique. Autant d’enjeux partagés sur lesquels peuvent être créées de véritables synergies régionales au bénéfice de tous les territoires.
La Martinique et la Guadeloupe sont désormais qualifiées « d’Etats associés » pour l’association. Quels changements sont à prévoir ?
Cette adhésion de la Martinique et de la Guadeloupe à l’AEC en leurs noms propres est une véritable opportunité historique, chargée de sens. Elle consacre la volonté de ces deux départements antillais à s’inscrire dans leur environnement régional et à participer activement aux différents comités de l’association. La France que j’ai l’honneur de représenter à cette occasion, sera désormais associée au titre des territoires de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, et de la Guyane. Si leur adhésion renforce ce projet d’intégrer tous les territoires et les pays de la Caraïbe au sein de l’AEC, elle nous oblige à trouver les voies et les moyens d’une coordination accrue pour porter la voix de la France et de ses valeurs dans cette région du monde.
Concrètement, y-aura-t-il un avant et un après Merida ?
Nous l’appelons de nos vœux ! La région Caraïbe est porteuse d’atouts majeurs qui doivent se développer dans leur contexte géographique. Les liens avec Cuba en matière universitaire, l’enjeu de la géothermie, en coopération avec la Dominique, la protection de l’environnement et la transition énergétique qui concernent l’ensemble des Etats : c’est ensemble que nous développerons la prospérité de la zone. Je pense également au programme « Unir la Caraïbe par voie aérienne et maritime », aux propositions présentées par le Mexique telles que le système méso-américain d’information territoriale, aux réflexions sur le transit international des marchandises de la Grande Caraïbe… Enfin, à quelques semaines des élections européennes, je tiens à dire plus que jamais aux Antillais que l’Europe a également toute sa place et qu’elle demeurera un partenaire privilégié de la Caraïbe.
Propos recueillis par FXG, à Paris