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Publié par fxg

Censure

Les députés antillais censurent le gouvernement

Les députés des Antilles et de la Guyane ont très majoritairement voté afin de faire tomber le gouvernement de Michel Barnier. Seuls Frantz Gumbs, élu Modem de Saint-Martin et Saint-Barthélémy ainsi que Max Mathiasin, député Liot de Guadeloupe, n'ont pas participé au vote de la motion de censure.

Une ambiance électrique mais pas de mines réjouies. Alors que la motion de censure vient d'être très largement adoptée par l'Assemblée nationale – 331 voix pour, alors que la majorité était fixée à 288 – les députés antillais ne triomphent pas dans la salle des quatre colonnes surpeuplée de journalistes français et du monde entier, au cœur du Palais-Bourbon. « Cette censure ne tombe pas du ciel, elle est la conséquence de plusieurs années de mauvaises politiques et la suite logique de plusieurs censures électorales, en particulier dans nos territoires, explique Christian Baptiste, député (socialiste, PS) de Guadeloupe. Il nous faut à tout prix sortir de ce système néo-libéralo-colonial ! J'ai voté cette censure parce qu'en tant qu'élus des territoires dits d'Outre-mer, nous n'avons eu que du mépris de la part de ce gouvernement. En tant que représentant du peuple, je n'avais pas le choix. »

Un gouvernement qui n'a pas laissé de choix à ses opposants, c'est aussi le point de vue du député (socialiste, PS) de Martinique, Jiovanny William. « Ce gouvernement n'a fait aucun compromis, en particulier avec la gauche. Ce Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ne tenait aucun compte de nos amendements. Le Premier ministre Michel Barnier s'en est tenu à son extrême-droite et a couvert le bloc central, il n'a fait aucun compromis... » Dans ces conditions, pourquoi des députés de gauche n'auraient-ils pas voté la censure ? En Guadeloupe, Elie Califer et Christian Baptiste ont apporté leur suffrage. En Martinique, Béatrice Bellay, Jiovanny William, Jean-Philippe Nilor et Marcellin Nadeau ont fait de même. Bien qu'il ait été le seul de son groupe Liberté Outre-mer et Territoires (LIOT) à le faire, le député de Guadeloupe Olivier Serva a également voté la censure du gouvernement.

Lendemain de censure « chaotique »

Seul député à faire partie d'un groupe qui soutenait ouvertement la politique du gouvernement de Michel Barnier, le député (Les Démocrates) de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, Frantz Gumbs n'a pas voté la motion de censure. Il se distingue de ses collègues antillais avec l'élu (LIOT) de Guadeloupe Max Mathiasin. « Personne ne peut dire aujourd'hui qu'une majorité stable va se dégager à l'Assemblée nationale, justifie-t'il. En Guadeloupe, aujourd'hui, il y a des chefs d'entreprises qui attendent, nous avons tous besoin de visibilité ! Il y a aussi la question des crédits pour l'agriculture, la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie... Je ne veux pas me lancer dans un jeu politique où chacun joue sa partition et où c'est le Rassemblement national qui mène la danse. »

Les arguments de lendemain de censure « chaotique » sont mis en avant depuis plusieurs jours par les partisans du gouvernement.

Cette censure sera « un coup dur pour les Outre-mer », s'inquiétait François-Noël Buffet, désormais ministre des Outre-mer démissionnaire, dans un communiqué publié dans la soirée de mardi. Aujourd'hui, ne pas avoir de Budget, c'est priver la Nouvelle-Calédonie d'aides, c'est priver la Guyane de rétrocession de foncier, c'est mettre en difficulté des élus locaux qui portaient des projets, c'est priver l'ensemble des territoires d'Outre-mer d'un Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) très attendu en mars prochain. »

Une « loi spéciale » pour que les salaires des fonctionnaires continuent à être versés, un nouveau gouvernement nommé très rapidement afin que le Budget soit adopté d'ici la fin de l'année : plusieurs pistes sont à l'étude au Palais-Bourbon afin d'éviter un « shutdown », soit l'État en cessation de paiement faute de Budget. « Le président Emmanuel Macron n'aura pas d'autre choix que de nommer un Premier ministre des rangs du Nouveau front populaire (NFP) veut croire Emeline K/Bidi, députée (Gauche démocrate et républicaine (GDR) de La Réunion. Politiquement, nous lui avons démontré que les gouvernements illégitimes qu'il pourrait continuer à choisir n'auront pas une très longue durée de vie. »

FA Paris

Un calendrier parlementaire chamboulé

Au lieu de « lever » la séance comme elle le fait systématiquement, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet a déclaré : « la séance est ajournée ! » Tous les ordres du jour du Parlement sont tombés en même temps que le gouvernement. Les crédits de la mission Outre-mer qui devaient être examinés ce jeudi 5 décembre par le Sénat ne seront pas non plus débattus, faute de ministre sur le banc. « Comment va-t'on faire sans le gouvernement ? » est la question qui taraude tout le personnel politique des deux chambres.

« Notre proposition de loi sur la vie chère est repoussée à une date ultérieure mais elle a déjà passé un cap important en étant examinée en commission des affaires économiques », se rassure la députée (socialiste, PS) de Martinique Béatrice Bellay. « L'État ne va pas s'arrêter, le Parlement ne va pas s'arrêter. Notre travail sera peut-être un peu ralenti mais il n'y aura aucun effondrement. Dois-je rappeler qu'en juillet et en août, il n'y avait pas de gouvernement ? » La proposition de loi sur la vie chère du groupe sociale devait être examinée le 12 décembre prochain.

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