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Publié par fxg

Bernard Cazeneuve, Pere Aragones i Garcia, Marie-Luce Penchard et Gilles Siméoni

Bernard Cazeneuve, Pere Aragones i Garcia, Marie-Luce Penchard et Gilles Siméoni

Le statut des DOM en réflexion

Le débat « Autonome ou indépendant mais européen avant tout » aux rencontres des entreprises de France, mardi à l’hippodrome de Longchamp, a réuni Gilles Siméoni, président de la collectivité de Corse, Pere Aragonès i Garcia, président de la Généralité de Catalogne, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve (en lieu et place de Gérald Darmanin) et la première vice-présidente de la Région Guadeloupe Marie-Luce Penchard. Entre un ancien premier ministre bien dans son rôle (jacobin, centralisateur et opposé à la notion même de peuple corse), un Catalan ouvertement indépendantiste vis-à-vis du Royaume d’Espagne mais pro-européen, et un chef d’exécutif corse autonomiste trois fois élu depuis 2015, la présence de Marie-Luce Penchard était largement justifiée eu égard aux réflexions en cours liées à l’Appel de Fort-de-France et la rencontre à venir à l’Elysée le 7 septembre prochain.

Dans l’ensemble des départements et Région d’Outre-mer, après quatre-vingts ans de départementalisation et quarante ans de régionalisation, un consensus semble s’être installé pour dire qu’un modèle reste à inventer. Si la Guyane et la Martinique qui ont réuni leur Congrès penchent pour une autonomie de gestion, une domiciliation de nouvelles compétences, la position de la Guadeloupe, à travers l’expression de la vice-présidente Penchard, reste moins tranchée, encore empreinte de départementalisme : « Du fait de notre histoire, a expliqué Mme Penchard, il y a toujours un mouvement autonomiste, mais la question n’est pas là, elle est sur l’efficience des politiques publiques car nous avons tous le sentiment que nous sommes arrivés au bout d’un modèle économique et que nous devons remettre à plat la façon de penser le développement de nos territoires. Il ne suffit pas de dire que pour régler les problèmes de la Guadeloupe, il suffit de donner à ce territoire l’autonomie. Nous ferions une grave erreur. »

Mme Penchard veut éviter le piège du choix entre les articles 73 et 74 (assimilation législative ou autonomie) de la Constitution et préfère penser que l’unité de la République n’est pas l’uniformité : « Chaque territoire, de par sa différenciation, peut avoir une relation particulière avec l’Etat au sein de la République. » C’est dans ce sens, et « dans une relation de confiance réciproque », que la vice-présidente envisage la rencontre à venir avec le chef de l’Etat. Plus de vingt ans après le discours de Madiana, dans lequel le président Chirac évoquait les limites de la départementalisation et proposait pour chaque DROM un statut à la carte, il semble que le président Macron soit enfin enclin à lui donner suite. Mais à côté des positions fortes de Gilles Simeoni ou de Pere Aragones i Garcia vis-à-vis de leur Etat central, le discours de Mme Penchard semblait bien plus timide, et fort éloigné de la Déclaration de Basse-Terre, si chère à feue Lucette Michaux-Chevry, sa mère.

FXG

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