Journée outre-mer développement à la Villette
Les entreprises antillo-guyanaises à la rencontre de la diaspora
Des entreprises antillo-guyanaises ont invité samedi dernier, à Paris, la diaspora d’île de France pour leur présenter leurs activités, leurs offres d’emploi et tâcher de redresser une image du patronat émoussée par le conflit de février dernier.
L’intervention du philosophe guadeloupéen, Jacky Dahomay, a été celle qui aura marqué les esprits des nombreux participants de cette première journée outre-mer développement qui s’est tenue samedi dernier au parc de la Villette, à Paris. « Arrêter avec l’identité souffrante pour faire place à une identité commune… Personne ne le fera à notre place. » La table ronde à laquelle il était invité avait pour thème : l’histoire aux Antilles et en Guyane est-elle un obstacle à surmonter ? Le débat était intéressant et tendu, avec aussi des moments d’acclamation. Jacky Dahomay a fustigé les dirigeants du LKP, estimant qu’ils n’avaient pas été « à la hauteur de l’espérance », même s’il a souligné le caractère « historique » du mouvement. Un incident a failli avoir lieu quand un autre philosophe Philippe Nemo a déclaré que l’outre-mer pouvait être « un rempart à l’islamisation de la société française ». Le modérateur de la table ronde, le journaliste de France 3, Michel Reinette, a menacé de lui « montrer ses fesses ». Finalement, il n’est pas parti et le calme est revenu. « J’avais pris cette journée comme un événement monté pour rehausser l’image des entreprises après les événements de l’hiver dernier. Mais quand j’ai appris que ce serait un lieu d’échange, que j’ai vu la qualité des intervenants, je me suis dit qu’il ne fallait pas en être absent, vu que la Guyane a son mot à dire dès lors qu’il s’agit du développement des Antilles et de la Guyane. », a déclaré le président de la chambre de commerce et d’industrie de Guyane, Jean-Paul Lepelletier. « Pour avoir un effet plus cathartique, indiquait un participant, Dominique Maximin, membre du think tank Konecté Pep La, il aurait été intéressant d’inviter des gens de la mouvance sociale. » Il est vrai qu’Elie Domota n’est attendu à Paris que la semaine prochaine !
Un programme cadre outre-mer
Autre table ronde, jugée « pertinente » par de nombreux participants, était celle intitulée : travailler aux Antilles et en Guyane. Certains, toutefois, ont regretté qu’elle soit d’emblée « verrouillée » par le modérateur, l’historien et syndicaliste Frédéric Régent, et restreinte à la seule idée du « retour au pays ». Oui, cette journée était avant destinée à la communauté antillo-guyanaise d’Ile de France. « Il est nécessaire de se rendre compte qu’on part sur un développement endogène, sur nos propres ressources, et que celles-là ne pourront être mises en valeur et vendues que si on est excellent et que l’on s’ouvre vers l’extérieur, indiquait M. Lepelletier Ces conclusions me paraissent être de bonne augure. Si ce sont celles retenues par les états généraux et les politiques après, on peut espérer qu’un développement réel se fera demain. »
Le vice-président du Medef, Hugues-Arnaud Mayer est venu clôturer les débats par ce mot emprunté à Eric Raoult, député maire du Raincy (94) et secrétaire national à l’Outre-mer à l’UMP : « Ne pas tendre le poing mais se donner la main. » Marie-Luce Penchard est venue donner le mot de la fin en lançant une piste sur de nouvelles orientations en matière de ressources humaines : « L’ANT doit soutenir les initiatives du monde de l’entreprise pour favoriser la formation et les expériences en entreprises. » Elle a appelé cela un « programme cadre outre-mer ».
FXG, agence de presse GHM
Présences et absences remarquées
Bernard Hayot est présenté à la ministre (accompagnée de Chantal Maignan, secrétaire départementale de l'UMP Martinique) par Dominique de la Guigneraye.
