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Publié par fxg

102e Congrès des maires

Les maires d'Outre-mer ont la parole

Cette fois, les maires d'Outre-mer n'ont pas parlé dans le vide ! Pour la première fois depuis de nombreuses années, la ministre des Outre-mer a assisté à l'intégralité des débats tenus lundi, lors de la "journée des maires d'Outre-mer" au palais de la Mutualité à Paris, préambule au 102e congrès des maires de France. Habituellement, les maires parlent entre eux et, à l'issue, le ministre en titre vient donner sa parole pour clôturer les débats. Cette fois, Annick Girardin était au côté du président de l'association des maires de France, François Baroin, pour les entendre. Le premier à parler a été Maurice Bonté, de l'association des maires de la Martinique. Il a lancé un cri d'alerte sur les impacts du changement climatique sur les petits pays insulaires de la Caraïbe, mettnt en garde contre une "modification permanente des conditions climatiques dans la zone intertropicale". Parce que l'urgence des buts va au-delà de l'accord de Paris, son deuxième cri d'alerte a été pour les moyens financiers qu'il faut pour agir. Il a plaidé pour le maintien de l'octroi de mer avec une révision des seuils pour une durée de dix ans.

"Le maire est un peu dépouillé..."

Stéphane Fouassin, de l'association des maires de la Réunion, s'est soudain distingué en critiquant la commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), un des outils de la stratégie de lutte contre l’artificialisation des terres agricoles. "La CDPENAF, a-t-il déclaré, donne des avis conformes sans retour pour nos élus contrairement à nos collègues de la métropole qui gardent la liberté de dire s'ils suivent ou non son avis... Est-ce une dépendance à l'Etat colonial, une relation unilatérale ?" Salué par des applaudissements, le Réunionnais a conclu en rappelant au gouvernement son refus de compenser la perte de la taxe d'habitation par dégrèvement. Il a ensuite lâché tout de go la perte de 45 000 emplois aidés, fiancés à 80 %, représentant 400 millions d'euros, pour 12 000 nouveaux contrats aidés, financés à 50 %, et ne rapportant plus que 70 millions... Il a conclu son intervention ainsi : "Laissez l'eau aux communes, pas aux intercommunalités !" Saïd Omar Oili, maires de Dzaoudzi (Mayotte) a déclaré qu'une retraite à 250 euros était "inadmissible", refusant de devoir attendre 2036 pour que cette égalité soit établie. Jean-Claude Pioche (maire de la Désirade, Guadeloupe) est venu parler de différenciation, de "décentralisation à la carte", d'adaptation des communes et surtout d'autonomie financière. David Riché (association des maires de Guyane) a plaidé pour remettre le maire au coeur de la République : "Le maire que je suis est un peu dépouillé de l'eau, de l'assainissement, des déchets, de la voirie, du PLU qui ont été transférés... Même les cimetières peuvent passer aux interco ! Il ne reste bientôt plus grand chose à se mettre sous la dent..." Déplorant les retards structurels qu'il attribue à l'éloignement et au passé colonial et l'esclavage), il a lancé : "Vaut mieux éviter de faire un AVC à l'hôpital de Cayenne en ce moment !" Il a enfin déclenché l'hilarité de la salle, sauf du premier rang (celui des officiels) lorsqu'il a moqué la formule : "Les Outre-mer sont une chance pour la France" Enfin, laissant entendre son souhait de voir enfin éclore le projet de la Montagne d'Or, il a conclu : "Il faut redonner le pouvoir aux élus."

FXG, à Paris

La réponse de Girardin

"Vous êtes le premier relais des colères mais aussi des attentes des citoyens, a répondu ma ministre. Etre en première ligne, cela veut dire être sous le feu des critiques, mais cela signifie aussi être le porte-voix des aspirations. Dans la perspective des prochaines municipales de mars 2020, nous avons une responsabilité commune : remettre les citoyens au cœur de l’action publique. C'est-à-dire aussi du beurre dans les épinards. La ministre a évoqué le Fonds exceptionnel d'investissement (110 millions d'euros) qui doit financer l'électrification de villages à Camopi en Guyane, la construction de la maison de l’artisanat et de la famille de la commune de Chirongui à Mayotte, la construction d’un groupe scolaire à Goyave en Guadeloupe, le désenclavement de quartiers dans la commune de Morne-Vert en Martinique ou encore la construction d’une école élémentaire dans la commune de La Possession à La Réunion. Elle a évoqué les efforts faits pour la sécurité des citoyens (371 postes supplémentaires de la Police de sécurité du quotidien (PSQ) déployés outre-mer), le doublement du fonds Associations à 3 millions d’euros par an, l'emploi qui s'améliore, le chômage qui baisse, le micro-crédit, les crèches, l'école... Mais surtout, Annick Girardin leur a dit :  "Le président de la République a tenu à inviter l’ensemble des maires d’outre-mer mercredi à L’Elysée."

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