Damoiseau élu à la tete du CIRTDOM
ITW. Hervé Damoiseau, nouveau président du CIRTDOM
« Nos concurrents progressent de 25% et nous de 3% »
Le Centre interprofessionnel des rhums des départements d’outre-mer, une interprofession qui existe depuis plus de quinze ans, vient d’échoir au patron des rhums guadeloupéens Damoiseau. Hervé Damoiseau se présente en homme de consensus dans l’intérêt des rhums des quatre départements d’outre-mer. La distillerie familiale du Moule, la plus importante de la Guadeloupe, vient d’être récompensée par deux médailles d’or après avoir boudé pendant deux ans le concours général agricole.
Après la présidence martiniquaise, comment entendez-vous mener cette association ?
Le CIRTDOM essaye de résoudre tous les problèmes d’exportation que peuvent avoir nos rhums. Mes collègues m’ont élu à la présidence, ce qui est une lourde responsabilité. Tout le monde sait que je n’ai pas peur des difficultés.
Quels sont vos objectifs à la tête de la CIRTDOM ?
Nous avons de gros problèmes avec le renouvellement du contingent, les contingents supplémentaires que nous réclamons, et l’appellation d’origine contrôlée qui arrive bientôt à terme, en 2013, et qu’il va valoir renouveler avec l’INAO. Ce ne sont pas des dossiers qui manquent pour défendre le rhum à travers l’Europe !
Les producteurs voudraient une augmentation de leur volume d’alcool pur à l’exportation (de 108 000 à 125 000 hap*). Pensez-vous que ce dossier aura le feu vert de la Commission européenne ?
Techniquement, je ne vois pas où sont les difficultés qui empêcheraient la Commission de nous accorder ces 17 000 hap de contingent supplémentaire en 2011. Il faut simplement que nous prouvions à l’Europe que nous ne pénaliserons pas les rhums des pays ACP et des pays tiers. Nos concurrents (Baccardi, Havana club) ont des progressions beaucoup plus rapides que nous avec plus 25%. Nos parts de marché n’augmentent que de 3%. Nous pouvons prouver qu’il n’y a pas de concurrence déloyale.
C’est une double casquette que vous avez aujourd’hui, celle de producteur et de défenseur des intérêts de toute la profession. Comment allez-vous faire la part des choses ?
Avoir plusieurs casquettes n’est jamais facile. Il va valoir revenir sur quelques principes et accepter certaines choses sur lesquelles on était moins conciliant avant… Quand on est président, on est là pour concilier tout monde. Je dis tout le temps que le plus beau métier du monde est d’être dans l’opposition. Et il y a que deux choses à faire quand on est dans l’opposition : critiquer et ne rien proposer. C’est merveilleux ! (Rires…) Mais, malheureusement dans la vie, il faut savoir prendre ses responsabilités. Il y va de la pérennité de nos entreprises dans les DOM.
Y aura-t-il un plan de communication pour les rhums ultramarins ?
Cette année, nous allons mettre en place un plan de communication de façon à faire prendre conscience à certaines personnes la chance que c’est que d’avoir une telle diversité sur les Antilles. Nos rhums restent un produit phare qui peut participer à la promotion, dans l’Union européenne et à travers le monde, de nos régions.
Propos recueillis par Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
*Hectolitre d’alcool pur
Paul Luu, de l'ODEADOM (qu'il va quitter en avril prochain), Hervé Damoiseau, Jacob Desvarieux, Dominique de la Guigneraye