Sebastien Follin passe sur France Télévisions
ITW Sébastien Follin
« Je fais de la télé familiale et populaire »
L’ancien présenteur de la météo le week-end sur TF1 passe sur France 2 où il anime depuis le 5 septembre Accélérateur de neurones, le samedi, et Grandeurs nature, le dimanche.
Ca vous fait quoi de quitter TF1 pour aller dans le service public ?
J’ai quitté TF1 avec émotion. On ne quitte pas impunément une maison où l’on s’est fait des relations et où l’on a vécu des choses fortes. Et puis, j’arrive sur France Télévisions avec un appétit énorme. Là, c’est le goût de la nouveauté ! Je rencontre de nouvelles personnes, je fais de nouvelles choses, je m’investis pleinement dans les émissions que je vais présenter. Je suis vraiment excité comme un gamin qui découvre, le jour de la rentrée, sa classe de CP, ses camarades d’école, sa maîtresse… Je suis tout excité par ça.
Comment s’est passé le transfert ? C’est vous qui avez voulu partir ou on est venu vous chercher ?
Un peu les deux… C’est à dire que j’avais le sentiment de me sentir un peu à l’étroit dans le rôle qui m’était imparti à TF1… J’avais envie de faire d’autres choses. TF1 le savait… Ca faisait huit ans que je faisais la météo et je commençais très sincèrement à m’y ennuyer. Je pense que c’était honnête de ma part, vis-à-vis de moi, du public, de mes employeurs que de dire : voilà, faites-moi faire autre chose parce que je commence à m’ennuyer. Et l’ennui quand on est présentateur est quand même la pire des choses ! France Télévisions est arrivée et m’a dit : « On n’a rien à vous proposer mais on aimerait déjà savoir ce que vous avez envie de faire. » Ca, c’est quand même le genre de chose qui n’arrive pas souvent ! J’ai expliqué que j’avais fait de la radio, à RTL l’été dernier, une émission de découverte, de voyage. Mes origines personnelles, La Réunion, Madagascar, font que j’ai une attirance, un intérêt particuliers pour la nature. Les deux piliers de la météo sont la nature et la science… Tout ça mis bout à bout fait que, ben oui, j’ai envie de faire de la découverte, de la nature, de la science. Qu’est-ce que vous en pensez ? « J’en pense rien, m’a-t-on répondu à France Télévisions, on se revoit peut-être dans quinze jours… » Et quinze jours après, ils m’ont rappelé pour me proposer une hebdomadaire de découverte scientifique le samedi, et un autre le dimanche. Il y a des choses qui ne se refusent pas.
Comment se passe votre nouveau travail ?
L’émission du samedi, Accélérateur de neurones, ADN, c’est six sujets par émission, un travail quotidien avec une toute rédaction dirigée par Gédéon programmes qui est co-producteur avec moi, et Olivier Drouot, mon associé qui est le producteur exécutif. Thibaut martin, le rédacteur en chef, est journaliste scientifique, c’est son métier. Avec tout ça, c’est du quotidien chargé : des journalistes qui partent dans tous les sens pour faire des reportages. Faut les fournir les six reportages hebdomadaires ! Et puis pour Grandeurs nature, le dimanche, on tourne trois émissions par semaine… C’est, au-delà du tournage, regarder les documentaires une ou parfois deux fois, c’est laisser mûrir ce que le documentaire a réveillé en moi, me renseigner sur le sujet, sur le réalisateur, sur les conditions de tournage… Enfin trouver des infos pour donner envie au téléspectateur. Il y a une chose qui va changer par rapport à ce que je faisais sur TF1 : avant, j’étais en direct le week-end sur la météo, maintenant, je vais avoir presque mes week-ends !
Comment on apporte sa patte quand on a ce travail de présentateur ?
C’est un travail que je n’avais jamais fait… Première chose, je regarde le programme avec un carnet et je note. Je suis à la fois dans l’anecdotique et le général. Après je fais mes recherches. Pour le Yellowstone par exemple qui commence la saison pour trois dimanches de suite – le parc du Yellowstone a été filmé pendant une année entière par la BBC, c’est une série fabuleuse -, je raconte des choses qui ne sont pas le documentaire, des choses à la fois spectaculaires et très humaines… C’est émettre une variation sur le même thème. Je vais avoir une trentaine de cases jusqu’en juin prochain. Parfois, je vais parler de l’implication du réalisateur et parfois, je vais être très factuel. Pour moi qui écris mes textes, c’est fabuleux !
