Me Democrite rejoint le procès de Ruddy Alexis
Procès Ruddy Alexis
« Ce n’est pas Jacques Bino qui était visé, mais la police »
Comme annoncé dans notre précédente édition, Daniel Démocrite, avocat de Ruddy Alexis, a fini par venir à Paris pour défendre son client, après trois jours de valse-hésitation qui avaient pour but d’obtenir un renvoi de ce procès en appel. En vain. C’est donc hier seulement que l’avocat général, Philippe Courroye, la défense, Mes Mirabeau et Démocrite, et les parties civiles, Mes Tacita, Malouche et Féliho, sont entrés dans le vif des débats devant les jurés de la cour d’assises de Paris. L’ex-directeur départemental de la sécurité publique de Guadeloupe est venu témoigner du contexte de la mort du syndicaliste Jacques Bino. Il évoque un « mouvement social difficile », une « guérilla urbaine »… Les jurés, tous des Parisiens bon teint, semblent découvrir la réalité de ce qu’ont été les 44 jours de grève générale en 2009… Une femme, commandant de la police judiciaire, est ensuite venue rappeler à la barre que, dans la nuit du 17 au 18 février 2009, « la Guadeloupe était à feu et à sang ». Le président a auparavant montré aux jurés, sur une vidéo et sur plans, les lieux du crime. Deux balles ont été tirées et des cartouches Brenneke de calibre 12 ont ete retrouvées, mais pas l’arme du crime. « Pour dire que c'est la même arme, il faut l'arme », tonne Me Démocrite. Ces balles ont-elles pu être tirées par des policiers, se demande le président de Journa. Le témoignage de l’officier de la PJ indique que ce n’est pas Jacques Bino qui était visé mais la police, le chef de la BAC de nuit, un homme qui ressemble beaucoup à Bino… Pour elle, « il y a suffisamment d'éléments dans l'enquête pour dire que Ruddy Alexis est impliqué dans le meurtre de Jacques Bino ». Me Démocrite conteste les expertises balistiques et contre-attaque : « Beaucoup de témoins sont revenus sur leurs déclarations lors du premier procès. »
Viennent ensuite les auditions en visioconférences du médecin légiste, puis celle de la compagne de Ruddy. « Je sais que mon compagnon est innocent », clame-t-elle. Elle explique la présence des cartouches dans le jardin : « C’était pour faire des maracas pour le carnaval. »
Reprise de l’audience ce matin.
FXG, à Paris