Quelques défections ont été regrettées comme celle de Patrick Karam ou de Serge Létchimy. Mais la présence tout au long des débats de Bernard Hayot et de son épouse a été un vrai phénomène de curiosité pour le public et les photographes qui en ont profité pour mlettre à jour leur banque d’images ! Le magnat des Antilles a trouvé la journée « très utile », estimant que les échanges avaient été « très approfondis, sans langue de bois », sans toutefois juger utile de nous accorder une interview…
Quel statut pour quel développement
Le débat ouvert par les chefs d’entreprise sur la question du statut des territoires et des articles 73 et 74 de la Constitution a montré leur scepticisme. « L’incertitude est la pire des situations », a indiqué le conseiller économique et social national Marcel Osenat. Et même s’il reconnaît qu’il y a des entreprises sous toutes les latitudes et tous les régimes, « le choix est loin d’être neutre ». Daniel Robin, élu PPM à la Région Martinique, qui a rappelé son opposition à l’article 74, a abondé dans son sens : « L’incertitude ne favorise pas l’investissement. » « Mais quel est l’effet de ces pouvoirs de compétence issus du 74 sur les résultats économiques ? », a conclu sur le sujet M. Osenat, entraînant une salve d’applaudissements.
Réseau et emploi
Jean-François Fidelin (à droite), auteur des célèbres Konxs est venu pour trouver des diffuseurs et distributeurs de ses films. « Ici, il y a toute la diaspora et ça prend ! » D’ici la fin de l’année ses films seront à l’affiche de petits cinémas indépendants parisiens et il met en place le plan pour une diffusion aux Antilles. Le président de l’association antillo-strasbourgeoise Talents dicap, Grégory Henriot (à gauche) est là aussi. Il veut décliner le festival de cinéma qu’il a créé à Strasbourg en juin dernier, mais il veut surtout travailler avec Fort-de-France et Pointe-à-Pitre sur la problématique des chômeurs handicapés. Le chiffre aux Antilles se monte à 40 % ! « Je voudrais jumeler le conseil consultatif des associations de personnes handicapées de Strasbourg avec celui de Fort-de-France. » Il sera aux Antilles en octobre.
Anthony, (ci-dessus à droite) un étudiant guadeloupéen en mesures physiques est venu se faire une idée de la vie des entreprises aux Antilles. « Sont-elles assez évoluées dans les nouvelles énergies, quelle est leur place dans ce secteur ? » Il cherche un stage dans ce secteur. Plus loin l’ex miss, Sandra Bisson, venue visiter, s’informer et rencontrer.
Mariz (ci-dessus à gauche), employée dans une entreprise en métropole, est venue donner son CV à Jean-Marc Toto (au centre), représentant de Tempo Interim DOM.
Fabrice Galbert (à gauche) et Karim Cherifi (à droite) sont venus rechercher des annonceurs et des partenaires avant le lancement de leur journal Nuances, « le magazine des personnalités des Caraïbes et d’Afrique ». « On verra s’il y a de l’argent au deuxième rendez-vous ! Là, c’est le premier », sourit Fabrice Galbert. D’autres sont là pour faire du networking, pour rencontrer des gens et s’instruire aux problématiques du développement.
Indira Théodore travaille à Paris dans l’audit financier. Elle est venue pour les tables rondes. Celle sur l’histoire et le développement lui a « remis à plat les idées depuis la crise ». Elle est aussi venue présenter son association Moun prépa, un réseau d’anciens élèves de classes préparatoires. Elle a été passionnée par l’atelier Travailler au pays, mais elle reste sereine : « Y a-t-il matière à rentrer au pays ? On ne va pas rentrer pour rentrer ! » Un jeune homme est un peu déçu. Il travaille dans les NTIC et trouve que la plupart des offres et des entreprises concernent un peu trop l’agroalimentaire…
Chez les exposants
Guadeloupe expansion, Leader price et GBH étaient les plus stands. Le groupe Leader price avait même affiché une dizaine d’offres d’emploi pour des cadres : un responsable logistique, un responsable filière viande… Chez GBH, Bertrand Joyau (Carrefour) et Laurence Sauphanor (directrice de la communication GBH) avaient reçu près de 160 jeunes ) la fin de la journée. Avec eux, trois responsables des ressources humaines, dont un de la Guadeloupe et un de la Réunion. « Nous présentons les opportunités d’emplois, de stages, de carrières… » précise Laurence Sauphanor. Mais en retour, beaucoup d’entreprises de service sont venues se faire connaître, des agences de communication, des experts en sécurité, norme, responsabilité, qualité, environnement… Et puis, il y a eu aussi beaucoup de demandes de mécénat, de sponsoring. « GBH est un grand groupe, mais nous ferons des choix de cohérence selon les valeurs et les priorités comme les problématiques locales. »
Trois questions à
Daniel Robin, conseiller régional de la Martinique, membre du PPM
« Il faut que les compétences locales puissent s’exprimer localement »
Vous avez participé à la journée Outre-mer développement dimanche à Paris, dont certains ont pu dire que c’était un coup de communication du patronat antillo-guyanais après la crise de l’hiver dernier. Qu’en avez-vous pensé ?
