Gaston, art créole
L’art créole au salon Maison & objet
Ben Artside, le plieur de lumière, Damalia, l’éditeur d’objets créoles, Darius Grandisson, l’ébéniste pluriel, Marcella Mattone, céramiste surréaliste et Robert Manscour, maître-verrier intuitif, sont les artisans d'art de Guadeloupe et Martinique qui ont pu présenter leur travail au Salon Maison & Objet qui s’est tenu le week-end dernier à Villepinte en Région parisienne. Il s'agit d’un salon d’envergure internationale, où la moitié des 80 000 visiteurs viennent de l’étranger pour découvrir les nouvelles tendances design, décoration et art de vivre.
Cette clientèle est composée à majorité d’architectes d’intérieur ou des responsables de magasins de décoration.
Pour la première fois, Gaston, une enseigne antillaise, a été sélectionnée sur le pavillon dédié à l’artisanat d’art.
Benjamin Guillaume, dit Ben Artside, était le seul artisan d’art physiquement présent sur le salon. Ce jeune Pointe-Noirien de Baillargent vit à Bruxelles depuis onze ans où il s’est lancé dans l’origami. « J’ai commencé à vivre de mon art ! » Ce salon est aussi une première pour lui : « Les gens qui passent sur le stand sont contents de voir une certaine harmonie dans ce que nous proposons, c’est chaleureux, convivial, authentique et artistique et notre variété ne dénote pas ! » La société Gaston qui les a réunis les a sélectionnés pour la qualité de leurs créations. Christelle Clairville est la fondatrice de « Gaston », une enseigne qui rend hommage à son arrière-grand-père ébéniste, Gaston Michinaud. « J’ai créé Gaston pour faire connaître des artistes des Antilles. » Aujourd’hui, elle a déjà vingt-deux artistes partenaires, peintres, sculpteurs, vanniers, brodeurs, céramistes… La jeune femme fait la navette entre les Antilles et Orléans où elle vit. Elle a ouvert une boutique en ligne, gaston.boutique, qui permet de découvrir tout le travail des artistes référencés, en attendant d’avoir pignon sur rue !
Ambiance et raffinement
Le salon Maison & objet, Christelle l’a découvert en tant que visiteuse et l’absence d’Antillais lui a donné l’idée de se présenter. « Je me suis dit que c’était dommage parce que nous avons des choses d’exception comme l’indigo ou la broderie… Je suis allée démarcher les artisans d’art un par un ! » Ce salon professionnel lui offre la perspective de pouvoir rayonner à grande échelle. « Les parfaits intermédiaires pour ça, confie-t-elle, ce sont les faiseurs de tendance. Ce sont eux qui dénichent les nouveautés, les produits d’exception et je veux qu’ils voient qu’on a une production très qualitative ! » Christelle veut vanter la variété de ce qui se fait chez nous, « mais de garder une ambiance antillaise ».
C’est ainsi que le stand présente des matériaux assez chauds comme des bois tropicaux locaux, du bakoua tressé à la main ou du madras. Pour les lampes en papier pliées de Benjamin, Christelle lui a déniché un petit magasin à Sainte-Rose qui regorge de tissus madras avec des teintes très modernes. « Ça prouve un savoir-faire, ça montre une ambiance et ça prouve qu’on peut être très raffiné aussi aux Antilles ! »
Le but pour Christelle et ses artistes est de revenir au salon en septembre et l’année prochaine et d’emmener à chaque fois des artistes différents et qu’ils en repartent avec un carnet de commandes bien rempli !
FXG