Rentrer travailler outre-mer
Une charte pour rentrer travailler « au pays »
Patrick Karam, le délégué interministériel pour l’Egalité des chances, Olivier Huygues Despointes et Ruddy Jean-Jacques, les présidents de deux associations patronales ont signé hier à Paris une convention cadre visant à rapprocher chefs d’entreprises et demandeurs d’emploi ultramarins.
Permettre aux ultramarins qui le souhaitent de rentrer travailler « au pays ». Telle est l’ambition de la convention signée hier à Paris par Olivier Huygues Despointes, président de Contact-entreprises et Ruddy Jean-Jacques président du Groupement d’entreprises des Français d’outre-mer, sous l’égide de Patrick Karam le délégué interministériel pour l’Egalité des chances des Français d’outre-mer. « Il s’agit de donner un signal fort à la fois aux demandeurs d’emploi et aux entreprises », fait valoir ce dernier. En théorie, et conformément aux termes de cette convention cadre, les associations patronales signataires promettent de donner la priorité aux candidats ultramarins « à compétences requises » lors de leurs prospections d’embauche. Dans la continuité un portail web dédié à l’emploi verra le jour courant octobre. Il permettra de rapprocher demandeurs d’emplois et chefs d’entreprises ultramarins. « Il faut mettre en place un dispositif spécifique puisqu’à ce jour, 50 % des offres d’emplois sont relayées hors réseau Pôle Emploi », justifie Patrick Karam. Et une journée pour l’égalité des chances sera organisée. Par ailleurs, les signataires s’engagent aussi à financer les formations dites « d’excellence » sous forme de bourse d’études et faciliter les stages en entreprises. But de la manœuvre : « faire en sorte que les jeunes aient déjà une vision de l’entreprise le plus tôt possible », afin qu’il n’y ait pas de décalage entre la réalité et leurs ambitions.
Pas d’obligation
Bémol : en pratique, cette signature n’engage pas de fait les adhérents des organisations signataires. Il n’y a pas de sanctions prévues en cas de manquement des professionnels. « Nous restons dans une économie libérale », fait remarquer Patrick Karam. C’est aux présidents des organisations patronales qu’il revient donc aujourd’hui de tout mettre en œuvre afin d’éviter que ce « signal politique fort » tel que le qualifie le délégué interministériel ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau. « Nous allons promouvoir cette convention auprès de nous adhérents et faire en sorte qu’ils suivent cet engagement », assure Olivier Huygues Despointes. Les signataires se retrouveront chaque année pour faire le point sur l’avancement de ce dossier.
Autre limite : seuls les chefs d’entreprises martiniquais se sont engagés à ce jour –via Contact Entreprises – aux côtés de ceux du Gefdom. Gageons que les chefs d’entreprises des autres départements et collectivités ultramarines leur emboîteront le pas.
Contact-Entreprises compte à ce jour 130 adhérents martiniquais. La Gedfom recense une cinquantaine de chefs d’entreprise ultramarins basés dans l’Hexagone.
Alicia Bellance (France-Antilles Martinique)