Parfum de censure au 4e forum des Régions ultrapériphériques
La Commission européenne se permet de choisir ses journalistes
Le 4e forum des Régions Ultrapériphériques se déroule à Bruxelles les 30 et 31 mars.
Une grand-messe pour laquelle l'Europe ne lésine pas à la dépense mais choisit ses journalistes en finançant ou pas leur déplacement et leur hébergement.
"Je dois malheureusement vous informer que la Commission Européenne a décidé de donner la priorité aux médias qui venaient directement des régions ultrapériphériques. Vous êtes évidemment toujours le bienvenu au forum, mais vos frais de déplacement et d’hébergement ne pourront pas être pris en charge." Voilà ce qu'a récemment répondu aude.rabault@mostra.com à la demande d'accréditation du correspondant de France-Antilles Guadeloupe et Martinique, France-Guyane et du Journal de l'Île de la Réunion à Paris, pour couvrir la 4e conférence des RUP. En clair, la Commission préfère payer sur fonds publics quatre billets d'avion A/R et autant de nuits d'hôtel nécessaires plutôt que de se conformer au fonctionnement de ces titres qui ont choisi d'avoir un correspondant dans l'Hexagone.
Une mesure de rétorsion ?
Derrière cette réponse, se cache en fait une mesure de rétorsion pour ne pas oser le mot censure. En effet, en septembre 2014, un article a eu l'heur de déplaire à la Commission. Voici ce qui, en complément d'une pleine page consacrée au 3e forum des RUP, a fâché les technocrates bruxellois : "Quand un confrère de Mayotte, en conférence de presse, a interrogé un haut fonctionnaire sur les orientations de la pêche qui vont à l'inverse des besoins des Outre-mer, ce dernier a répondu que la question était trop technique. Quand Manuel Barroso a accordé quelques instants à la presse, il a lui aussi préféré y mettre rapidement fin pour préférer poser pour une photo de groupe avec les présidents des RUP. Et enfin, quand la conférence de presse donnée par le haut fonctionnaire de la Commission devenait intéressante, l'organisation y a mis fin considérant qu'il était temps de manger... Tout ça donnait une drôle d'ambiance et presque envie de devenir eurosceptique !" On comprend dès lors qu'ils préfèrent payer les frais à des journalistes moins ingrats !
FXG, à Paris