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Publié par fxg

Josette Manin, George Pau-Langevin, Fleur Pellerin et Hassane Kassi Kouyaté, jeudi au ministère de la Culture

Josette Manin, George Pau-Langevin, Fleur Pellerin et Hassane Kassi Kouyaté, jeudi au ministère de la Culture

L'Atrium devient Tropiques Atrium, Scène nationale

Josette Manin, présidente du département de la Martinique, Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et Hassane Kassi Kouyaté ont signé jeudi à Paris la convention transformant l'établissement public de coopération culturelle de l'Atrium en Scène nationale.

Depuis jeudi, la France compte une 71e Scène nationale avec le Tropiques Atrium de Fort-de-France. La convention liant l'Atrium, le département et le ministère de la Culture a été signée hier à Paris par la ministre Fleur Pellerin, la présidente du conseil départemental, Josette Manin, et le comédien et metteur en scène burkinabé, Hassane Kassi Kouyaté, directeur de la nouvelle Scène nationale, en présence de la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin. La réception devait se faire en Martinique, mais Fleur Pellerin n'a pu faire le déplacement. Elle a promis sa visite pour plus tard. Dans le salon de réception du ministère de la Culture, quelques personnalités du monde artistique ultramarin étaient présentes, tels Gerty Danbury, Daniel Maximin, Chantal Loïal ou Luc Saint-Eloy.

Cette signature a quasiment revêtu pour Hassane Kassi Kouyaté valeur de sacre. Il y a un an lorsqu'il a été nommé à la tête de l'établissement public de coopération culturel de l'Atrium, il avait une mission : retrouver le label Scène national perdu il y a quelques années. Le département y a mis de gros moyens puisqu'il verse chaque année à la Scène 3 millions d'euros. Le "Tropiques" qui s'est rajouté à l'Atrium est une référence à la revue fondée par Césaire et Ménil pendant la guerre. Cette "re-labellisation" est une vraie rareté a fait savoir Mme Pellerin. Elle permet surtout à la scène martiniquaise de rejoindre le réseau des 71 Scènes nationales de France Celle de Martinique est la seconde créée en outre-mer après celle de l'Artchipel en Guadeloupe, il y a déjà de nombreuses années.

"Les missions et la place de Tropiques Atrium sont renforcés", s'est félicité GPL. Elle voit l'art et la culture comme des pôles majeurs de l'éducation.

Une première saison prometteuse

La Scène nationale accueillera des artistes d'outre-mer, des résidences, s'occupera de promotion, de diffusion, de création... Elle aura a pour mission de faire émerger une génération future de créateurs martiniquais et caribéens. "Ce nouveau lieu, a encore dit Mme Pellerin,  doit jouer un rôle d'exemplarité, d'entraînement de la créativité, faire connaître les expressions artistiques martiniquaises et les mouvements de l'extérieur." Elle n'a pas hésité à parler d'une créolisation artistique en référence à Edouard Glissant dont elle vient de classer les archives trésor national.

La première saison commence dès la semaine prochaine par la présentation des programmes, le 28 septembre. Trois trimestres, trois axes : La création féminine caribéenne pour rendre hommage à Suzanne Césaire dont c'est le centenaire de la naissance (la création "Suzanne Césaire – Fontaine Solaire de Daniel Maximin", sera donnée en décembre), les écritures contemporaines (Bobo 1er, roi de personne de Frantz Succab en mars) et les classiques revisités (.Amphitryon par Guy-Pierre Couleau en avril)  On annonce aussi le musicien Christophe Chassol, le comédien Philippe Caubère et encore "L'orchidée violet", un monologue de Bernard Lagier adapté par Hassane Kassi Kouyaté...

Tropiques Atrium accueillera en outre de nombreux événements : le Martinique Jazz festival avec Didier Lockwood en novembre, la biennale de la danse avec la compagnie Alvin Alley, des rencontres cinématographiques, un festival de piano autour de Cheikh Tidiane Seck. Il sera aussi hors les murs et va s'occuper dès le mois prochain de former des médiateurs culturels.

FXG, à Paris

GPL Plaide pour la nomination d'un Ultramarin à la tête d'une Scène nationale

George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, a profité de la cérémonie de signature de la convention faisant de l'EPCC Tropiques Atrium une Scène nationale, pour interpeller sa collègue fleur Pellerin : "Voir un Ultramarin nommé à la tête d'une quelque 70 Scènes nationales dans l'Hexagone., serait un exemple de la diversité dans notre pays. Il ouvrirait de nouveaux imaginaires et enrichirait la création culturelle." Fleur Pellerin n'a pas réagi à cet appel qui doit enchanter bien des oreilles de créateurs...

Trois questions à Daniel Carcel, directeur de l'agence de diffusion et de promotion culturelles des Outre-mer.

"Des projets qui, enfin, ne seront pas construits avec des budgets ridicules"

Que peut représenter pour les artistes martiniquais et ultramarins une telle labellisation ?

C'est une reconnaissance pour la dynamique du territoire de la Martinique, mais aussi pour tous les Outre-mer. L'Etat reconnaît que nos territoires peuvent aussi disposer d'une dynamique culturelle forte et qui rayonne vers le monde entier. La Martinique a des choses à dire au monde.

En quoi intégrer ce réseau des 71 Scènes nationales est-il un avantage ?

Avec Tropiques Atrium, qui est maintenant bien opérationnel, on va pouvoir faire circuler des productions qui partiront de la Martinique dans l'ensemble du réseau des Scènes nationales de France et de Navarre ! Et ça va dans les deux sens. Une Scène nationale est aussi un outil pour apporter en Martinique d'autres regards, d'autres points de vue que ceux qui sont juste issu de la Martinique et enrichir de ces rencontres la création et l'ouverture au monde.

Cette convention participe-t-elle de votre travail de mise en réseaux ?

Pour l'agence de promotion et de diffusion culturelles des Outre-mer, c'est très important d'avoir une deuxième Scène nationale. Ca va permettre de construire un réseau avec des moyens pour produire, aider des artistes qui s'engagent dans des projets de production qui, enfin, ne seront pas construits avec des budgets ridicules, qu'ils puissent vivre un peu de leur art !

Propos recueillis par FXG, à Paris

 
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