C’est une bonne réflexion posée sur la réalité de notre futur développement. Au-delà de ce qui a pu paraître comme de la communication, la réalité des contributions, des apports, des échanges nous a engagé dans l’avenir des outre-mers, notamment des Antilles Guyane, et de ce point de vue-là, c’est une vraie réussite. La participation a atteint un niveau inespéré avec beaucoup de jeunes et nous avons tous pu nouer beaucoup de contacts. Je repars avec plein de cartes de visite. La chose qui me satisfait le plus est de voir que des jeunes de la diaspora, de notre communauté ont participé, ont adhéré. Pour les entreprises, c’est une occasion de nouer les contacts et de pouvoir engager, dès demain qui sait, des logiques de recrutement. C’est extrêmement intéressant.
C’est une modification de l’état d’esprit des entrepreneurs qui seraient désormais prêts à faire appel aux talents parmi la communauté plutôt que d’avoir recours à des cadres métropolitains ?
C’est clair et je pense que c’est une démarche qui est conforme à mes engagements. Il faut faire en sorte que nos compétences, même si elles sont localisées en Ile de France, concernent aussi le développement de nos économies. Il y avait une distance qui s’était créée et il y a eu un déclic parce que ce que certains pratiquent, d’autres le découvrent et rentrent aujourd’hui dans cette dimension d’appartenance commune. Il faut que les compétences locales puissent s’exprimer localement.
N’est-ce pas tout le combat de votre parti politique ?
Ca ressemble vraiment à notre combat. Historique.
Ils ont dit
Jean-Paul Lepelletier, président de la CCI de Guyane
« Je crois que le cadre du 73 se prête mieux à l’heure d’aujourd’hui parce que nous avons encore besoin de solidarité nationale et européenne, au plan pas seulement des financements, mais au plan du partage de responsabilités sur certaines opérations. Je suis personnellement favorable à aller jusqu’au bout de 73 dans une collectivité unique. Le 74 est un cadre qu’il faut savoir expérimenter et pour cela, il faut d’abord savoir où on veut aller. Quand on fait des expériences, il vaut mieux partir sur des bases solides parce que même si vous avez par exemple un bon véhicule spatial comme c’est le cas en Guyane, qui peut nous amener dans la lune, quand vous tirez et que vous faîtes un gros trou dans la terre d’où vous partez, vous atteignez peut-être la lune pour ceux qui partent, mais pour ceux qui restent, vous restez au fond du trou. »
Willy Angèle, président du Medef Guadeloupe
« L’objectif est atteint. Il fallait que notre communauté se retrouve et que nous puissions discuter librement de tous les problèmes comme je l’ai toujours demandé et réclamé, sans être dans une stratégie de pensée unique ou de peur. On a pu avoir un discours libre et ouvert sur les problématiques qui se posent pour un développement économique. Beaucoup de jeunes sont venus, c’est le signe d’une communauté qui est jeune et qui a besoin de se construire et de dépasser ses propres contradictions et turpitudes. Nous sommes en train de le réaliser de manière pratique et objective. Je pense que c’est une belle réussite de ce que nous pouvons créer quand nous travaillons tous ensemble. »
En images
Alex Cypria, sénateur de la Jeune chambre économique de fort-de-France et conseiller municipal foyalais avec dominique de la Guigneraye, représentant de Spiridom.
Nathalie Fanfant, de l'agence Maditerra (coordinatrice générale de la manifestation), Bernard Hayot et son épouse, Axelle Rosius et Jean-Pierre Brichant, respectivement belle-soeur et père de l'un des organisateur, François Brichant (avec Satyam Dorville de l'agence multiculturelle et Cyril Comte du groupe Citadelle).
Georges Bagoee de GBH et Jean-Jacques Seymour, journaliste à tropiques FM.
Avec Bernard Hayot, Gregory Kromwell, chef de cabinet de Marie-Luce Penchard et vice-président de Tous Créole.
