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Publié par fxg

"La banane française mieux que bio c'est possible", un concept osé qui dérange

"La banane  française mieux que bio, c'est possible"

Le slogan est resté affiché en grand deux jours sur le stand de l'UGPBan au salon international de l'agriculture qui se déroule cette semaine à Paris.

Les consommateurs allemands et néerlandais feraient bien de se méfier quand ils mangent des bananes certifiées bio qui viennent du Costa-Rica, de l'Equateur, du Brésil ou de Saint-Domingue. "Les pays exportateurs qui sont tous en zone tropicale humide, explique Eric de Lucy, patron de la filière banane aux Antilles françaises, sont obligés d'utiliser des pesticides qui, au regard des normes européennes du bio, ne sont pas autorisés." Dans ces pays, le cahier des charges pour être certifié bio n'est pas le même pour qu'à l'intérieur du marché européen. "Les conditions d'utilisation de l'huile de banole pour le traitement de la cercosporiose, explique David Dural, directeur de l'institut technique de la banane, est beaucoup plus contraignant aux Antilles qu'ailleurs, y compris en bio. Les producteurs des Antilles estiment qu'ils ne sont pas encore en mesure de produire dans des conditions économiques suffisantes sous label bio. Depuis dix ans, ils ont fait le choix de l'agro-écologique en progressant sans cesse. "Nous avons mis au point un herbicide naturel à base d'huile de tournesol, le béloukha, ça fait huit ans qu'il est en cours d'homologation."

Banane agro-écologique

En l'état actuel, l'UGPBan ne pourraient obtenir le label bio, aussi, ils enragent de voir que des bananes non européennes soient vendues sur nos marchés avec le prétendu label bio. "Leur norme bio, poursuit David Dural, comprennent 33 produits dont 14 ne sont même pas homologués pour le marché européen !" Les organismes certificateurs ont instauré une façon de faire par équivalence. Les bananiers antillais se battent pour que l'on applique la conformité.

La Commission européenne les a entendus, mais face à l'opposition de l'Europarlement menée par les Allemands et les Néerlandais, elle a fait machine arrière pour leur proposer des dérogations qui leur ouvrent la certification bio en l'état. Les bananiers antillais qui revendiquent la banane la mieux respectueuse des normes environnementales et sociales françaises et européennes, réclame le principe de conformité à la certification bio établie par l'Europe. Une réunion du "trilog" (les présidents de la Commission européenne, de l'Europarlement et du Conseil de l'Europe) doit en décider le 8 mars prochain. La situation est suffisamment tendue pour qu'Eric de Lucy énonce clairement : "L'Europe est en débandade, l'Europe est allemande."

FXG, à Paris

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