Affaire Niçoise : troubles sur les causes du décès
Affaire Niçoise : les causes troubles de la mort du CRS troublent
Depuis le 6 mars, certains médias ont repris les conclusions du pré rapport d’expertise toxicologique et indiquent que le CRS guadeloupéen, Jean-Marc Niçoise, est décédé de mort naturelle. Cette affirmation est étayée par le pré rapport d’expertise toxicologique du 28 février qui établit « l’absence de toute substance médicamenteuse et/ou stupéfiante indentifiable » par les méthodes utilisées (chromatographie liquide et chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse). Pourtant, entre le compte rendu du médecin légiste et le pré rapport d’analyse toxicologique, il apparaît des contradictions qui expliquent d’ailleurs sans doute pourquoi le parquet de Meaux a ouvert une information judiciaire pour rechercher les causes de la mort du fonctionnaire de police. « Il n’y a pas de pathologie existante chez Jean-Marc Niçoise pouvant expliquer sa mort subite et il y a un contexte de harcèlement moral ayant entraîné une grande souffrance psychique », selon l’avocat des ayant droits, Me Alex Ursulet. Dans un premier temps, Christian Girard, le procureur de Meaux avait évoqué la piste du suicide, aujourd’hui, il fait état d’une mort naturelle. « Ces informations contradictoires sur la base d’investigations partielles sont de nature à décrédibiliser l’enquête et à perturber la famille du défunt », estime encore l’avocat. Sans avoir pu prendre connaissance du rapport d’autopsie, ni du rapport d’examen anatomopathologique, la défense de la famille estime qu’elle n’est pas suffisamment informée. Par ailleurs, jusqu’à présent, aucun document ne signale l’heure du décès de M. Niçoise dont le corps a été découvert sans vie vers 12 ou 13 heures, le 15 février par sa fille et sa compagne. Le compte rendu sommaire du médecin légiste, réalisé le 17 février, soit deux jours après la mort du CRS indique comme cause de décès : « œdème pulmonaire, congestion polyviscérale », ce qui sous-tend un suicide. L’œdème pulmonaire, selon la défense, se manifeste par des douleurs très violentes, « une sensation d’étouffement qui conduit l’intéressé à réagir en s’agitant », or la compagne de Jean-Marc, Estelle qui dormait à ses côtés, n’a pas remarqué de tels symptômes. Les congestions multiples des viscères sont fatales et ont toujours une cause liée à l’asphyxie, la noyade ou l’absorption de cyanure. « Aucune explication n’a été donnée à l’appui de la conclusion du légiste qui attribue le décès à une congestion polyviscérale », s’étonne Me Ursulet qui a demandé au parquet d’ordonner une contre expertise toxicologique et une nouvelle autopsie. Le 27 février dernier, Christian Girard, procureur de la République à Meaux, déclarait de manière hésitante à Alex Ursulet qu’il avait un rapport de médecin qui conclut au suicide. Avant d’ajouter ne pas être assuré que le mot suicide ait été employé par le légiste. Mais c’est ainsi qu’a été traduit, sous cette appellation, le 1er compte rendu de l’autopsie et les éléments rassemblés par les enquêteurs, notamment, des médicaments présents dans le logement de M. Niçoise. » Tout ces éléments justifient le trouble ressenti par la famille et son besoin de savoir. Rappelons qu’à la base de ce drame, il y a une apostrophe bête et méchante : « Ca va les Bananias ? »
FXG (agence de presse GHM)