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Publié par fxg

Dossier Cambior : les opposants à Paris

« Le projet Cambior est un non sens environnemental », selon le scientifique Pierre-Michel Forget du Muséum.

Après le rejet en octobre du projet Cambior par les ministères de l’Ecologie, de l’Industrie, de l’Outre-mer et du Tourisme, la société Iamgold ( ?) a fait une nouvelle demande en décembre et l’enquête publique doit démarrer le 15 février. Pour parer à cette nouvelle offensive, un front d’opposant est venu à Paris défendre ses positions. Parmi eux, la députée de Guyane Christiane Taubira, Pierre-Michel Forget du Muséum, Frédéric Lecorre de la société Floramazonia, Alexis Tiouica, de la fédération des organisations amérindiennes de Guyane, Christophe Obel de la ligue ROC présidée par Hubert Reeves et encore Edith Patrouillot du comité de solidarité avec les Indiens des Amériques.

« Je suis hostile à l’activité minière quelle qu’en soit la forme, a déclaré d’entrée Christiane Taubira, car les ressources sont non renouvelables et leur exploitation provoque des dégâts considérables sur le patrimoine naturel, sur le plan des cultures, de la santé et des modes de vie. Sur ce patrimoine commun, il n’est pas question qu’il y ait une prédation ! » Alexis Tiouica a enchaîné : « L’Etat veut peut-être faire mourir à petit feu les Wayana ? Nos conditions de vie ne sont pas respectées. L’environnement c’est bien beau, mais il faut penser à ces Wayanas intoxiqués au mercure. Pour Cambior, les zones de droit d’usage ont été violées par les autorités sur la montagne de Kaw où des populations amérindiennes vivent. » Reprenant la parole, Mme Taubira a évoqué « un rapport de force entre avec une multinationale et un gouvernement trop contents d’avoir des emplois », pour dénoncer une « absence de politique minière et une gestion au coup par coup ». Elle demande que l’on respecte « les modes de vie, les servitudes publiques et la santé publique. Frédéric Lecorre a dénoncé la proximité du site de la ville de Cayenne. « C’est un projet qui peut impacter sur une grande partie de la population guyanaise et malgré les traitements, les rejets de cyanure restent dix à quinze fois supérieurs aux normes. » Il a rappelé que des parlementaires Verts (Cochet, Mamère) avaient demandé en vain une commission d’enquête parlementaire. Le calendrier à venir s’ouvrira avec l’ouverture de l’enquête publique, du 15 février au 15 mars, avec un rendu des conclusions des commissaires enquêteurs au 15 avril. Mais eu égard à la taille du dossier, on peut s’interroger sur la fiabilité de ces dates. Christiane Taubira a indiqué qu’elle interpellerai le gouvernement pour que le dossier Cambior soit réellement accessible aux populations.

Un dossier de 40 000 pages

Les intervenants ont encore dénoncé la méthode d’Iamgold qui a déposé un dossier lourd de 40 000 pages. «  Il a fallu deux 4x4 pour amener le dossier dans les différents services et nous serons en pleine période de carnaval. Iamgold compte sur la noyade annoncée des lecteurs de ce dossier ! » Toutefois, les opposants au projet ont bon espoir. Frédéric Lecorre a rappelé ainsi que le président de la République s’opposait à un dossier qui nécessiterait des dérogations. Interrogé sur des rumeurs de subornation du président du tribunal administratif de Cayenne (susceptible d’intervenir dans ce dossier avec les recours), les intervenants ont souri sous cape. Frédéric Lecorre a déclaré : « J’ai été informé de ces tentatives, mais je n’en sais pas plus. Il ne faut pas s’étonner des manœuvres d’une grande multinationale pour arriver à ses fins. »

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