Le CHAR sous tutelle
Le CHAR sous administration provisoire
La décision de placer le centre hospitalier Andrée-Rosemon sous administration provisoire a été annoncée à Cayenne la semaine dernière lors de la réunion de son conseil de surveillance où siègent de nombreux élus, mais c'est ce mercredi que la décision est officialisée par les deux ministres des Outre-mer et de la Santé. Agnès Buzyn et Annick Girardin réunissent au ministère de la Santé et des Affaires sociales les élus guyanais "pour une réunion de travail dans le cadre de la mise en administration provisoire du Centre hospitalier Andrée-Rosemon (CHAR) de Cayenne". Le CHAR passe donc sous la tutelle de trois administrateurs parisiens, à l'instar du CHU de la Martinique placé sous ce régime depuis le début de l'année. Les raisons s'expliquent avec la crise des démissions en série ou en suspens tant aux urgences qu'à la direction de l'établissement. "Des élus, confie une source proche du dossier, ont demandé la tête de le la directrice du CHAR et du patron de l'ARS, mais il n'y a plus d'équipe dirigeante..." Quant aux finances, inutile d'en parler. Un fournisseur du CHAR attend plus d'un an pour se faire payer une facture... "Au-delà du financement, explique l'expert, c'est la gouvernance qui pose problème." Ainsi, les administrateurs vont disposer de six mois pour remettre le CHAR en ordre de marche mais aussi pour lui reconstituer une équipe dirigeante opérationnelle. Des services sont-ils menacés de fermeture ? L'offre de soin va être repensée en plaçant le CHAR aux côtés du CHOG et de Kourou... Le ministère des Outre-mer estime qu'il y a aussi des efforts à faire dans le mode de gestion et table sur des économies de 25 à 30 millions d'euros en reprenant en main les marchés publics.
Depuis le 1er août, en Martinique, les administrateurs provisoires du CHUM ont laissé la place à une nouvelle équipe dirigeante. Elle a jusqu'à la fin de l'année pour présenter sa feuille de route et la période sous tutelle sera révolue. C'est le timing qu'espère le gouvernement dans le dossier du CHAR.
FXG, à Paris