Comment se font les choix des documentaires sur Grandeurs nature ?
Le choix, c’est le monde animal, le monde naturel, la vie des hommes dans la nature, les phénomènes climatiques. Après Yellowstone, il y aura South Pacific, un film sur un archipel du Pacifique où un peuple vit en autarcie, en parfaite harmonie avec la nature, une espèce de kibboutz du Pacifique ! Une vie sociale unique avec une nature bluffante et des images sous-marines hallucinantes… C’est à la fois pour la tête et pour les yeux ! Il y aura le bébé mammouth. Ce sera de l’archéologie, des fossiles… la nature originelle ! Je vais présenter aussi un film de cinéma qui a été primé au festival de Sundance, Luna, l’histoire d’une orque qui s’est prise d’affection pour les hommes dans le golfe de Vancouver. On voit les garde-côtes qui essaient de protéger l’orque des hélices des bateaux, les Indiens du coin qui considèrent qu’elle est la réincarnation de leur chef. Il y a des enjeux sociaux, humains, écologiques. On n’est pas seulement dans l’animalier…
Grandeurs nature est un questionnement sur l’homme par rapport à son environnement ?
Ce n’est pas un cours magistral mais quand vous regardez ça, vous vous posez la question. Chacun va se dire qu’il a envie d’aller voir et se demander quel rapport il a avec cette nature. Moi, à titre personnel et professionnel quand je présente le plateau, je ne suis pas là pour dire : « Regardez la nature comme elle est belle, attention ! Vous êtes en train de vous rendre compte qu’on est en train de la détruire… » Il n’y a pas besoin de dire ça, en tout cas, ce n’est pas mon rôle ! Il y en a qui le font très bien et qui ont la légitimité pour le faire. Moi, je ne l’ai pas. Je préfère me placer au niveau du téléspectateur et essayer d’avoir une vision des choses qui ne soit pas manichéenne mais davantage guidée par la curiosité et l’émerveillement.
Après le succès de films comme Home de Yann Arthus-Bertrand, ce n’est pas difficile de faire ces choix ?
Oui et non, car on aura par exemple les Carnets de route de Yann Arthus-Bertrand. C’est génial que Home ait cartonné, ça veut dire qu’il y a un vrai intérêt du public pour ces sujets là. Yellowstone et South Pacific sont du niveau de Home ! C’est de la première diffusion, parfois ça vient du cinéma et surtout on se retrouve avec du copyright 2009 ! Assez rapidement des producteurs français vont rentrer dans la danse, comme pour le Bébé mammouth. On va faire des choses où je serai certainement impliqué sur le terrain… C’est une sorte de work in progress. La case est très récente ; elle a été décidée en juin, en même temps que la décision de m’embaucher. Tout ça avance et évolue en même temps.
Quel est le concept d’Accélérateur de neurones ?
C’est de la découverte scientifique. On est sur la planète entière, les sujets font de 5 à 6 minutes. On est toujours sur quelque chose de très spectaculaire et il y a le décryptage scientifique. J’ai un plateau avec des images, beaucoup d’écrans. Je donne des éléments factuels et j’essaie d’amener des bonus, des infos complémentaires, parfois des compléments en image que je vais commenter sur le plateau. On a un sujet sur les chauve-souris et on a trouvé des images de spécialistes qui parlent de la manière dont les Américains ont utilisé comme des kamikazes les chauves-souris pendant la seconde guerre mondiale contre les Japonais. Un truc de fou ! Ca, ce n’est pas le sujet du reportage, mais après la diffusion, je le raconte… Le plateau, je l’anime aussi, ce n’est pas que de la présentation, que du lancement. On a un reportage sur le volcan le plus actif du monde… Ce n’est pas la Fournaise qui est le deuxième ! Celui-là se trouve à Hawaï et ça fait 26 ans qu’il coule sans discontinuer. Les vulcanologues vont dessus pour comprendre comment préserver les populations… On voit des gens au bord du cratère, qui s’enfoncent dans la lave graton parce que le sol est trop meuble et qui manquent de fondre dans la lave ! On a un super reportage sur un parapentiste qui traverse la Manche avec un aigle royal. Il apprend à cet aigle qui n’a jamais été dans la nature à voler, à planer. C’est extraordinaire ! On a un regard scientifique mais nos journalistes ne sont pas des scientifiques qui interrogent des scientifiques à destination de passionnés de sciences parce qu’à un moment donné, on ferait un truc hermétique ! On fait du mag ! Moi, je fais de la télé pour le public, pas pour une petite part de passionnés ! C’est vraiment de la télé familiale et populaire ! Je le revendique. Ca peut être pris pour quelque chose de péjoratif, pour moi c’est noble ! Je fais de la télé familiale et populaire. Si les gens se divertissent, apprennent et s’émerveillent, le pari sera réussi !