Jules Ramael, Régine Privat et Daniel Dalin, du Collectifdom. Daniel Dalin, pince sans rire, proposait de lancer une pétition pour réclamer que la retraite du général Dumas lui soit versée à titre posthume...
Keyza Nubret, de l'agence KS, très attentive aux débats, avait même son petit carnet et son stylo pour prendre des notes !
Laurence Sauphanor, ancienne responsable du site Franceantilles.fr avec Philippe Menant, est désormais directrice de la communication de GBH.
Jean-Paul Lepelletier et Claude Pompierre, les présidents des CCI de Guyane et de Martinique.
Marie-Luce Penchard, Jacques Martial, président de la Villette et hôte de la manifestation, et Grégory Kromwell.
L'avocat Steve Pelissier et Dominique Maximin, membres du Think tank Konecté Pep La, anagramme du célèbre LKP...
Jean-Jacques Seymour, modérateur de débat, Daniel Robin et Marcel Osenat.
Le préfet Richard Samuel, coordinateur des états généraux de l'outre-mer et directeur de l'administration du secrétariat d'Etat à l'Outre-mer.
Eric Raoult, député maire du Raincy et secrétaire national Outre-mer UMP avec Jean-Hugues Ragoo, directeur du Resort hôtel de Sainte-Luce.
Et le bassiste surdoué, Thierry Fanfant, ce coup-ci dans l'équipe de l'organisation.
Des entreprises antillo-guyanaises ont invité samedi dernier, à Paris, la diaspora d’île de France pour leur présenter leurs activités, leurs offres d’emploi et tâcher de redresser une image du patronat émoussée par le conflit de février dernier.


Autre table ronde, jugée « pertinente » par de nombreux participants, était celle intitulée : travailler aux Antilles et en Guyane. Certains, toutefois, ont regretté qu’elle soit d’emblée « verrouillée » par le modérateur, l’historien et syndicaliste Frédéric Régent, et restreinte à la seule idée du « retour au pays ». Oui, cette journée était avant destinée à la communauté antillo-guyanaise d’Ile de France. « Il est nécessaire de se rendre compte qu’on part sur un développement endogène, sur nos propres ressources, et que celles-là ne pourront être mises en valeur et vendues que si on est excellent et que l’on s’ouvre vers l’extérieur, indiquait M. Lepelletier Ces conclusions me paraissent être de bonne augure. Si ce sont celles retenues par les états généraux et les politiques après, on peut espérer qu’un développement réel se fera demain. »
Le vice-président du Medef, Hugues-Arnaud Mayer est venu clôturer les débats par ce mot emprunté à Eric Raoult, député maire du Raincy (94) et secrétaire national à l’Outre-mer à l’UMP : « Ne pas tendre le poing mais se donner la main. » Marie-Luce Penchard est venue donner le mot de la fin en lançant une piste sur de nouvelles orientations en matière de ressources humaines : « L’ANT doit soutenir les initiatives du monde de l’entreprise pour favoriser la formation et les expériences en entreprises. » Elle a appelé cela un « programme cadre outre-mer ».
FXG, agence de presse GHM
Présences et absences remarquées

Quelques défections ont été regrettées comme celle de Patrick Karam ou de Serge Létchimy. Mais la présence tout au long des débats de Bernard Hayot et de son épouse a été un vrai phénomène de curiosité pour le public et les photographes qui en ont profité pour mlettre à jour leur banque d’images ! Le magnat des Antilles a trouvé la journée « très utile », estimant que les échanges avaient été « très approfondis, sans langue de bois », sans toutefois juger utile de nous accorder une interview…

Le débat ouvert par les chefs d’entreprise sur la question du statut des territoires et des articles 73 et 74 de la Constitution a montré leur scepticisme. « L’incertitude est la pire des situations », a indiqué le conseiller économique et social national Marcel Osenat. Et même s’il reconnaît qu’il y a des entreprises sous toutes les latitudes et tous les régimes, « le choix est loin d’être neutre ». Daniel Robin, élu PPM à la Région Martinique, qui a rappelé son opposition à l’article 74, a abondé dans son sens : « L’incertitude ne favorise pas l’investissement. » « Mais quel est l’effet de ces pouvoirs de compétence issus du 74 sur les résultats économiques ? », a conclu sur le sujet M. Osenat, entraînant une salve d’applaudissements.
