Tché kréyol et Mas an nou à Menton
"Une excellente forme de promotion"
Jean-Claude Adonis, secrétaire général de Mas an nou, venu avec une trentaine de danseurs et musiciens, est heureux : " On découvre Menton, avec ses touristes étrangers, son climat, sa mer et on se croirait presque chez nous !" D'autant plus heureux qu'ils y ont fait des touches et que des déplacements au Canada et à la foire de Paris se dessinent... Zacharie Vigilant et Rodolphe Louis-Joseph de Tché Kreyol sont ravis de l'accueil qui leur est fait. Ils sont cinquante à être venus de Sainte-Luce, du Marin et de Rivière Pilote. "Les Mentonnais ne peuvent pas ne pas nous regarder. Nous avons un produit qui plaît à tout le monde ! Ca leur donne envie de venir, c'est une excellente forme de promotion de la destination !"
Près d'un millier de personnes se sont retrouvés chaque jour sur le site du bastion, sur le front de mer à deux pas de la frontière italienne, pour assister aux spectacles offerts par les groupes carnavalesques Tche Kreyol (Martnique) et Mas an nou (Guadeloupe). Incroyable de voir comment nos artistes ont subjugué un public qui semblait découvrir la richesse culturelle des Antilles. A Menton, le festival a touché un public nouveau, argenté, disponible et très désireux d'avoir de l'information sur nos destinations. "Ce genre de festival devrait faire la tournée des plages de France. Nous toucherions ainsi un immense public, qui plus est, très demandeur d'activité", remarquait Dominique de la Guigneraye des Rhums Clément/Damoiseau/JM. Côté Menton, les Provençaux ont largement joué le jeu puisque le groupe folklorique La Mentonnaise est venu se confronter aux artistes antillais faisant ainsi de la transversalité, non plus un concept, mais une réalité !
Patricia Chatenay-Rivauday, présidente de Kilti é partaj (Guadeloupe) a emmené avec elle les huit lauréat du concours académique poésie et peinture. Leurs missions étaient d'ouvrir le public provençal à la langue créole. "On est venu développer notre culture et découvrir le monde, témoigne Samantha Chavriacouty, élève au lycée hôtelier du Gosier. Ca crée des liens entre nous car on a la même culture à partager, le créole à partager..."
Trois questions
Marie-Reine de Jaham, présidente du festival
"Venez au pays où la culture est une fête"
Comment est née l'idée de ce festival ?
J'ai fondé en 2000 une association, le centre Méditerrannée Caraïbe avec lequel j'ai créé des événements festifs et culturels. On a monté un premier festival à Nice en 2001 avec 15 000 euros et ça a été un succès. Mais les rivalités entre factions au sein de la municipalité niçoise ont été décourageantes. Ils ne comprenaient pas que nous puissions fête et culture, alors que notre discours est de dire : "Venez au pays où la culture est une fête". J'ai renoncé à monter le festival à Nice l'an passé. C'est alors que l'on m'a aiguillée sur Menton et le maire a dit aussitôt oui.
Qu'est-ce que vous cherchez à montrer ?
On travaille entre artistes et amoureux de la culture créole. L'idée est de pousser toujours le côté qualitatif. Cette année, nous avons voulu mettre en avant la protection de l'environnement, l'écologie et le soutien aux enfants des rues, notamment en Haïti.
Y a-t-il des choses que vous regrettez ?
Je regrette beaucoup l'absence de Raphaël Confiant qui nous a énormément soutenu pour relancer ce festival. Malheureusement, sa maman ne va pas bien et il a dû annuler son déplacement. On peut regretter aussi que, outre une aide matérielle destinée à financer le voyage de nos artistes, le comité martiniquais du tourisme et celui de Guadeloupe n'aient pas dépêché d'hôtesses pour répondre à une très forte demande d'informations. Nous avions 1 000 pesonnes samedi soir et pas un document à distribuer... De même la chambre de commerce de Nice était prête à se mobiliser avec nous, mais les chambres consulaires des Antilles ont été prises de cours. C'est dommage pour les aspects économiques du festival.
EN IMAGES
Les danseusesMyrna, Nathalie et Leila du groupe Mas an nou."Les gens nous disent qu'on est beau, qu'on appoorte de la couleur et de la chaleur..."
Myrta, Tché Kréyol !
Myrta Gabriel, ancienne danseuse de Tche Kreyol, est désormais établie à Nice. C'est elle qui a fait venir Tché Kreyol à Menton. Elle pose avec Jean-Claude Adonis de Mas an nou et Colette Cascio, celle qui seconde efficacement Marie-Reine.
Camille Soprane et la mentonnaiseCamille Soprane (au centre) est venu en vacancier soutenir le festival créole de Menton. Il a glissé en confidences qu'il serait de retour définitivement à Marie-Galante en 2008 !