Le baromètre des Ultramarins de l'Hexagone et la délégation interministérielle
Le nouveau baromètre des Français d’Outre-mer dans l’Hexagone
La délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer a communiqué les résultats du deuxième « baromètre des ultramarins de l’Hexagone » réalisé par Opinion Way. Les premiers enseignements de ce sondage montrent que leur état d’esprit est marqué par de la méfiance (32%) et de la lassitude (28%). Mais paradoxalement, ils font preuve d’une capacité à se sentir enthousiastes (23%, +10) et sereins (23 %, + 7). Mais la grande surprise de ce sondage, c’est leur capacité à se projeter en tant que chefs d’entreprise (64%) tandis que 63% des autres Hexagonaux n’ont pas cet état d’esprit. Selon la déléguée Sophie Elizéon, l’information est insuffisante et il manque des figures exemplaires pour incarner cet esprit d’entreprise.
Le sondage révèle encore que les clichés prédominent par rapport à l’idée que les Hexagonaux se font des Outre-mer. Ainsi ils sont environ 90% à ne voir dans les territoires d’outre-mer que de beaux paysages intéressants pour le tourisme et la biodiversité, tandis que les originaires des Outre-mer mettent en avant les ressources naturelles (74%) ou le goût de l’innovation (58% contre 32 %).
Le baromètre se penche bien sûr sur le sentiment de discrimination. 58 % des ultramarins se disent victimes de discrimination quand ils ne sont que 26% chez les non-ultramarins. Alors la France est-elle raciste ou accueillante ? Elle n’est pas perçue comme plus raciste en 2014 qu’en 2013 (55%), mais elle est ressentie comme moins accueillante (55%, en baisse de 4 points) ; à titre de comparaison, 53% des non-ultramarins jugent le pays raciste et 38%, accueillant.
Au vu de ce baromètre, la délégation se sent confortée dans ses axes de travail que sont la valorisation et la promotion de personnalités entreprenantes vis-à-vis de la jeunesse, de l’économie sociale et solidaire et de l’innovation.
La délégation a, par ailleurs, demandé à l’observatoire des originaires des outremers (ONDOM) de dresser les premiers indicateurs d’évaluation des actions qu’elle conduit. L’ONDOM a ainsi procédé à une première analyse de la population ultramarine en hexagone. 235 000 personnes sont nées outre-mer et 220 000 personnes sont en descendance directe, selon les chiffres du recensement de 2010. 60% d’entre elles ont entre 18 et 29 ans. C’est donc une population jeune. (pour rappel : en 2008, 44% des ultramarins de l’hexagone avait entre 18 et 29 ans). Un Réunionnais sur sept et un Antillais sur quatre vivent en Hexagone. 2/3 des originaires des Antilles de 18 à 50 ans vivent en Région Ile de France comme 50% des originaires de la Guyane mais 1 sur 5 vit dans une des 4 régions du sud de la France. 72% des originaires de La Réunion vivent en province, 17% des originaires de Mayotte résident en PACA. On est passé d’une migration exclusivement de travail vers une migration tournée vers la formation et les études supérieures. Ainsi, dans les années 1950, le niveau d’études moyen était le certificat d’études primaires, dans les années 1970, le BEPC et dans les années 1980, le baccalauréat. En 2007 42,7% des originaires des DOM possédaient un niveau de formation du supérieur.
Fort de ces indicateurs, complétés par d’autres plus sociologiques, la délégation privilégie les axes de prévention. Elle entend ainsi faire un suivi du nombre de saisines du Défenseur des droits, un suivi de la perception des Outre-mer et des Ultramarins par la population hexagonale notamment et un suivi du sentiment de discrimination. Il s’agit de corriger le taux d’emploi des Ultramarins dans l’hexagone et notamment des moins diplômés. Connaître leur situation au regard du logement, de leur état de santé, leur accès aux soins. Elle entend encore établir le nombre de chefs d’entreprise ultramarins ou identifier les Ultramarins dans la création d’entreprises. La délégation souhaite aussi mieux diffuser auprès de son public les actions relevant de la Politique de la Ville.
FXG, à Paris
107 630 euros de budget et 18 associations subventionnées
Avec un petit budget dépassant à peine les 100 000 euros, la délégation a soutenu cette année 18 associations pour un montant de 69 823 euros. 54 associations avaient sollicité la délégation. Parmi les associations soutenues, quatorze sont Ile de France, trois en Midi-Pyrénées et une en Rhône-Alpes. Douze se préoccupent de la jeunesse (culture, sport, insertion, formation), deux de santé et trois d’économie sociale et solidaire.
Les associations subventionnées sont l’AERP (réseau d’entraide des étudiants réunionnais en Ile de France), Akelio (jeunesse/insertion/emploi/formation en Ile de France, Rhône-Alpes et Bouches-du-Rhône), Timédia (réalisation de portraits vidéos d’ultramarins audacieux en France hexagonale), Miroir (jeunesse, culture en Ile de France), Difé Kako (culture, Ile de France), Amicale des Guyanais et Antillais de la Région Toulousaine (festival Autrement Outre-mer en Midi-Pyrénées), R'event Production (web-radio associative Ile de France – soutien à une émission régulière de valorisation des ultramarins audacieux), Solidarité DOM-TOM Hérault/CSF (accueil étudiants), Le monde créole (académie de l'art culinaire du monde créole, Ile de France), Black business union (développement réseaux socioprofessionnels et soirée networking, Ile de France), Association Caribou Maoré (accueil étudiants, lycéens, Midi-Pyrénées), Association Couleur Piment Créole (festival tropical de Tarbes et des Pyrénées « Le métissage »), CSMRAA (jeunesse/insertion, Midi-Pyrénées), Accolade (Les foulées d’Ile de France), AJEG (accueil des étudiants guadeloupéens dans l’Hexagone), SIAPO (Jeunesse/prévention, Hexagone), Génération métisse (jeunesse, Hexagone), APIPD (Drépaction), Nos Quartiers ont du Talent (emplois, stages, Ile de France), l’ONDOM (évaluation politiques publiques) et Familles rurales (réseau d'entraide – expérimentation d’accueil en famille pour les primo-arrivants, Pas de Calais).
Selon Sophie Elizéon, un euro investi génère 12,64 euros.