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Publié par fxg

Frédéric Mitterrand et Marie-Luce Penchard présentent la panthéonisation d’Aimé Césaire

Cesaire-Mitterrand-Palcy-MLP-Maximin.jpgLe 6 avril prochain, une plaque sera apposée au Panthéon en hommage à aimé Césaire. Le président de la République honorera le poète foyalais pendant que Dédé Saint-Prix jouera de la flûte des mornes.

Sous les lambris et les ors de la grande salle de réception du ministère de la Culture, au Palais royal, Marie-Luce-Penchard et Frédéric Mitterrand sont venus présenter hier l’hommage que la Nation et le président de la République rendront à Aimé Césaire au Panthéon, le 6 avril prochain, entre 17 et 18 heures. Arrivee-de-Frederic-Mitterrant-devant-Palcy-et-Maximin.jpgDans la salle, Daniel Maximin commissaire général de l’année des Outre-mer, Euzhan Palcy et le conseiller technique de l’outre-mer à l’Elysée. Frédéric Mitterrand commence avec des vers : « Préservez-moi de toute haine, ne faîtes pas de moi un homme de haine pour que je n’ai que haine… » Extrait du Cahier du retour au pays natal, 1939, « la marque d’un des plus grands poètes du XXe siècle… une génial impertinence qui allait marquer profondément la littérature française. » Frédéric Mitterrand brosse la vie du poète, l’Etudiant noir, Senghor et Damas, la Négritude, l’appel à l’émancipation… Jose-Vatin-Euzhan-palcy-et-son-directeur-de-communication.jpgLe Discours sur le colonialisme (1955), «  que de sang dans les mémoires » .Pourquoi panthéoniser cette voix ? « Parce que cette mémoire et ces chants appartiennent à tous. Dans la mémoire postcoloniale, il faut nous donner l’occasion d’embrasser toute notre histoire… En 1949, Victor Schoelcher est entré au Panthéon, puis Alexandre Dumas en 2002. En 1991, c’est la pièce de Césaire, La tragédie du roi Christophe qui est entré au répertoire de la comédie française. Cette fois, c’est une plaque qui va symboliser Aimé Césaire tel les grands hommes qui l’ont précédé : Victor Hugo, Jean Moulin, André Malraux…

Cérémonie belle et sobre

Cesaire-MLP-Mitterrand.jpgLa cérémonie va durer une heure avec un discours du chef de l’Etat. Dans la salle, 1000 personnes dont la présence, explique le ministre de la Culture, « relève à la fois de la reconnaissance du monde ultramarin et de l’œuvre d’Aimé Césaire ». A l’extérieur, il y aura de grands écrans qui transmettront la cérémonie, laquelle sera diffusée en direct à la télévision sur France 2 (présentation par Marie Drucker et Marijosée Alie), puis France O dans la soirée. Il y aura un moment de recueillement, puis 7 minutes extraites du film d’Euzhan Palcy consacré à Aimé Césaire. Il y aura la voix d’Aimé Césaire ; ses textes seront lus par des comédiens et des élèves. Pour les jeunes présents au Panthéon, il s'agit d'un élève par classe de collège et de lycée de la Martinique auxquels s’ajoutent  4 ou 5 jeunes issus de collèges et lycée Aimé-Césaire de toute la France, du lycée Louis le Grand et de Normal sup où Césaire étudia. Une jeune lycéenne martiniquaise lira un poème de Césaire durant la cérémonie. Dédé Saint-Prix viendra à son tour exécuter un morceau de musique, « un air qu’Aimé Césaire aimait », selon le ministre qui précise : arrivee-de-MLP.jpg« Ce sera à la fois recueilli et solennel mais pas trop puisqu’Aimé Césaire n’était pas un adepte du protocole républicain… » « Ce sera émouvant », ajoute Marie-Luce Penchard. Ce sera une très belle cérémonie, sobre à l’image de ce qu’Aimé Césaire aurait aimé faire à cette occasion. » Aimé Césaire qui s’apprête a recevoir l’hommage de la Nation écrivait dans la revue Tropique : « Nous sommes de ceux qui disons non à l’ombre… » Le voilà mis sous les feux de la République.

FXG (agence de presse GHM)

Le panthéon sera ouvert gratuitement du jeudi 7 au dimanche 10 avril pour que le public puisse découvrir l'inscription en hommage à Aimé Césaire.

 


Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-merMLP-ITW.jpg

 

 « Aimé Césaire nous a laissé en héritage cette mémoire autour de ses œuvres et aujourd’hui la Nation souhaite lui rendre hommage. C’est la raison pour laquelle, lors de son  décès, le président de la République a souhaité que ses obsèques soient nationales en avril 2008. La question a été posée à ce moment-là, mais on ne peut le faire contre la volonté de la famille et je me suis attachée quand j’étais conseillère à l’Elysée, puis en tant que ministre, d’étudier la possibilité à l’occasion de l’année des Outre-mer d’apposer cette plaque au Panthéon pour respecter la volonté d’Aimé Césaire qui voulait rester dans son île natale. Pour autant, je pense qu’il aurait apprécié l’hommage qui lui est rendu par la nation. Voilà comment Jacques Césaire, son fils, a accepté tout naturellement la proposition qui lui a été faite par le président de la République. »

 


Dédé Saint-Prix

 

DD ST PRIX photo A Jocksan« Je suis devenu flûtiste grâce à Aimé Césaire ! »

Qu’est-ce vous allez jouer au Panthéon ?

Je vais jouer un morceau composé pour la circonstance, un instrumental avec la flûte des mornes…

Comprenez-vous pourquoi on vous a choisi vous ?

Je ne cherche pas à comprendre. Des gens m’ont appelé et je suis tout content de le faire parce que cette flûte-là, c’est Aimé Césaire qui a fait que j’ai pu apprendre à la pratiquer, à la fabriquer. Le service municipal d’action culturelle de Fort-de-France est un service à la portée des gens, du peuple. Je suis passé dans l’atelier de Max Cylla, mon professeur au SERMAC… Je suis devenu flûtiste grâce à Aimé Césaire !

Que ressentez-vous avant de venir jouer devant la Nation ? Etes-vous ému ?

Pas spécialement, je suis prêt. Peut-être qu’arrivé à l’intérieur, ça va être chaud mais je ne suis pas encore dans le cas de figure.

Quel va être le sens de votre message musical ?

Ce qui va ressortir, c’est une forme de reconnaissance de nos artistes, de nos écrivains, de nos cultures. Mais pour moi, c’est tout à fait normal. Je ne pense pas qu’il faille aller chercher quelqu’un d’un autre pays pour honorer Aimé Césaire même s’il était quelqu’un de super ouvert !

Propos recueillis par FXG

 


Les derniers panthéonisés

 

280px-Paris-Pantheon-Facade.jpgJean Moulin en 1964. René Cassin, en 1987. Jean Monnet en 1988.

L'abbé Grégoire, Gaspard Monge, Condorcet en 1989. Les époux Pierre et Marie Curie en 1995. André Malraux en 1996. Alexandre Dumas en 2002.

Plus de mille noms sont inscrits au Panthéon sur des plaques. Parmi eux de grands écrivains comme Apollinaire, Ségalen, Robert Desnos, Saint-Exupéry, Henri Bergson, mais aussi des hommes tels que Toussaint Louverture et Louis Delgrès. La dernière inscription est un hommage aux Justes de France.

 

 

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