Avez-vous envie de faire autre chose ?
Mon objectif aujourd’hui est de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, être à la hauteur de la confiance que m’a fait France Télévisions, mettre la balle dans le terrain et réussir à faire en sorte que Grandeurs nature et ADN deviennent des marques fortes du groupe. Ce n’est pas gagné encore ! C’est un vrai challenge. On monte deux nouvelles émissions, on a de l’envie, on y va avec beaucoup de passion maintenant il faut que ces émissions rencontrent leur public. Une fois que ce sera fait, on pourra réfléchir à d’autres choses. Evidemment j’ai envie de faire d’autres choses ! Laissons passer un trimestre et après on verra. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
Comment avez-vous été accueilli à France Télévisions ?
J’ai reçu un accueil fabuleux. J’ai retrouvé certains animateurs que j’ai croisés à travers mes différentes expérience à la radio ou à TF1. J’ai rencontré des gens intéressants comme Laurent Bignolas. Je suis un grand fan de son travail pour Faut pas rêver. Il est à l’image de ce qu’il donne à l’antenne : généreux, empathique… Il ne se prend pas la tête et c’est un très grand professionnel ! Si j’arrive à faire ce que fait Bignolas, je serai le plus heureux des hommes.
Evelyne Delhia n’a pas pleuré votre départ ?
Son bonheur ne reposait pas sur ma présence à TF1 ! TF1 a été évidemment triste que je parte comme j’ai été triste de partir. TF1 survivra à mon départ sans aucun problème ! Ils vont trouver quelqu’un de grand talent, comme ils ont toujours su le faire, pour faire la météo et la météo de TF1 restera toujours ce qu ‘elle est.
Peut-on dire que présenter la météo est un bon moyen pour se lancer ?
C’est casse-gueule la météo. C’est un exercice extraordinaire et pour moi qui ait fait pas mal de choses en télé, deux minutes de direct météo, c’est certainement l’exercice le plus difficile que j’ai eu à faire. Faut être dedans, faut vulgariser, faut être précis… L’avantage de la météo, c’est que c’est un socle de popularité hallucinant. Et sur TF1, c’est un accélérateur de notoriété. Mais après, ça peut être un frein à votre carrière parce que vous pouvez ne faire que ça. Je me suis employé pendant ces longues années à diversifier mes activités. J’ai fait de la réalisation de magazines pour le câble et le satellite. J’ai présenté à la radio des émissions sur les médias, j’ai fait des jeux, des émissions de découverte, je présente toujours une émission musicale sur TV5, Acoustique. J’ai présenté un magazine scientifique et ludique sur TMC, Galiléo… J’ai une diversité dans ma palette qui n’a pas suffi à TF1 pour leur donner envie de me faire faire autre chose. En revanche quand France Télévisions est venu me chercher, Philippe Vilamitjana m’a dit : « Moi, l’animateur qui m’intéresse, c’est l’animateur populaire de la météo mais c’est aussi celui qui est curieux et que j’entends à la radio sur RTL dans Destination ailleurs et que je vois sur TV5 dans Acoustique. » Donc les professionnels savent que j’ai d’autres capacités que juste me retrouver devant un fond bleu et présenter la météo. Voilà pourquoi ça peut être un frein comme un accélérateur. Il faut avoir un peu de chance, faire de bons choix et savoir refuser des choses pour ne pas s’enfermer dans quelque chose.
Et pour vous, ça a été accélérateur de neurones !
Ca a été accélérateur de carrière ! Mais j’arrive sur France Télévisions et j’ai encore à apprendre ! Je sais que j’ai du travail et je ne suis pas un fainéant.

