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Publié par fxg

Souria Adèle est Mary Prince

Affiche-Mary-Prince.jpgSur une scène nue, Mary Prince (incarnée par Souria Adèle), une femme vêtue d'une longue robe, témoigne de sa vie d'esclave aux Antilles. Cette pièce de théâtre, mise en scène par le comédien Alex Descas, est tirée du premier récit autobiographique d’une esclave d’Antigua sur sa condition. Le texte a été ecrit en 1831, avant l’abolition anglaise. Née aux Bermudes à la fin du XVIIIe siècle, vendue à l’âge de douze ans, Mary Prince est ballottée de maître en maître, d’île en île, jusqu’à Antigua. Puis elle suit son dernier propriétaire en Angleterre où elle demande son affranchissement. Mary Prince est immédiatement libérée sur le sol du Royaume Uni de Grande-Bretagne où l’esclavage n’existe pas. Mais elle doit encore se battre pour retrouver son mari aux Antilles sans retourner à sa condition d’esclave…

Dans ce décor vide, la comédienne se livre à « une danse immobile, un solo effroyable », pour reprendre les mots du metteur en scène, afin de restituer son parcours et son combat. Mary Prince dépeint avec humanité le quotidien d’une esclave de maison, d’une esclave dans une saline ou encore celui des esclaves dans les champs de canne. Et le spectateur ressent l’enfer de vivre sous le joug de maîtres tout-puissants, capables, au gré de leurs caprices, de battre, tuer, abuser, torturer…

mary-prince-sourya-adele.jpgEmma Suddour a traduit le récit à la demande de Souria Adèle qui en faisait déjà des lectures publiques. Souria a ensuite adapté le texte. Sacré virage pour cette comédienne originaire de Martinique que l’on connaît pour son combat pour l’enseignement du créole dans l’Hexagone et pour sa comédie « Marie-Thérèse Barnabé, négresse de France ». Sacré virage aussi pour le comedien Alex Descas dont c’est la première mise en scène. Avec Mary Prince, Descas et Adèle offrent au public parisien d’entendre une voix que l’on croyait condamnée au silence. Une voix qui témoigne d’un crime contre l’humanité dont l’écho aujourd’hui demeure parfois trop abstrait chez nos contemporains. Cette pièce contribue à lui donner du corps, si meurtir soit-il !

FXG, à Paris

Mary Prince, à la Manufacture des Abbesses, 7 rue Véron, Paris 18, du mercredi au samedi à 19 heures, jusqu’au 22 mars.

Tel : 01 42 33 42 03

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T
<br /> Rien qu'à l'affiche le ton est donné, l'esclave s'habille encore comme sa maîtresse. Le problème vestimentaire de nos jours c'est que l'on ne trouve que des vieux linges importés, relativement<br /> très chers sur le marché de Pointe-à-Pitre et ce n'est pas de la faute de nos voisins Haïtiens. Les stylistes antillais qui travaillent sont aux USA ou au Canada. Ce qui est fort dans le créole<br /> c'est qu'il prend tout son sens, dans l'accent, dans la prononciation...Entendre Jean-Marc tibodié (par exemple)  parler créole dans laisse-parler les gens c'est risible on entend d'où il<br /> vient par où il est passé et où il en est. [Seymour, lui est un habile comédien..] Un nouveau créole métropolitain avec de nouveaux mots peut être intéressant. On entendrait par exemple du: "Pa<br /> ni sousi" etc.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour que le peuple se déplace, il faudrait avoir des extraits de cette pièce sur Youtube, Tropiques FM et sur Beblack TVz (après un La Fouine, qui devrait chanter lui aussi en créole). Souria<br /> a-t-elle travaillé son accent ou le devrait-elle, c'est la grande question <br />
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