Réseau et emploi





Chez les exposants

Guadeloupe expansion, Leader price et GBH étaient les plus stands. Le groupe Leader price avait même affiché une dizaine d’offres d’emploi pour des cadres : un responsable logistique, un responsable filière viande… Chez GBH, Bertrand Joyau (Carrefour) et Laurence Sauphanor (directrice de la communication GBH) avaient reçu près de 160 jeunes ) la fin de la journée. Avec eux, trois responsables des ressources humaines, dont un de la Guadeloupe et un de la Réunion. « Nous présentons les opportunités d’emplois, de stages, de carrières… » précise Laurence Sauphanor. Mais en retour, beaucoup d’entreprises de service sont venues se faire connaître, des agences de communication, des experts en sécurité, norme, responsabilité, qualité, environnement… Et puis, il y a eu aussi beaucoup de demandes de mécénat, de sponsoring. « GBH est un grand groupe, mais nous ferons des choix de cohérence selon les valeurs et les priorités comme les problématiques locales. »

Daniel Robin, conseiller régional de la Martinique, membre du PPM
« Il faut que les compétences locales puissent s’exprimer localement »
Vous avez participé à la journée Outre-mer développement dimanche à Paris, dont certains ont pu dire que c’était un coup de communication du patronat antillo-guyanais après la crise de l’hiver dernier. Qu’en avez-vous pensé ?
C’est une bonne réflexion posée sur la réalité de notre futur développement. Au-delà de ce qui a pu paraître comme de la communication, la réalité des contributions, des apports, des échanges nous a engagé dans l’avenir des outre-mers, notamment des Antilles Guyane, et de ce point de vue-là, c’est une vraie réussite. La participation a atteint un niveau inespéré avec beaucoup de jeunes et nous avons tous pu nouer beaucoup de contacts. Je repars avec plein de cartes de visite. La chose qui me satisfait le plus est de voir que des jeunes de la diaspora, de notre communauté ont participé, ont adhéré. Pour les entreprises, c’est une occasion de nouer les contacts et de pouvoir engager, dès demain qui sait, des logiques de recrutement. C’est extrêmement intéressant.
C’est une modification de l’état d’esprit des entrepreneurs qui seraient désormais prêts à faire appel aux talents parmi la communauté plutôt que d’avoir recours à des cadres métropolitains ?
C’est clair et je pense que c’est une démarche qui est conforme à mes engagements. Il faut faire en sorte que nos compétences, même si elles sont localisées en Ile de France, concernent aussi le développement de nos économies. Il y avait une distance qui s’était créée et il y a eu un déclic parce que ce que certains pratiquent, d’autres le découvrent et rentrent aujourd’hui dans cette dimension d’appartenance commune. Il faut que les compétences locales puissent s’exprimer localement.
N’est-ce pas tout le combat de votre parti politique ?
Ca ressemble vraiment à notre combat. Historique.
Ils ont dit
Jean-Paul Lepelletier, président de la CCI de Guyane

« Je crois que le cadre du 73 se prête mieux à l’heure d’aujourd’hui parce que nous avons encore besoin de solidarité nationale et européenne, au plan pas seulement des financements, mais au plan du partage de responsabilités sur certaines opérations. Je suis personnellement favorable à aller jusqu’au bout de 73 dans une collectivité unique. Le 74 est un cadre qu’il faut savoir expérimenter et pour cela, il faut d’abord savoir où on veut aller. Quand on fait des expériences, il vaut mieux partir sur des bases solides parce que même si vous avez par exemple un bon véhicule spatial comme c’est le cas en Guyane, qui peut nous amener dans la lune, quand vous tirez et que vous faîtes un gros trou dans la terre d’où vous partez, vous atteignez peut-être la lune pour ceux qui partent, mais pour ceux qui restent, vous restez au fond du trou. »

« L’objectif est atteint. Il fallait que notre communauté se retrouve et que nous puissions discuter librement de tous les problèmes comme je l’ai toujours demandé et réclamé, sans être dans une stratégie de pensée unique ou de peur. On a pu avoir un discours libre et ouvert sur les problématiques qui se posent pour un développement économique. Beaucoup de jeunes sont venus, c’est le signe d’une communauté qui est jeune et qui a besoin de se construire et de dépasser ses propres contradictions et turpitudes. Nous sommes en train de le réaliser de manière pratique et objective. Je pense que c’est une belle réussite de ce que nous pouvons créer quand nous travaillons tous ensemble. »
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