« Je fais de la télé familiale et populaire »
L’ancien présenteur de la météo le week-end sur TF1 passe sur France 2 où il anime depuis le 5 septembre Accélérateur de neurones, le samedi, et Grandeurs nature, le dimanche.
Ca vous fait quoi de quitter TF1 pour aller dans le service public ?
J’ai quitté TF1 avec émotion. On ne quitte pas impunément une maison où l’on s’est fait des relations et où l’on a vécu des choses fortes. Et puis, j’arrive sur France Télévisions avec un appétit énorme. Là, c’est le goût de la nouveauté ! Je rencontre de nouvelles personnes, je fais de nouvelles choses, je m’investis pleinement dans les émissions que je vais présenter. Je suis vraiment excité comme un gamin qui découvre, le jour de la rentrée, sa classe de CP, ses camarades d’école, sa maîtresse… Je suis tout excité par ça.
Comment s’est passé le transfert ? C’est vous qui avez voulu partir ou on est venu vous chercher ?
Un peu les deux… C’est à dire que j’avais le sentiment de me sentir un peu à l’étroit dans le rôle qui m’était imparti à TF1… J’avais envie de faire d’autres choses. TF1 le savait… Ca faisait huit ans que je faisais la météo et je commençais très sincèrement à m’y ennuyer. Je pense que c’était honnête de ma part, vis-à-vis de moi, du public, de mes employeurs que de dire : voilà, faites-moi faire autre chose parce que je commence à m’ennuyer. Et l’ennui quand on est présentateur est quand même la pire des choses ! France Télévisions est arrivée et m’a dit : « On n’a rien à vous proposer mais on aimerait déjà savoir ce que vous avez envie de faire. » Ca, c’est quand même le genre de chose qui n’arrive pas souvent ! J’ai expliqué que j’avais fait de la radio, à RTL l’été dernier, une émission de découverte, de voyage. Mes origines personnelles, La Réunion, Madagascar, font que j’ai une attirance, un intérêt particuliers pour la nature. Les deux piliers de la météo sont la nature et la science… Tout ça mis bout à bout fait que, ben oui, j’ai envie de faire de la découverte, de la nature, de la science. Qu’est-ce que vous en pensez ? « J’en pense rien, m’a-t-on répondu à France Télévisions, on se revoit peut-être dans quinze jours… » Et quinze jours après, ils m’ont rappelé pour me proposer une hebdomadaire de découverte scientifique le samedi, et un autre le dimanche. Il y a des choses qui ne se refusent pas.
Comment se passe votre nouveau travail ?
L’émission du samedi, Accélérateur de neurones, ADN, c’est six sujets par émission, un travail quotidien avec une toute rédaction dirigée par Gédéon programmes qui est co-producteur avec moi, et Olivier Drouot, mon associé qui est le producteur exécutif. Thibaut martin, le rédacteur en chef, est journaliste scientifique, c’est son métier. Avec tout ça, c’est du quotidien chargé : des journalistes qui partent dans tous les sens pour faire des reportages. Faut les fournir les six reportages hebdomadaires ! Et puis pour Grandeurs nature, le dimanche, on tourne trois émissions par semaine… C’est, au-delà du tournage, regarder les documentaires une ou parfois deux fois, c’est laisser mûrir ce que le documentaire a réveillé en moi, me renseigner sur le sujet, sur le réalisateur, sur les conditions de tournage… Enfin trouver des infos pour donner envie au téléspectateur. Il y a une chose qui va changer par rapport à ce que je faisais sur TF1 : avant, j’étais en direct le week-end sur la météo, maintenant, je vais avoir presque mes week-ends !

C’est un travail que je n’avais jamais fait… Première chose, je regarde le programme avec un carnet et je note. Je suis à la fois dans l’anecdotique et le général. Après je fais mes recherches. Pour le Yellowstone par exemple qui commence la saison pour trois dimanches de suite – le parc du Yellowstone a été filmé pendant une année entière par la BBC, c’est une série fabuleuse -, je raconte des choses qui ne sont pas le documentaire, des choses à la fois spectaculaires et très humaines… C’est émettre une variation sur le même thème. Je vais avoir une trentaine de cases jusqu’en juin prochain. Parfois, je vais parler de l’implication du réalisateur et parfois, je vais être très factuel. Pour moi qui écris mes textes, c’est fabuleux !
