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Publié par fxg

Heureusement les cyclones relèvent de la catastrophe naturelle

Heureusement les cyclones relèvent de la catastrophe naturelle

Après Generali, Groupama et Allianz quittent le navire

Dans la foulée des annonces de la compagnie Generali (GFA Caraïbes), deux autres assureurs de la place ont annoncé limiter leur offre commerciale en Martinique et en Guadeloupe : Groupama et Allianz ne couvriront plus les risques « émeutes » pour les entreprises.

À quel assureur un entrepreneur, dont l'outil de travail a brûlé lors d'évènements comme ceux que traverse en ce moment la Martinique, peut-il demander réparation ou au moins compensation ? La réponse à cette question risque de devenir cruelle dans les prochaines années, elle ne sera pas à chercher du côté des compagnies d'assurance en tout cas. Tandis que la semaine dernière, le groupe Generali (GFA Caraïbes) annonçait « suspendre la souscription » de nouveaux contrats en ce qui concerne les entreprises, deux de ses concurrent affirment aujourd'hui qu'ils ne couvriront plus le risque « émeute » aux Antilles françaises.

« Nous considérons que le risque émeute n’est plus assurable dans ces territoires par l’assurance privée, déclarait un dirigeant de la compagnie Allianz France à la revue professionnelle L’Argus de l’assurance, vendredi dernier. De même source - et comme c'était déjà le cas pour l'annonce officielle de Generali – la compagnie d'assurances Groupama assure : « Nous allons exclure le risque émeutes de l’ensemble de nos contrats entreprises, considérant que le maintien de l’ordre n’est pas assuré et qu’il reste la responsabilité de l’Etat. »

Manque de solidarité des assurances

Les coûts engendrés par les dégâts de la révolte Kanak en Nouvelle-Calédonie, entre mai et septembre dernier, sont avancés par les compagnies d'assurance pour justifier ce désengagement. C'est d'ailleurs là-bas que cet ensemble de mesures – fermeture des souscriptions et non-garantie du risque émeute – ont été décidées avant d'être étendues à la Martinique et à la Guadeloupe.

Pourtant, si la Fédération des entreprises d'Outre-mer reconnaît d'importants dégâts sur le tissu économique, ses adhérents déplorent justement le manque de solidarité des assurances. « Pour ajouter à [de très] nombreuses difficultés, les délais anormalement longs des remboursements des sinistres commencent à interroger le monde économique, écrit par exemple dans un communiqué de presse la Chambre de commerce de Nouvelle-Calédonie. Le montant des remboursements versés aux entreprises (acomptes compris) n’est que de 14,7 Mds XPF (117 millions d'euros) soit seulement 12% du montant des sinistres à l’ultime estimé par les assureurs. » Un chiffre qui sera bientôt et à coup sûr revu à la baisse.

FA Paris

« émeute »

« Violences urbaines », « mouvement social », « dégradation » ou « incendie », volontaire ou pas : les qualificatifs pour désigner les dégâts causés par les tensions dans la société ne manquent pas. Pourtant, ces termes font toujours l'objet de débats et sont parfois le motif à un refus d'indemniser des victimes d'un sinistre, de la part des compagnies d'assurances. Le gouvernement, interrogé par écrit au Sénat en 2023, rappelait que « les garanties de base [des contrats d'assurance] comprennent l'incendie, les évènements annexes et catastrophes naturelles, le vol et les détériorations immobilières, les bris de glace et bris de matériels. » Il est important de noter que les annonces récentes des compagnies d'assurances ne concernent pas les particuliers mais uniquement les entreprises. De la même façon, pour l'instant, la Guyane n'est pas concernée par ce désengagement assurantiel des territoires.

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