Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Barbara Pompili dans son bureau du boulevard Saint-Germain le 25 mai dernier

Barbara Pompili dans son bureau du boulevard Saint-Germain le 25 mai dernier

Pompili répond à la commission d’enquête sur la lutte contre l’orpaillage illégal

« Face aux orpailleurs illégaux, pas de cadeau », a déclaré la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili devant les députés de la commission d’enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane, mardi dernier, tout en admettant qu’il serait « difficile de vouloir éradiquer totalement le fléau ».

Trois mois après son lancement, la commission d’enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane, présidée par Lénaïck Adam, a auditionné la ministre de la Transition écologique. Comme à chacune des auditions, le rapporteur Gabriel Serville est monté au au créneau pour demander plus encore à l’Etat. Barbara Pompili a donc commencé par rappelé la réalité du phénomène (« 10 tonnes d’or produites, c’est 500 hectares de détruit ») et les moyens mis en place par l’Etat pour lutter contre : 500 agents mobilisés par jour, soit 300 militaires dont 190 en forêt, et 200 gendarmes dont 50 en forêt. Cela représente un total financier de 70 millions d’euros dont 55 pour les FAG, 11,9 pour les gendarmes, 1million pour les missions de police de l’environnement du Parc Amazonien de Guyane (15 inspecteurs de l’environnement armés avec pouvoir de police judiciaire), 450 000 euros pour l’ONF et ses 8 agents, 12 autres agents de l’Office français de la biodiversité et encore 6 officiers de police judiciaire. A ceux-là, il convient d’ajouter le détachement de l’Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui diffuse les techniques d’enquête. La ministre a indiqué qu’elle avait décidé de doubler pour les années 2021 et 2022 les moyens alloués aux interventions de police héliportées. Elle a par ailleurs chiffré 1700 chantiers démantelés depuis 2018, 315 sites en exploitation et la saisie de 380 kilos de mercure et de 28 d’or.  Le produit de la vente des saisies d’or s’élève à quelque 200 000 euros par an qui seraient redistribués par le préfet pour financer la lutte contre l’orpaillage clandestin.

L’or légal pèse 1 % du PIB

« Peut-on se satisfaire de ce que ce fléau soit contenu et non pas éradiqué », a demandé le rapporteur Serville ? « Bien évidemment, a répondu Mme Pompili, je souhaite l’éradication, mais a-t-on les capacités de le faire ? La situation particulière de la Guyane me fait dire que vouloir éradiquer totalement ce fléau me paraît difficile. » La ministre se propose donc de faire « plus et mieux », notamment en « territorialisant la lutte », en faisant des « efforts différenciés » grâce à la création de « zones d’intervention prioritaires » (ZIP). Le député Serville a alors proposé d’interroger plus radicalement la stratégie en cours pour aboutir à l’éradication. « Ne pas parvenir à éradiquer peut paraître frustrant », a convenu la ministre qui a rappelé que désormais les autorités pourraient s’appuyer sur un code minier modernisé qui renforce les sanctions et les prérogatives d’un grand nombre d’acteurs de la lutte anti-orpaillage illégal et qui rendra aussi impossible des projets dits incompatibles avec nos standards environnementaux, tels celui de Montagne d’Or.

L’orpaillage légal, a encore rappelé Mme Pompili, c’est le deuxième secteur économique de la Guyane après le spatial, soit 1 % du PIB, 40 artisans, 5 PME, 550 emplois directs et 1200 indirects, une production annuelle de 1,5 tonne, soit 850 000 euros de redevances et taxes, quand l’orpaillage illégal rapporte six lois plus.

FXG

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article