Comment se font les choix des documentaires sur Grandeurs nature ?
Le choix, c’est le monde animal, le monde naturel, la vie des hommes dans la nature, les phénomènes climatiques. Après Yellowstone, il y aura South Pacific, un film sur un archipel du Pacifique où un peuple vit en autarcie, en parfaite harmonie avec la nature, une espèce de kibboutz du Pacifique ! Une vie sociale unique avec une nature bluffante et des images sous-marines hallucinantes… C’est à la fois pour la tête et pour les yeux ! Il y aura le bébé mammouth. Ce sera de l’archéologie, des fossiles… la nature originelle ! Je vais présenter aussi un film de cinéma qui a été primé au festival de Sundance, Luna, l’histoire d’une orque qui s’est prise d’affection pour les hommes dans le golfe de Vancouver. On voit les garde-côtes qui essaient de protéger l’orque des hélices des bateaux, les Indiens du coin qui considèrent qu’elle est la réincarnation de leur chef. Il y a des enjeux sociaux, humains, écologiques. On n’est pas seulement dans l’animalier…
Grandeurs nature est un questionnement sur l’homme par rapport à son environnement ?
Ce n’est pas un cours magistral mais quand vous regardez ça, vous vous posez la question. Chacun va se dire qu’il a envie d’aller voir et se demander quel rapport il a avec cette nature. Moi, à titre personnel et professionnel quand je présente le plateau, je ne suis pas là pour dire : « Regardez la nature comme elle est belle, attention ! Vous êtes en train de vous rendre compte qu’on est en train de la détruire… » Il n’y a pas besoin de dire ça, en tout cas, ce n’est pas mon rôle ! Il y en a qui le font très bien et qui ont la légitimité pour le faire. Moi, je ne l’ai pas. Je préfère me placer au niveau du téléspectateur et essayer d’avoir une vision des choses qui ne soit pas manichéenne mais davantage guidée par la curiosité et l’émerveillement.
Après le succès de films comme Home de Yann Arthus-Bertrand, ce n’est pas difficile de faire ces choix ?
Oui et non, car on aura par exemple les Carnets de route de Yann Arthus-Bertrand. C’est génial que Home ait cartonné, ça veut dire qu’il y a un vrai intérêt du public pour ces sujets là. Yellowstone et South Pacific sont du niveau de Home ! C’est de la première diffusion, parfois ça vient du cinéma et surtout on se retrouve avec du copyright 2009 ! Assez rapidement des producteurs français vont rentrer dans la danse, comme pour le Bébé mammouth. On va faire des choses où je serai certainement impliqué sur le terrain… C’est une sorte de work in progress. La case est très récente ; elle a été décidée en juin, en même temps que la décision de m’embaucher. Tout ça avance et évolue en même temps.
Quel est le concept d’Accélérateur de neurones ?
C’est de la découverte scientifique. On est sur la planète entière, les sujets font de 5 à 6 minutes. On est toujours sur quelque chose de très spectaculaire et il y a le décryptage scientifique. J’ai un plateau avec des images, beaucoup d’écrans. Je donne des éléments factuels et j’essaie d’amener des bonus, des infos complémentaires, parfois des compléments en image que je vais commenter sur le plateau. On a un sujet sur les chauve-souris et on a trouvé des images de spécialistes qui parlent de la manière dont les Américains ont utilisé comme des kamikazes les chauves-souris pendant la seconde guerre mondiale contre les Japonais. Un truc de fou ! Ca, ce n’est pas le sujet du reportage, mais après la diffusion, je le raconte… Le plateau, je l’anime aussi, ce n’est pas que de la présentation, que du lancement. On a un reportage sur le volcan le plus actif du monde… Ce n’est pas la Fournaise qui est le deuxième ! Celui-là se trouve à Hawaï et ça fait 26 ans qu’il coule sans discontinuer. Les vulcanologues vont dessus pour comprendre comment préserver les populations… On voit des gens au bord du cratère, qui s’enfoncent dans la lave graton parce que le sol est trop meuble et qui manquent de fondre dans la lave ! On a un super reportage sur un parapentiste qui traverse la Manche avec un aigle royal. Il apprend à cet aigle qui n’a jamais été dans la nature à voler, à planer. C’est extraordinaire ! On a un regard scientifique mais nos journalistes ne sont pas des scientifiques qui interrogent des scientifiques à destination de passionnés de sciences parce qu’à un moment donné, on ferait un truc hermétique ! On fait du mag ! Moi, je fais de la télé pour le public, pas pour une petite part de passionnés ! C’est vraiment de la télé familiale et populaire ! Je le revendique. Ca peut être pris pour quelque chose de péjoratif, pour moi c’est noble ! Je fais de la télé familiale et populaire. Si les gens se divertissent, apprennent et s’émerveillent, le pari sera réussi !
Avez-vous envie de faire autre chose ?
Mon objectif aujourd’hui est de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, être à la hauteur de la confiance que m’a fait France Télévisions, mettre la balle dans le terrain et réussir à faire en sorte que Grandeurs nature et ADN deviennent des marques fortes du groupe. Ce n’est pas gagné encore ! C’est un vrai challenge. On monte deux nouvelles émissions, on a de l’envie, on y va avec beaucoup de passion maintenant il faut que ces émissions rencontrent leur public. Une fois que ce sera fait, on pourra réfléchir à d’autres choses. Evidemment j’ai envie de faire d’autres choses ! Laissons passer un trimestre et après on verra. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
Comment avez-vous été accueilli à France Télévisions ?
J’ai reçu un accueil fabuleux. J’ai retrouvé certains animateurs que j’ai croisés à travers mes différentes expérience à la radio ou à TF1. J’ai rencontré des gens intéressants comme Laurent Bignolas. Je suis un grand fan de son travail pour Faut pas rêver. Il est à l’image de ce qu’il donne à l’antenne : généreux, empathique… Il ne se prend pas la tête et c’est un très grand professionnel ! Si j’arrive à faire ce que fait Bignolas, je serai le plus heureux des hommes.
Evelyne Delhia n’a pas pleuré votre départ ?
Son bonheur ne reposait pas sur ma présence à TF1 ! TF1 a été évidemment triste que je parte comme j’ai été triste de partir. TF1 survivra à mon départ sans aucun problème ! Ils vont trouver quelqu’un de grand talent, comme ils ont toujours su le faire, pour faire la météo et la météo de TF1 restera toujours ce qu ‘elle est.
Peut-on dire que présenter la météo est un bon moyen pour se lancer ?
C’est casse-gueule la météo. C’est un exercice extraordinaire et pour moi qui ait fait pas mal de choses en télé, deux minutes de direct météo, c’est certainement l’exercice le plus difficile que j’ai eu à faire. Faut être dedans, faut vulgariser, faut être précis… L’avantage de la météo, c’est que c’est un socle de popularité hallucinant. Et sur TF1, c’est un accélérateur de notoriété. Mais après, ça peut être un frein à votre carrière parce que vous pouvez ne faire que ça. Je me suis employé pendant ces longues années à diversifier mes activités. J’ai fait de la réalisation de magazines pour le câble et le satellite. J’ai présenté à la radio des émissions sur les médias, j’ai fait des jeux, des émissions de découverte, je présente toujours une émission musicale sur TV5, Acoustique. J’ai présenté un magazine scientifique et ludique sur TMC, Galiléo… J’ai une diversité dans ma palette qui n’a pas suffi à TF1 pour leur donner envie de me faire faire autre chose. En revanche quand France Télévisions est venu me chercher, Philippe Vilamitjana m’a dit : « Moi, l’animateur qui m’intéresse, c’est l’animateur populaire de la météo mais c’est aussi celui qui est curieux et que j’entends à la radio sur RTL dans Destination ailleurs et que je vois sur TV5 dans Acoustique. » Donc les professionnels savent que j’ai d’autres capacités que juste me retrouver devant un fond bleu et présenter la météo. Voilà pourquoi ça peut être un frein comme un accélérateur. Il faut avoir un peu de chance, faire de bons choix et savoir refuser des choses pour ne pas s’enfermer dans quelque chose.
Et pour vous, ça a été accélérateur de neurones !
Ca a été accélérateur de carrière ! Mais j’arrive sur France Télévisions et j’ai encore à apprendre ! Je sais que j’ai du travail et je ne suis pas un fainéant.